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Skikda : colloque national sur les maladies vectorielles et la fièvre du Nil occidental.

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
26 août 2025

Prévenir avant tout

Skikda – 25 août 2025. L’Algérie renforce sa mobilisation face aux menaces sanitaires estivales. La Bibliothèque principale de Skikda a accueilli l’ouverture du colloque national sur les maladies vectorielles et la fièvre du Nil occidental, un événement scientifique placé sous le haut patronage du wali de la wilaya et organisé par l’Institut National de Santé Publique (INSP), en collaboration avec la Direction de la Santé et de la Population de Skikda et l’Association nationale des spécialistes en hygiène.

Les maladies à transmission vectorielle, notamment celles véhiculées par les moustiques, représentent une menace croissante en période de fortes chaleurs. La multiplication des foyers infectieux et la progression du virus du Nil occidental imposent de nouvelles stratégies de prévention et de riposte. C’est dans ce contexte que l’INSP a inscrit cette rencontre dans sa priorité stratégique de l’été : renforcer la prévention, protéger la population et anticiper les risques épidémiques.

Sous la supervision du professeur Abdelrazak Bouamara, directeur général de l’INSP, le colloque réunit des experts en santé publique, des médecins spécialistes, des chercheurs et des acteurs de terrain.

Objectif : partager les connaissances les plus récentes, échanger sur les expériences locales et internationales, et présenter des approches innovantes pour la lutte antivectorielle.

« Ces journées sont une opportunité unique pour améliorer notre compréhension des maladies transmises par les vecteurs, harmoniser nos pratiques et renforcer la coopération interdisciplinaire », a souligné Pr Bouamara lors de son intervention.

Dans ces dernières crises sanitaires, une figure longtemps reléguée à l’ombre reprend toute sa place : l’hygiéniste. Trop souvent perçu comme un simple technicien, il s’impose aujourd’hui, selon les experts présents au colloque, comme la première ligne d’alerte.

Identifier qu’une flambée de diarrhées peut annoncer un choléra. Reconnaître qu’une fièvre estivale inhabituelle cache peut-être le virus du Nil Occidental. Donner l’alerte sans délai aux autorités compétentes. Ces gestes, simples en apparence, sont en réalité des réflexes vitaux qui sauvent des vies.

Car sans ce regard formé, les signaux faibles s’évanouissent dans le bruit du quotidien. Mais lorsqu’il est présent, l’alerte se transforme en action, l’action en prévention, et la prévention en rempart contre l’épidémie.

Les experts soulignent que la véritable réponse réside dans la prévention. Au-delà des soins médicaux, c’est une stratégie globale qui doit être adoptée :

  • Sensibiliser la population à l’usage des moustiquaires, des répulsifs et aux gestes simples de protection.
  • Renforcer la coordination intersectorielle, pour que chaque acteur – santé, environnement, collectivités – agisse de concert.
  • Améliorer la surveillance épidémiologique : rendre la déclaration des cas obligatoire et doter les laboratoires de moyens rapides de confirmation.
  • Assainir et contrôler l’eau : fermer immédiatement les sources contaminées et assurer un entretien rigoureux des réseaux de distribution.
  • Intensifier la lutte antivectorielle : élimination systématique des gîtes larvaires et pulvérisations ciblées.
  • Diffuser les bonnes pratiques auprès des professionnels de santé comme des citoyens.
  • Adopter l’approche “One Health”, intégrant santé humaine, animale et environnementale pour mieux anticiper les flambées.

Ce colloque, qui s’inscrit dans une démarche scientifique et citoyenne, a débouché sur des recommandations pratiques et applicables immédiatement sur le terrain. L’ambition est claire : doter le système de santé algérien d’outils plus efficaces pour répondre aux épidémies actuelles et anticiper les crises sanitaires de demain.

Mots clés : Skikda ; INSP ; West Nile ; moustique ; eau ; hygiène ; santé ;

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