
Fatigue persistante, coups de mou hivernaux, infections à répétition… Pour beaucoup, la solution passe par la vitamine D. Disponible sans ordonnance, souvent prescrite en hiver, elle est plébiscitée pour renforcer le système immunitaire et lutter contre les carences liées au manque de soleil.
Une vitamine prisée pour « rester en forme »
Mais derrière sa réputation de vitamine ‘’bonne pour la santé’’, un danger invisible peut se cacher : l’excès de vitamine D peut entraîner de graves complications cardiaques, osseuses et rénales, comme le rappellent desspécialistes.
Un rôle indispensable… mais un équilibre fragile
La vitamine D n’est pas une vitamine ordinaire. Elle agit comme une hormone, essentielle à l’absorption du calcium et du phosphore au niveau de l’intestin. Sans elle, ces minéraux ne sont pas correctement assimilés par l’organisme.
Elle joue un rôle central dans :
- la solidité des os et des dents,
- la croissance chez l’enfant,
- la prévention du rachitisme,
- le bon fonctionnement du système immunitaire,
- et même la régulation de l’humeur.
Mais attention : un apport trop élevé peut bouleverser cet équilibre. En provoquant une accumulation excessive de calcium dans le sang (hypercalcémie), la vitamine D devient alors toxique.
Hypercalcémie : des conséquences graves et durables
L’hypercalcémie est une situation dans laquelle le taux de calcium dans le sang dépasse la normale. Le calcium, en excès, se dépose dans les tissus mous, y compris :
- les reins (risque de calculs ou d’insuffisance rénale),
- le cœur (troubles du rythme, voire arrêt cardiaque),
- et même les vaisseaux sanguins, ce qui favorise l’athérosclérose.
Selon certains praticiens, les signes d’alerte incluent :
- nausées, vomissements,
- fatigue intense,
- confusion mentale,
- soif excessive et urines abondantes,
- douleurs musculaires et articulaires,
- et dans les cas graves, troubles cardiaques pouvant aller jusqu’à la mort subite.
Paradoxalement, trop de vitamine D finit aussi par affaiblir les os, car l’organisme réagit à l’excès de calcium en réduisant la densité osseuse. Le risque d’ostéoporose s’en trouve donc accru, en particulier chez les personnes âgées ou fragiles.
Le bon réflexe : miser sur les sources naturelles
Pour éviter les excès, les professionnels de santé recommandent de privilégier les apports naturels en vitamine D avant d’envisager une supplémentation :
Exposition au soleil
- Le corps produit naturellement de la vitamine D sous l’effet des rayons UVB.
- Une exposition quotidienne de 15 à 30 minutes, visage, bras ou jambes découverts, suffit souvent à couvrir les besoins.
Alimentation
Certains aliments sont particulièrement riches en vitamine D :
- Poissons gras : saumon, maquereau, sardines, hareng
- Jaune d’œuf, foie de morue
- Beurre, produits laitiers enrichis
- Champignons (girolles, shiitakés)
- Cacao en poudre (en moindre quantité)
Mais même une bonne alimentation ne suffit pas toujours, surtout en hiver ou en cas de peau foncée, peu exposée au soleil.
Supplémentation : une posologie à ne pas improviser
La référence nutritionnelle pour les adultes est de 15 microgrammes par jour (soit 600 UI). Mais dans les compléments alimentaires, les doses varient énormément.
Selon des spécialiste, les limites à respecter :
- Bébés < 1 an : maximum 1 000 UI/jour (25 µg)
- Enfants de 1 à 10 ans : 2 000 UI/jour (50 µg)
- Adolescents et adultes (y compris femmes enceintes et allaitantes) : 4 000 UI/jour (100 µg)
-Ce sont des plafonds à ne jamais dépasser sur le long terme, sauf indication médicale stricte.
-Un surdosage chronique, même modéré, peut-être plus dangereux qu’un déficit modéré.
La vitamine D est essentielle à la santé osseuse, immunitaire et générale. Mais l’automédication non encadrée et les doses excessives peuvent avoir des conséquences sérieuses et parfois irréversibles : troubles cardiaques, calcifications, déminéralisation osseuse, atteintes rénales.
Avant de prendre un complément, il est fortement recommandé de faire un bilan sanguin pour évaluer ses besoins, et de suivre les conseils d’un médecin ou pharmacien.
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