Une femme de 60 ans, diagnostiquée séropositive en 1999, est aujourd’hui potentiellement guérie du VIH après une greffe de moelle osseuse réalisée en 2020. Elle a été prise en charge par l’Hôpital Sainte-Marguerite à Marseille pour une allogreffe de moelle osseuse suite à une leucémie myéloïde aiguë.
Traitement antirétroviral et progrès
Dès son diagnostic en 1999, la patiente a été traitée par antirétroviraux. Cependant, c’est à partir de 2010 que son traitement a montré une efficacité réelle, avec une charge virale devenue indétectable, contrôlée par les médicaments.
La greffe de moelle osseuse
En 2020, après un diagnostic de leucémie, elle a bénéficié d’une allogreffe de moelle osseuse. Le donneur avait une mutation génétique rare, Delta 32, sur le gène CCR5, qui protège contre le VIH. Cette mutation aurait joué un rôle clé dans la rémission du VIH chez la patiente.
Tests et résultats
Trois ans après la greffe, la patiente a arrêté son traitement antirétroviral en octobre 2023. Des tests ultrasensibles ont été réalisés pour vérifier la présence du virus. Tous les tests, y compris la recherche d’ADN pro-viral, ont donné des résultats négatifs, confirmant la rémission.
Un cas unique en France
Ce cas représente potentiellement la première rémission fonctionnelle du VIH en France après une allogreffe de moelle osseuse.
À l’échelle mondiale, seulement sept cas de guérison fonctionnelle du VIH ont été rapportés, dont six impliquant des donneurs porteurs de la mutation Delta 32.
Perspectives de recherche et précautions
Bien que cet événement soit encourageant, il est précisé que ce traitement n’est pas généralisable à tous les patients VIH en raison de la complexité et des risques des traitements associés à l’allogreffe. Néanmoins, il ouvre de nouvelles avenues pour la recherche sur le VIH.
Un message d’espoir de la patiente
La patiente, qui préfère rester anonyme, a exprimé son soulagement et son espoir, non seulement pour elle-même, mais aussi pour les autres malades du VIH. Elle a tenu à remercier le donneur de moelle osseuse, dont l’acte a permis de guérir non seulement sa leucémie, mais aussi de vaincre ce qu’elle pensait être impossible : le VIH.
« Après 26 ans de maladie, je n’aurais jamais pensé entendre une telle nouvelle. C’est un soulagement immense et un message d’espoir pour ceux dans ma situation. La route est longue, mais avec le bon soutien et une bonne prise en charge, on peut croire en la guérison », a-t-elle déclarée.
Contexte mondial et réduction des infections VIH
Selon le rapport d’Onusida publié en novembre 2023, les infections au VIH ont atteint leur niveau le plus bas historique, bien que la baisse reste jugée trop lente.
Indicateur | Valeur | Plage de Valeur |
Nombre de personnes vivant avec le VIH (2023) | 39,9 millions | 36,1 – 44,6 millions |
Nombre de nouvelles infections par le VIH (2023) | 1,3 million | 1 – 1,7 million |
Nombre de décès dus aux maladies liées au sida (2023) | 630 000 | 500 000 – 820 000 |
Nombre de personnes ayant accès à la thérapie ARV (2023) | 30,7 millions | 27 – 31,9 millions |
Nombre total de personnes contaminées par le VIH | 88,4 millions | 71,3 – 112,8 millions |
Nombre total de décès dus aux maladies liées au sida | 42,3 millions | 35,7 – 51,1 millions |
Prévalence du VIH en Algérie
Le VIH/sida reste une maladie à faible prévalence dans la population générale en Algérie. Toutefois, l’épidémie est concentrée au sein de certaines populations dites “clés”, qui sont particulièrement vulnérables et identifiées dans le Plan national stratégique pour les interventions de prévention.
- Populations à risque
Les populations les plus touchées par le VIH en Algérie sont :
- Les professionnels du sexe (PS)
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH)
- Les usagers de drogues injectables (UDI)
Ces groupes, souvent marginalisés, représentent un réservoir important de l’épidémie, selon les spécialistes.
- Défis à surmonter
La situation nécessite des interventions ciblées pour :
- Renforcer la prévention
- Promouvoir le dépistage
- Assurer la prise en charge médicale
De plus, il est essentiel de réduire les barrières sociales et la stigmatisation qui compliquent l’accès aux services de santé pour ces populations vulnérables.
- Chiffres et estimations
Depuis 1985, environ 24 000 personnes vivant avec le VIH ont été identifiées en Algérie. Cependant, les estimations actuelles suggèrent qu’il y aurait en réalité entre 26 000 et 28 000 cas dans le pays.
Mots clés : SIDA ; VIH ; chirurgie ; rémission ; greffe ; moelle ; osseuse ;