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France : À partir du 1er juillet 2025, les espaces publics fréquentés par les enfants seront sans tabac

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
1 juin 2025

Catherine Vautrin, ministre française du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, a annoncé une mesure de santé publique d’envergure : il sera désormais interdit de fumer dans de nombreux espaces extérieurs, dont les plages, parcs, jardins publics, abords des écoles, arrêts de bus et équipements sportifs, sur l’ensemble du territoire français. « Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », justifie la ministre, qui affirme vouloir préserver les plus jeunes de l’exposition à la fumée de cigarette.

Si certaines communes avaient déjà pris des arrêtés municipaux allant dans ce sens, la mesure devient nationale dès le 1er juillet 2025. Les collèges et lycées sont également concernés, notamment pour empêcher que les élèves ne fument devant les établissements. En revanche, les terrasses de cafés et les cigarettes électroniques ne sont pas incluses dans cette interdiction.

Tout contrevenant s’exposera à une amende de 135 euros, une contravention de 4e classe.

Cette annonce intervient à la veille de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, et s’inscrit dans le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027, qui ambitionne une « génération sans tabac » d’ici 2032. En France, le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès par an, soit plus de 200 morts chaque jour. Le tabagisme est aussi responsable de souffrances liées aux cancers du poumon et de lourdes conséquences économiques : il coûte 156 milliards d’euros par an à la société, bien au-delà des 102 milliards attribués à l’alcool.

Les zones sans tabac visent non seulement à protéger les non-fumeurs du tabagisme passif, mais aussi à modifier les comportements sociaux.

« Cela dénormalise l’acte de fumer et incite à envisager l’arrêt », expliquent les anti-tabac.

1 600 communes ont déjà élargi l’interdiction de fumer dans des lieux publics tels que plages, parcs, pistes de ski ou abords d’écoles. Environ 7 000 espaces sans tabac ont ainsi été mis en place dans le cadre d’expérimentations menées avec la Ligue contre le cancer, qui affirme que ces interdictions sont globalement bien respectées.

Selon un sondage commandé par la Ligue contre le cancer, 62 % des Français soutiennent une interdiction élargie de la cigarette dans les espaces publics. Ce soutien populaire conforte la légitimité des mesures envisagées.

Si aucune nouvelle hausse de la fiscalité sur le tabac n’est prévue à court terme – la ministre invoque les risques liés à la contrebande et l’importance du réseau des buralistes –, des régulations supplémentaires sont envisagées concernant les produits de vapotage. Catherine Vautrin souhaite notamment abaisser le taux de nicotine autorisé et réduire la diversité des arômes, avec l’appui d’avis scientifiques. Ces mesures pourraient entrer en vigueur d’ici fin juin 2026.

En affirmant que « la liberté de fumer s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur », les responsables envoient un signal fort. Ce tournant sanitaire reflète une volonté de changer durablement les comportements, tout en préservant la santé collective et en réduisant les coûts sociaux liés aux addictions.

Mots clés : tabac ; fumer ; cigarette ; enfant ; santé ; addiction ; vapotage ;