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Fumer chaque jour réduit la taille du cerveau, révèle une vaste étude..

Edité par : Dr Imad BOUARISSA | docteur en médecine
31 mai 2025

Au-delà des risques cardiovasculaires et pulmonaires bien connus, le tabac aurait un impact direct sur la structure même du cerveau, selon une étude américaine.

Des chercheurs américains, dont les travaux ont été publiés dans la revue ‘’BiologicalPsychiatry: Global Open Science’’, ont démontré un lien clair entre le tabagisme quotidien et une réduction du volume cérébral. Une première scientifique, qui va au-delà des effets déjà connus sur la mémoire ou la concentration.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données cérébrales de plus de 30 000 individus issues de la cohorte britannique UK Biobank. Les résultats sont sans appel : les personnes fumant tous les jours présentent un volume cérébral plus faible que les non-fumeurs. Plus la consommation de tabac est élevée au cours de la vie, plus cette réduction est marquée.

Le rétrécissement est particulièrement marqué dans des zones essentielles du cerveau : le cortex frontal, lié aux fonctions cognitives supérieures, l’hippocampe, impliqué dans la mémoire, le thalamus et l’amygdale, tous deux associés aux émotions et à la régulation comportementale.

La diminution du volume cérébral est proportionnelle au nombre de cigarettes consommées au cours de la vie. Autre fait marquant : cet effet semble indépendant des facteurs génétiques associés à la dépendance au tabac.

Ce vieillissement prématuré pourrait contribuer à expliquer le risque accru de démence et de maladie d’Alzheimer chez les fumeurs. Ce lien, déjà observé dans des études antérieures, trouve ici une nouvelle base biologique. Les scientifiques précisent également que cet effet est indépendant des prédispositions génétiques au tabagisme.

Le mécanisme mis en cause ? Une privation chronique d’oxygène. Le cerveau étant un organe particulièrement dépendant de l’oxygénation, une faible saturation du sang en oxygène – fréquente chez les fumeurs – endommage progressivement les cellules nerveuses. « Le cerveau adore l’oxygène. Or, chez les fumeurs, les niveaux d’oxygène sont chroniquement plus faibles, ce qui affame les neurones et détruit les structures cérébrales », explique Dr Laura J. Bierut, principale autrice de l’étude, affiliée à l’université de Washington.

Il existe néanmoins une lueur d’espoir. Les scientifiques soulignent que l’arrêt du tabac permettrait de ralentir ce processus dégénératif. Mieux encore : une étude récente publiée dans la revue ‘’NEJM Evidence’’ indique que si l’arrêt intervient avant l’âge de 40 ans, il est possible de réduire voire annuler la plupart des effets nocifs de la cigarette sur la santé.

Un argument de poids pour motiver les fumeurs à cesser le tabac, avec à la clé une espérance de vie proche de celle des non-fumeurs.

Mots clés : tabac ; cerveau ; fumeur ; santé ; rétrécissement ;cigarette ;