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Des personnes âgées aux jeunes : un tournant inquiétant dans la cartographie du cancer colorectal en Algérie

Edité par : Rania Reffad | Journaliste
23 mai 2025

Face à l’augmentation alarmante des cas de cancer colorectal en Algérie, des spécialistes en chirurgie et en oncologie tirent la sonnette d’alarme sur ce qu’ils qualifient d’épidémie nationale silencieuse, n’épargnant ni les personnes âgées ni les jeunes. Lors d’une journée de formation organisée à l’établissement hospitalo-universitaire « 1er Novembre 1954 » d’Oran, le professeur ‘’Chadli Nour Eddine’’ a alerté sur la gravité de la situation, soulignant l’urgence de conjuguer les efforts médicaux, de renforcer la formation et d’améliorer le dépistage précoce pour faire face à ce défi sanitaire croissant.

Le professeur ‘’Chadli Nour Eddine’’, spécialiste en chirurgie générale au sein de cet établissement et vice-président de la Société algérienne de chirurgie pour la région Ouest, a affirmé que le cancer colorectal figure désormais parmi les cancers les plus répandus en Algérie, ce qui en fait une menace sanitaire nationale nécessitant la mobilisation de toutes les compétences médicales et chirurgicales.

Lors de son intervention pendant la journée de formation, tenue le week-end dernier, le professeur Chadli a indiqué que le taux d’incidence du cancer colorectal est en hausse constante depuis deux décennies. Autrefois, le service de chirurgie générale ne pratiquait que deux à trois interventions chirurgicales liées à cette pathologie par semaine ; aujourd’hui, ce chiffre a doublé, atteignant cinq à six opérations hebdomadaires, traduisant une propagation inquiétante de la maladie.

Le professeur a également signalé un fait préoccupant : le changement de la tranche d’âge des patients atteints. La maladie, auparavant observée principalement chez les personnes âgées (entre 60 et 70 ans), touche de plus en plus de jeunes adultes âgés de 30 à 40 ans. Il appelle, à cet effet, à la réalisation d’une étude épidémiologique nationale approfondie pour identifier les causes de cette augmentation et définir des critères précis de dépistage précoce et de prévention, à travers la compréhension des facteurs de risque et des mécanismes de développement du cancer.

Le professeur a souligné que cette journée de formation s’inscrit dans le cadre des sessions régulières organisées par la Société algérienne de chirurgie, en alternance entre les différentes régions du pays. Oran a été choisie pour accueillir cette édition, caractérisée par une approche méthodologique interactive, basée sur la discussion de cas cliniques réels avec la participation de professeurs spécialisés et de médecins résidents. Ce format a permis un échange d’idées et d’expériences dans un cadre scientifique enrichissant et productif.

Le professeur ‘’Chadli’’ a insisté sur le fait que cette initiative s’inscrit dans une démarche de formation médicale continue et de partage des compétences entre les professionnels de santé de différentes spécialités. Elle vise à améliorer la performance des équipes médicales et la qualité de la prise en charge des patients, notamment dans les cas complexes liés au cancer colorectal. Il a également salué la contribution active de grands professeurs hospitaliers, dont les riches expériences ont nourri les débats, contribuant ainsi à élever le niveau des échanges scientifiques et médicaux.

Mots-clés : cancer, côlon, menace sanitaire nationale, épidémie silencieuse, dépistage précoce, prévention.