Des ecchymoses apparaissent sans raison apparente ? Cela peut sembler anodin, mais dans certains cas, ce symptôme cutané révèle un déséquilibre nutritionnel ou un trouble sous-jacent plus sérieux.
Quand un bleu n’est pas lié à un choc
Se cogner le bras contre un meuble ou heurter accidentellement un obstacle suffit à provoquer un hématome visible. Mais que penser de ces taches violacées qui apparaissent alors qu’on n’a aucun souvenir d’un coup ?
Ces marques, appelées ecchymoses spontanées, sont dues à une rupture des capillaires (petits vaisseaux sanguins sous la peau). Le sang s’accumule localement, provoquant cette coloration caractéristique. Si cela reste souvent bénin, il ne faut pas ignorer certains signaux.
Une fragilité génétique sans gravité
Selon plusieurs études, environ une personne sur cinq aurait une prédisposition héréditaire à former des bleus plus facilement. Dans ce cas, la réaction est sans conséquence. Parfois, un choc léger ou même oublié peut suffire à déclencher un hématome.

À noter : le saignement peut glisser sous la peau sous l’effet de la gravité. Ainsi, un choc sur le front peut provoquer un œil au beurre noir, à distance du point d’impact initial.
L’âge fragilise la peau
Dès 40-50 ans, la peau s’affine, le tissu conjonctif perd en élasticité, et les capillaires deviennent plus vulnérables. Résultat : les bleus sont plus fréquents, même pour des traumatismes mineurs. Ce phénomène est naturel et lié au vieillissement cutané.
Alcool, alimentation : quand le mode de vie impacte les vaisseaux
- L’alcool, consommé de façon chronique, peut perturber la production des plaquettes (éléments essentiels à la coagulation) en altérant la moelle osseuse et en affectant le foie, organe clé dans la synthèse des protéines coagulantes.
- Une carence en vitamine C, quant à elle, affaiblit les parois vasculaires. Cette vitamine est essentielle à la synthèse du collagène, protéine qui soutient à la fois la peau et les vaisseaux. Un déficit peut se manifester par une peau fragile et une tendance accrue aux bleus.
À savoir : Le scorbut, maladie ancienne liée à une carence sévère en vitamine C, provoque précisément des saignements sous-cutanés, des douleurs articulaires et une fatigue extrême.
Médicaments anticoagulants et autres traitements à surveiller
Certains médicaments augmentent le risque d’ecchymoses :
- Anticoagulants (Xarelto, Coumadin…) : prescrits pour prévenir les phlébites ou embolies pulmonaires, ils inhibent les facteurs de coagulation.
- Antiagrégants plaquettaires (aspirine, Plavix) : souvent donnés après un AVC ou un infarctus, ils empêchent les plaquettes de s’agglutiner.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : comme l’ibuprofène ou le naproxène, ils fluidifient le sang.
- Corticostéroïdes : utilisés dans l’asthme, les maladies auto-immunes, ou l’arthrite, ils rendent la peau plus fine.
- Antidépresseurs ISRS (Prozac, Zoloft…) : ils peuvent également interférer avec les plaquettes.
Ces effets sont généralement connus, mais doivent être surveillés s’ils s’intensifient ou s’accompagnent d’autres signes.
Maladies rares mais à ne pas exclure
Dans certains cas, des pathologies peuvent être en cause :
Troubles de la coagulation héréditaires :
- Maladie de von Willebrand
- Hémophilie A ou B
Ces affections empêchent la production normale des protéines de la coagulation ou altèrent la fonction des plaquettes. Certaines formes légères peuvent passer inaperçues pendant des années.
Troubles acquis :
- Insuffisance hépatique : le foie synthétise les facteurs de coagulation. Un foie malade (hépatite chronique, cirrhose, cancer…) peut provoquer des bleus, mais généralement associés à d’autres signes (jaunisse, démangeaisons, ascite…).
- Leucémies et lymphomes : ces cancers du sang affectent la moelle osseuse et donc la production de plaquettes. Les signes d’alerte incluent fatigue intense, perte de poids, fièvre inexpliquée, saignements anormaux, ou ganglions enflés.
Quand faut-il consulter ?
Pas d’inquiétude si :
- Les bleus apparaissent occasionnellement, sans autre symptôme.
- Ils disparaissent en moins de deux semaines, en passant par les teintes classiques : rouge/noir ➜ violet ➜ vert ➜ jaune.
Mais consultez un médecin si :
- Les ecchymoses deviennent soudaines, fréquentes ou volumineuses sans cause identifiable.
- Elles s’accompagnent de :
- saignements de nez ou des gencives,
- règles très abondantes,
- fatigue extrême ou perte de poids,
- fièvre persistante,
- autres symptômes hépatiques ou lymphatiques.
Des ecchymoses récurrentes ou inhabituelles ne doivent pas être ignorées. Si les causes sont souvent bénignes (âge, génétique, traitement…), elles peuvent parfois indiquer un déséquilibre nutritionnel, comme une carence en vitamine C, ou un trouble hématologique plus sérieux. En cas de doute ou d’apparition soudaine de bleus multiples, une consultation médicale s’impose. Un simple bilan sanguin permet généralement de faire la lumière sur la cause et d’éviter des complications.
Mots clés : peau ; génétique ; nutrition ; déséquilibre ; vitamine C ; hématologique ;
à lire aussi: