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Origine du COVID-19 : toutes les hypothèses restent ouvertes, selon l’OMS

Edité par : Safa Kaouther BOUARISSA | Journaliste
20 juillet 2025

L’origine du SARS-CoV-2, le virus responsable de la pandémie de COVID-19, demeure incertaine. Après plus de trois ans de recherches, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu’aucune hypothèse ne peut être écartée.

Trois ans et demi d’enquête, peu de réponses

« Toutes les pistes doivent rester envisagées, y compris la transmission zoonotique et la possibilité d’une fuite accidentelle de laboratoire », a déclaré dernièrement le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de la présentation d’un nouveau rapport scientifique.

Mais le manque de coopération de la Chine freine l’enquête. « Certaines données ont été partagées, mais l’essentiel manque encore », a-t-il déploré.

Depuis son émergence à Wuhan fin 2019, le virus a provoqué au moins 20 millions de morts, selon les estimations de l’OMS, et a profondément perturbé l’économie mondiale.

L’origine exacte du virus reste au cœur des débats scientifiques et politiques. Comprendre comment le virus est apparu est crucial pour prévenir d’éventuelles pandémies futures, insistent les experts.

La communauté scientifique reste divisée. Deux scénarios principaux s’opposent :

  • Une transmission naturelle, du virus de la chauve-souris à l’humain via un animal intermédiaire ;
  • Une fuite accidentelle d’un laboratoire manipulant des coronavirus, notamment l’Institut de virologie de Wuhan.

Initialement marginalisée, l’hypothèse d’un accident de laboratoire a regagné du terrain, notamment aux États-Unis. Des agences comme le FBI et le ministère américain de l’Énergie ont exprimé, avec des niveaux de certitude variables, leur soutien à cette thèse. La CIA, elle, estime que ce scénario reste plausible, tout en affichant une “faible confiance” dans cette évaluation.

La Maison-Blanche, en avril 2024, a même actualisé son site officiel pour présenter cette théorie comme « l’origine probable » du virus.

Une première mission internationale menée par l’OMS en 2021 en Chine n’avait pas permis de trancher. Les experts avaient pu se rendre sur place plus d’un an après le début de l’épidémie, dans des conditions d’accès limitées, avec des données contrôlées par les autorités chinoises.

Malgré leur prudence, leurs conclusions avaient été critiquées, en particulier aux États-Unis, où elles ont été jugées précipitées et peu convaincantes. Très vite, le Dr Tedros avait rappelé que « toutes les hypothèses restaient sur la table », refusant de tirer des conclusions sans données complètes.

Le Groupe scientifique consultatif sur les origines des agents pathogènes émergents (SAGO), mandaté par l’OMS, continue d’attendre des données clés :

  • Des séquences génétiques de patients contaminés au début de l’épidémie ;
  • Des informations précises sur les animaux vendus sur les marchés de Wuhan ;
  • Des détails sur les protocoles de sécurité en vigueur dans les laboratoires locaux.

À ce jour, la Chine n’a transmis aucune de ces données, ni à l’OMS ni au SAGO. Cela empêche toute évaluation sérieuse de la piste d’une fuite de laboratoire, selon la professeure Marietjie Venter, présidente du groupe d’experts.

L’OMS a également demandé des informations à d’autres pays, notamment aux États-Unis et à l’Allemagne, sur d’éventuels travaux liés à l’origine du virus. Là encore, aucune réponse concrète n’a été obtenue.

 « Tant que les données nécessaires ne sont pas partagées, aucune hypothèse ne peut être confirmée ou éliminée », conclut Maria Van Kerkhove, épidémiologiste de l’OMS.

Mots clés : COVID-19 ; Chine ; Etats-Unis ; OMS ; SARS-CoV-2 ; virus ; pandémie ;

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