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Nouveau coronavirus 2025 : Faut-il craindre une nouvelle pandémie ? 

Edité par : Safa Kaouther BOUARISSA | Journaliste
18 mars 2025

Des chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan ont annoncé la découverte d’un nouveau coronavirus baptisé HKU5-CoV-2. Détecté chez des chauves-souris, ce virus appartient à une lignée distincte du Covid-19. Autrement dit, ce n’est pas un variant du SARS-CoV-2, mais un tout nouveau virus. Cette découverte soulève une question cruciale : peut-il infecter l’Homme et provoquer une nouvelle pandémie ?

Les coronavirus sont nombreux et circulent principalement chez les animaux, notamment les chauves-souris et certains mammifères. La plupart ne présentent aucun danger pour l’Homme, mais certains ont réussi à franchir la barrière des espèces. C’est le cas du SRAS en 2002, du MERS en 2012 et du SARS-CoV-2, responsable du Covid-19. 

Pour infecter une cellule, un virus doit s’accrocher à un récepteur spécifique présent à la surface de celle-ci. C’est ce qu’expliquent les spécialistes : «Un virus enveloppé a besoin d’une protéine de surface qui reconnaît un récepteur sur la cellule, comme une clé dans une serrure. Une fois la fusion effectuée, le virus injecte son matériel génétique dans la cellule pour se multiplier.” 

Or, les chercheurs ont découvert que HKU5-CoV-2 est capable d’utiliser le récepteur ACE2 humain, exactement comme le Covid-19. Ce détail est inquiétant, car cela signifie que ce virus pourrait, en théorie, s’adapter et infecter les humains. 

À ce jour, aucun cas humain n’a été recensé. Cependant, en laboratoire, les scientifiques ont montré que HKU5-CoV-2 pouvait infecter des cellules humaines et des organoïdes (des tissus artificiels imitant les poumons et l’intestin humain). Cela suggère que le virus pourrait potentiellement franchir la barrière des espèces et se transmettre à l’Homme. 

Les scientifiques restent prudents et insistent sur le fait que d’autres recherches sont nécessaires pour évaluer son véritable potentiel de transmission. Toutefois, cette découverte rappelle l’importance de surveiller les virus d’origine animale, car l’histoire a prouvé qu’ils peuvent évoluer rapidement et provoquer des épidémies imprévues. 

Face à cette nouvelle menace, les chercheurs ont testé plusieurs traitements en laboratoire :

  • Des anticorps spécifiques et un inhibiteur nommé EK1C4 ont réussi à bloquer l’entrée du virus dans les cellules.
  • Des antiviraux connus comme le nirmatrelvir, le remdesivir et le GC376 ont empêché sa multiplication. 
  • Les anticorps développés contre le Covid-19, en revanche, n’ont pas fonctionné, ce qui signifie que HKU5-CoV-2 est immunologiquement différent du SARS-CoV-2. 

Pour le moment, aucune transmission humaine n’a été observée, mais les scientifiques appellent à la prudence. La pandémie de Covid-19 nous a appris que les virus issus des animaux peuvent évoluer rapidement et représenter un danger pour l’Homme. 

“Il faut continuer à surveiller ce virus et mieux comprendre son fonctionnement”, soulignent les spécialistes. “Même s’il ne devient pas une menace immédiate, son étude peut nous aider à mieux nous préparer à l’avenir.” 

Les chercheurs vont désormais poursuivre leurs investigations pour déterminer si ce virus peut évoluer et s’adapter à l’Homme. La surveillance des virus émergents reste un enjeu de santé mondiale, car chaque nouvelle découverte peut potentiellement éviter une crise sanitaire majeure.

Mots clés : coronavirus ; Chine ; HKU5-CoV-2 ; anticorps ; antiviraux ; inhibiteur