La question du choix entre thé et café est fréquemment soulevée par de nombreux consommateurs qui peinent à démêler le vrai du faux sur ces deux boissons. En effet, le café et le thé sont des incontournables qui jalonnent nos journées, souvent consommés quotidiennement. Ils figurent parmi les boissons les plus populaires au monde, et ce, depuis des siècles. Mais qu’en est-il des risques cardiométaboliques associés à ces boissons ? Une récente étude chinoise, publiée le 17 septembre, apporte des éclaircissements sur le sujet.
Une étude sur plus de 350 000 participants
Publiée dans le ‘’Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism’’, cette étude a été réalisée par le Département d’épidémiologie et de biostatistique à Suzhou, en Chine. Elle a inclus 172 315 participants pour l’analyse de la caféine et 188 091 participants pour l’analyse du thé et du café, tous exempts de maladies cardiométaboliques.
La caféine : Une substance couramment consommée
La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde. Cependant, un excès peut entraîner divers problèmes tels que des arythmies, de l’anxiété, des troubles du sommeil et de l’agitation. En Algérie, la consommation de caféine dépasse souvent les recommandations. Selon des données un grand nombre de la population adulte dépasse le seuil à partir duquel une toxicité chronique liée à la caféine est suspectée, avec des implications potentielles pour la santé osseuse, cardiovasculaire, et la fertilité masculine.
Appréciés pour leur goût unique et leurs effets stimulants, le thé et le café sont également très bénéfiques pour la santé. Le café, souvent critiqué pour son caractère excitant, a parfois souffert d’une réputation moins favorable par rapport au thé, qui a gagné en popularité ces dernières années. Cependant, en ce qui concerne les bienfaits pour la santé, les deux boissons se valent. Il convient de noter qu’un excès de consommation, quelle qu’elle soit, peut entraîner des effets indésirables.
Les risques cardiometaboliques
Ces risques cardiométaboliques (RCM) peuvent s’avérer préoccupants et nécessitent une attention particulière pour éviter des conséquences néfastes sur la santé.
Quelles sont les maladies cardiométaboliques ?
Selon les spécialistes, les maladies cardiométaboliques (MC) engendrent divers symptômes, tels que la prise de poids excessive, l’hyperglycémie (excès de sucre) et des dysfonctionnements de la pression artérielle. Ces maladies, qui sont chroniques, nécessitent une gestion attentive pour prévenir les épisodes aigus, souvent sources d’hospitalisations et d’aggravation de l’état de santé. Voici quelques-unes de ces maladies :
- Obésité : L’obésité est caractérisée par un excès de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. Elle augmente le risque de développer d’autres maladies, notamment le diabète et les maladies cardiovasculaires. La gestion du poids est essentielle pour réduire les risques associés.
- Diabète : Le diabète, en particulier le diabète de type 2, se manifeste par une hyperglycémie chronique due à une résistance à l’insuline ou à une production insuffisante d’insuline. Cela peut entraîner des complications graves, comme des problèmes cardiovasculaires, des neuropathies, et des complications rénales.
- Maladies cardiovasculaires : Ces maladies incluent un large éventail d’affections du cœur et des vaisseaux sanguins, parmi lesquelles :
- Hypertension artérielle : Une pression artérielle élevée qui peut endommager le cœur et les vaisseaux sanguins.
- Thrombose : Formation de caillots sanguins qui peuvent bloquer la circulation.
- Cardiomyopathie : Maladie du muscle cardiaque qui affecte sa capacité à pomper le sang.
- Accident vasculaire cérébral (AVC) : Une interruption de la circulation sanguine vers le cerveau, pouvant entraîner des séquelles graves.
- Insuffisance cardiaque : État où le cœur ne parvient pas à pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins du corps.
- Maladies du foie : Les maladies du foie, telles que la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), peuvent être liées à des facteurs métaboliques. Ces affections peuvent entraîner des lésions hépatiques et, dans les cas graves, mener à une cirrhose ou à un cancer du foie.
- Troubles gynécologiques : Les maladies cardiométaboliques peuvent également affecter la santé reproductive des femmes, entraînant des troubles tels que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Ce syndrome est souvent associé à une résistance à l’insuline et à des problèmes métaboliques, pouvant affecter la fertilité.
Boire du café réduit de 48 % le risque de développer des maladies cardiométaboliques
Boire du café peut réduire de 48 % le risque de développer des maladies cardiométaboliques. Selon une étude menée par le Dr Chaofu Ke, auteur principal, « la consommation de trois tasses de café par jour, équivalent à 200 à 300 milligrammes de caféine, pourrait aider à diminuer le risque de multimorbidité cardiométabolique chez les personnes ne présentant pas encore de telles maladies. » À titre de référence, un espresso de 3 cl contient environ 63 mg de caféine, tandis qu’une tasse de café filtre traditionnel en renferme environ 95 mg.
L’étude révèle également qu’une consommation régulière de café est associée à une réduction significative du risque de maladies cardiométaboliques. Les chercheurs notent qu’une consommation modérée de café ou de caféine est liée à un risque plus faible d’apparition de ces maladies. Toutefois, ils soulignent que des recherches supplémentaires seront nécessaires pour confirmer les liens entre la consommation de café, de thé et les maladies cardiométaboliques.
Un effet protecteur sur le métabolisme
De plus, l’étude souligne que
- La caféine et le risque de maladies cardiométaboliques : L’étude souligne que la consommation modérée de caféine pourrait avoir un effet bénéfique sur le métabolisme. En buvant régulièrement du café, les individus pourraient réduire leur risque de développer des maladies cardiométaboliques, telles que le diabète de type 2, qui se caractérise par une hyperglycémie chronique, ainsi que les maladies coronariennes, qui affectent la circulation sanguine au niveau cardiaque.
- Rôle du thé dans la dyslipidémie : Le thé, quant à lui, est une boisson traditionnelle consommée depuis des millénaires à travers de nombreuses cultures. Il pourrait jouer un rôle particulier dans la gestion de la dyslipidémie, c’est-à-dire des niveaux élevés de cholestérol et de triglycérides. Grâce à sa richesse en flavonoïdes, le thé présente des propriétés anti-inflammatoires, immuno-stimulantes et antioxydantes, offrant ainsi une protection au métabolisme.
Risque élevé de mortalité associé aux maladies cardiométaboliques
Les maladies cardiométaboliques présentent un risque de mortalité presque 4 à 7 fois plus élevé. Dans ce contexte, le thé et le café, lorsqu’ils sont consommés avec modération, offrent des effets bénéfiques dans la lutte contre les risques cardiovasculaires.
Impact de la consommation de café et de thé
Cette étude a également permis de mettre en lumière des informations cruciales concernant la mortalité associée à ces maladies. Selon les chercheurs, « les personnes atteintes d’une maladie cardiométabolique (MC) peuvent avoir un risque de mortalité (toutes causes confondues) presque 4 à 7 fois plus élevé. »
Importance de la modération
Le Dr Chaofu Ke conclut que « la promotion de quantités modérées de café ou de caféine comme habitude alimentaire pour les personnes en bonne santé pourrait avoir des avantages considérables dans la prévention du développement d’une maladie cardiométabolique. »
Comment et quand boire son café ?
Que vous préfériez un café américain, un macchiato, un espresso, un moka, un cappuccino, un café au lait, il existe une multitude de façons de préparer le café pour satisfaire tous les palais. Chacune de ces préparations se distingue par son dosage, ses saveurs et l’ajout d’ingrédients spécifiques. Certains aiment ajouter du lait, de la crème, de la mousse de lait, Le café est tout un art, n’hésitez donc pas à explorer différentes options pour trouver celle qui vous convient le mieux. Vous pouvez aussi adapter votre choix en fonction du moment de dégustation.
Les bienfaits et précautions :
Bien que le café présente de nombreux bienfaits, il est conseillé de ne pas en abuser. Une consommation excessive peut entraîner une augmentation de la nervosité, du stress et même favoriser l’hypertension. Cependant, ces symptômes se manifestent plus souvent chez les personnes qui associent le café à d’autres facteurs de risque, comme le tabagisme ou des niveaux élevés de cholestérol.
Consommer le thé
Les variétés de thé
Tous les types de thé proviennent du même arbre, le théier. Les bourgeons et les feuilles sont récoltés et transformés différemment selon le niveau d’oxydation, ce qui donne naissance à diverses variétés :
- Thé vert : Non oxydé, il conserve toutes ses propriétés antioxydantes et est considéré comme l’un des meilleurs thés pour la santé. Il se marie bien avec des plantes et des fruits aux vertus médicinales, tels que le citron, le jasmin ou le thym. Son goût végétal légèrement sucré permet de le déguster tout au long de la journée.
- Thé blanc : Très peu transformé, ce thé est élaboré à partir des bourgeons et des jeunes feuilles. Il présente un goût délicat et faible en caféine, ce qui le rend idéal pour une consommation diurne.
- Thé noir : Souvent appelé thé rouge en raison de l’infusion cuivrée qu’il produit, il subit une oxydation complète. C’est le thé le plus riche en caféine, avec un goût puissant, recommandé pour le matin.
- Thé Oolong : Également connu sous le nom de thé bleu-vert, ce thé est semi-oxydé, offrant un goût qui allie force et douceur.
Une exception : Le Rooibos
Le rooibos se distingue en raison de ses propriétés bénéfiques pour la santé, notamment sa capacité à réduire le cholestérol grâce à sa richesse en flavonoïdes. Boire environ cinq tasses de rooibos par jour pourrait diminuer le taux de cholestérol LDL, souvent qualifié de “mauvais” cholestérol.
Sélectionner son thé
Il est préférable de consommer du thé en vrac, qui est généralement de meilleure qualité que les sachets, souvent remplis de poudres de thé. De plus, les sachets peuvent être plus susceptibles d’être contaminés par des pesticides et des métaux lourds. Sur le plan environnemental, le thé en vrac permet de réduire les emballages. Optez pour des feuilles entières, qui conservent davantage de saveurs et de bienfaits.
Les plantations de thé sont fréquemment exposées à des pesticides (jusqu’à 40 traitements par an), ce qui rend le choix du thé bio préférable. Certaines exploitations continuent d’utiliser des produits chimiques interdits dans de nombreuses régions, et comme le thé n’est pas lavé lors de la préparation, il peut conserver des résidus indésirables.
Comment et quand consommer son thé ?
L’infusion du thé varie selon les goûts et les traditions. Pour en tirer le meilleur parti, évitez de porter l’eau à ébullition, car cela peut entraver la libération des antioxydants. Il est recommandé de laisser infuser le thé au moins 5 minutes pour maximiser la libération des catéchines. Pour les thés forts, comme le thé noir, une infusion plus courte est préférable pour éviter un goût amer.
La durée d’infusion influence également le pouvoir stimulant du thé : plus vous infusez longtemps, plus les tanins atténuent l’effet de la caféine.
Consommation et absorption du fer
En termes de fréquence, comme pour le café, il est conseillé de ne pas abuser du thé contenant de la caféine. De plus, il est préférable de ne pas boire du thé pendant les repas, car il peut réduire l’absorption du fer de 60 à 70 % si consommé en même temps. Attendez au moins 2 à 3 heures après avoir mangé pour déguster votre thé, surtout si vous souffrez d’un déficit en fer.
Pour profiter de tous les avantages du thé et du café, essayez de ne pas ajouter du sucre dans vos boissons ou de le limiter au maximum. Dans tous les cas, l’essentiel est d’être raisonnable dans les quantités que vous consommez et d’écouter votre corps.
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