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Café et Ramadan : Comment harmoniser ‘’habitude et caféine‘’

Edité par : Chabane Bouarissa | Journaliste
28 mars 2024

Le café occupe une place particulière dans la vie quotidienne des Algériens, mais pendant le mois sacré de Ramadan, sa consommation prend une toute autre dimension : le plaisir de sélectionner son café préféré, les arômes et odeurs émanant de la cuisine durant la préparation du café et enfin sa dégustation méritée après la rupture du jeûne.

De nombreux amateurs de café ont des maux de tête pendant le Ramadan en raison du changement soudain de leur régime alimentaire et de leur manque d’apport habituel en caféine. ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ explore la relation entre le café et le Ramadan, offrant des conseils pour intégrer cette boisson dans les routines de jeûne d’une manière qui respecte habitude et le bien-être physique.

Privé de son café matinal, le jeûneur est souvent en proie à une sensation de fatigue et de maux de tête, qui peuvent l’accompagner jusqu’à la rupture du jeûne. Pourquoi le manque de caféine engendre-t-il autant de désagréments, notamment des maux de tête ?

La réponse se trouve dans les propriétés même de la caféine.  Cette substance psychoactive est un antagoniste de l’adénosine, un neuromodulateur du système nerveux central qui ralentit l’activité nerveuse et qui favorise l’endormissement.

L’adénosine entre en jeu dans le relâchement des muscles des vaisseaux sanguins, notamment ceux qui irriguent le cerveau, ce qui les amène à se dilater (il a donc un effet vasodilatateur).

La caféine, ayant des effets contraires à ceux de l’adénosine, est donc psychostimulante et vasoconstrictrice au niveau du cerveau. Privé de caféine, le cerveau sera sous l’effet de l’adénosine hypnogène et une dilatation des vaisseaux sanguins du cerveau s’opérera, causant les maux de tête.

Même les buveurs de café modérés ou occasionnels peuvent ressentir les effets du manque de caféine.

Les symptômes de sevrage apparaissent généralement entre 12 et 24 heures après la dernière prise de caféine et atteignent leur intensité maximale après 1 à 2 jours d’abstinence. Ces symptômes peuvent persister pendant 2 à 9 jours, voire jusqu’à 21 jours pour certains individus moins chanceux, avec des maux de tête persistants. Pendant le Ramadan, certains jeûneurs saisissent l’occasion pour réduire leur consommation de café, tandis que d’autres attendent patiemment la fin du mois sacré ou se récompensent en savourant une bonne tasse de café lors des soirées ramadanesques pour souligner leurs efforts de la journée.

Les spécialistes en nutrition recommandent de débuter la rupture du jeûne du Ramadan avec des dattes, suivies d’une tasse d’eau, ce qui correspond également à la Sunna du Prophète Muhammad (que les prières et la paix de Dieu soient sur lui). Cependant, certaines personnes ont pris l’habitude de rompre leur jeûne en consommant des boissons stimulantes telles que le café, dans le but de soulager les maux de tête causés par l’absence de leur dose habituelle de caféine.

  • Trouble de la glycémie : Une étude publiée dans le British Journal of Nutrition en juin 2020 a montré que boire du café à jeun peut altérer la capacité de l’organisme à contrôler la glycémie, ce qui augmente le risque de maladies métaboliques, comme le diabète.
  • Acidité : L’American Society for Gastroenterological Endoscopy a révélé que boire du café à jeun détend le sphincter inférieur de l’œsophage, ce qui entraîne une remontée des acides gastriques dans la gorge, provoquant une sensation de brûlure d’estomac.
  • Sécheresse : L’iftar sur le café pendant le Ramadan peut entraîner une déshydratation, surtout si la personne n’est pas intéressée par l’eau potable, car la caféine stimule le corps à se débarrasser des fluides retenus par la miction.
  • Se sentir nerveux : Le corps absorbe la caféine plus rapidement lorsqu’il boit du café à jeun, ce qui affecte négativement la santé du système nerveux et augmente les sentiments de stress et d’anxiété et les difficultés à dormir la nuit.
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  • Il est préférable de boire du café une heure après le petit déjeuner, avec la nécessité de s’en éloigner pendant le repas d’avant l’aube, pour éviter de ressentir des insomnies dues à la caféine.
  • Il en va de même pour le thé, car la substance tannique qu’il contient peut affecter négativement l’absorption par l’organisme des nutriments contenus dans les aliments. Il est donc interdit de le consommer immédiatement après le petit-déjeuner.
  • Privilégiez le Suhour : Il  est vrai que le café est un diurétique, et en boire beaucoup le suhour signifie que la personne qui jeûne perd une grande quantité d’eau pendant les heures de la journée, mais il n’y a aucun mal à boire une tasse de café ou d’espresso arabe ou turc au suhour, tandis que les amateurs d’autres types de café peuvent boire une petite tasse s’ils le souhaitent, notant que le café est bénéfique lorsqu’il est bu avec modération, car il est riche en antioxydants qui sont bénéfiques pour la santé cardiaque, améliorent la vigilance, réduisent la fatigue et réduisent la constipation.
  • Hydratation : Le café étant diurétique, il est crucial d’augmenter l’apport en eau pendant les heures où le jeûne n’est pas observé pour compenser et prévenir la déshydratation. Optez pour un café léger pour éviter la déshydratation.
  • Réduisez la caféine graduellement : Avant le début du Ramadan, il peut être judicieux de réduire progressivement votre consommation de café pour minimiser les effets du sevrage caféiné, tels que les maux de tête ou la léthargie.
  • Choisissez des alternatives : Si la consommation de café traditionnel est difficile, envisagez des alternatives à faible teneur en caféine ou des cafés décaféinés qui peuvent satisfaire votre envie sans affecter votre jeûne.
  • Réduire sa consommation
  • quelques jours avant le début du ramadan et substituer avec des boissons naturelles faites maison et de l’eau.
  • Savourez consciemment : Le Ramadan est une période de réflexion et de gratitude. Boire du café pendant le Suhour ou l’Iftar peut devenir un moment de calme et de contemplation, renforçant ainsi l’esprit du Ramadan.

Zakia Mohammadi mère au foyer : « Outre son goût et son effet stimulant, le café revêt une importance particulière dans diverses cultures, notamment en Algérie. Pendant le Ramadan, les moments de rupture du jeûne (Iftar) et de repas avant l’aube (Suhour) offrent des occasions de savourer et d’apprécier le café, bien que sa consommation demeure modérée ».

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