Une Bonne Santé pour une Vie Meilleure

La Wilaya d’Adrar célèbre la Journée mondiale de la sage-femme

Edité par : Ourida Ait Ali | Journaliste
2 juin 2022

Entretien

Mme Fatiha Gourari, sage-femme, détachée à la DSP d’Adrar s’exprime à ‘Ma santé ma vie’

Depuis plus de 15 ans, le 5 mai est dédié à l’un des « plus beaux métiers du monde », il s’agit de la Journée Mondiale de la Sage-femme. L’Algérie, à l’instar de tous les pays, rend hommage à celles qui jouent un rôle essentiel auprès des femmes enceintes. Cette année, la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), fête ses «cent ans de progrès ».

S’inscrivant dans cette tradition, le 19 mai 2022, la DSP de la wilaya d’Adrar en collaboration avec l’Institut national paramédical et l’hôpital Ibn Sina de la même localité, a mis à l’honneur les sages femmes pour rendre hommage à l’incroyable travail qu’elles accomplissent. A cet effet, Mr Amiri Abdelkader, directeur de la santé de la wilaya d’Adrar, a déclaré que les fonctions de la sage-femme, au niveau du Sud, ont évoluées vers plus de responsabilités en matière de la gynécologie-obstétrique elle devient, ainsi, l’interlocutrice principale du suivi de la femme avant, pendant et après la grossesse.

Mme Fatiha Gourari, sage-femme et enseignante à l’institut sus-cité, véritable cheville ouvrière de ce programme, nous a accordé un entretien.

Ma santé ma vie : Qu’est-ce qui caractérise le métier de sage-femme ?

Mme Fatiha Gourari : ce métier est certes passionnant mais trop épuisant tant sur le plan émotionnel que physique, c’est pour cela qu’il doit être exercé par amour, sinon on fait autre chose. C’est un métier dur ou l’on est, constamment, sous pression vu son rythme qui est nécessairement très hétérogène. Parfois nous avons très peu de patientes, parfois elles arrivent toutes en même temps. Il faut faire aussi, face aux réclamations, souvent non fondées, d’un public qui ignore les exigences particulières de notre métier.

On dit souvent qu’une sage-femme s’occupe, juste, des accouchements, y’a-t-il d’autres aspects dans votre travail ?

Mme Fatiha Gourari : Avant même de planifier une grossesse, la sage-femme se charge de la consultation de la future maman pour la sensibiliser sur l’importance de se faire suivre avant et pendant la grossesse, puis après l’accouchement. Un bilan sanguin et d’autres examens sont nécessaires avant la grossesse, groupage sanguin, sérologie, glycémie, une Formule Sanguine FNS  à la recherche d’anémie, qui est d’ailleurs fréquente chez la femme enceinte, et ce, afin de parer aux conséquences que peu subir le fœtus.

Pendant la grossesse, la sage femme veillera, aussi, à ce que le protocole des examens échographiques soit respecté, à savoir : la première échographie entre la 11e et 15e semaine, la deuxième entre la 22e  et 24e semaine, période où se font la détection de malformations éventuelles du fœtus et la troisième échographie se pratique au troisième trimestre. Enfin, une quatrième échographie n’est nécessaire qu’en cas d’une grossesse à risques. Et enfin, après l’accouchement, la sage-femme prodigue les soins de première ligne à la mère et au nouveau-né.

Egalement, La sage femme veillera au dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus et d’autres pathologies. Lors des situations d’urgence, elle intervient, aussi, pour assurer les soins obstétricaux de base, la promotion de l’allaitement maternel, la régulation des naissances, pose du stérilet, veille sur vaccination du bébé, etc.

Comment vous exercez votre travail hors hôpital?

Mme Fatiha Gourari : nous nous déplaçons souvent dans les cités et les villages en délégation constituée de gynécologues, médecin généralistes, sage-femme, infirmières où l’on procède, entre autre, à des dépistages des cancers du col utérin et du sein. Nous profitons, également, de ces déplacements pour faire de la sensibilisation et de la prévention.

Quels conseils donneriez-vous aux futures mamans ?

Mme Fatiha Gourari : dans beaucoup de cas, malheureusement, des femmes se présentent à l’accouchement sans la mise à jour de leur carnet de santé, voire sans possession de carnet. Ceci peut s’avérer risqué, notamment, en cas d’hémorragie de la délivrance qui est une des complications de l’accouchement, ce qui fait perdre un temps précieux pour assurer la survie de la mère. Dans ce sens, je conseille, vivement, les futures mamans de se faire accompagner par une sage femme avant et pendant la grossesse, puis, après l’accouchement. Aussi, nous insistons sur le fait essentiel d’impliquer le conjoint dans ce parcours de la mise au monde du bébé.

O. A. A.

Les articles de la même thématiques