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Comment prévenir les fuites urinaires chez la femme ?

Edité par : Dr Souad BRAHIMI | Docteur en médecine
23 mai 2025

L’incontinence urinaire altère la qualité de vie, mais reste un sujet tabou. Pourtant, des solutions existent pour prévenir et traiter tous les types de fuites. Comment les éviter ? Que faire face à une envie pressante ?

Les fuites urinaires chez la femme ont plusieurs origines :

  • Incontinence d’effort (50 % des cas) : survient lors d’un effort physique (sport, toux, rire…). 
  • Hyperactivité vésicale (22 % des cas) : envies pressantes et fréquentes d’uriner.
  • Incontinence mixte : combinaison des deux précédentes. 

Dans la majorité des cas, la cause est bénigne. Cependant, un avis médical est essentiel pour écarter d’autres facteurs (tumeurs, calculs, maladies neurologiques…). 

Contrairement aux idées reçues, l’incontinence urinaire n’épargne aucun âge :

  • Avant 30 ans : 1 femme sur 5 concernée, principalement par l’incontinence d’effort.
  • Après 70 ans : 1 femme sur 2 en souffre, souvent sous une forme mixte. 

Certaines périodes augmentent le risque : grossesses (20 à 30 % des femmes touchées) et ménopause (30 à 40 % des cas), en raison des changements hormonaux fragilisant le périnée. 

Un calendrier mictionnel (horaires d’urination, volumes urinés, boissons consommées) aide à repérer les mauvaises habitudes et à adapter son mode de vie. 

  • Limiter les excitants : café, thé et sodas irritent la vessie.
  • Éviter le tabac : il altère les tissus vésicaux.
  • Traiter la constipation et maintenir un poids santé : cela réduit la pression sur l’abdomen.
  • Réguler l’hydratation : boire 1,5 à 2 L d’eau par jour, répartis sur la journée. 

Face à une urgence, quelques secondes suffisent pour reprendre le contrôle :

  • Respirer profondément et détourner son attention
  • Contracter son périnée 5 à 10 secondes sans solliciter les abdominaux. 

Se retenir trop souvent fragilise la vessie. L’idéal ? Uriner toutes les 3 à 4 heures pour éviter qu’elle ne se distende. 

Pour réduire la sensation d’urgence, il est possible de rééduquer sa vessie : 

  • Uriner chaque heurependant une semaine, même sans envie.
  • Augmenter progressivement l’intervalle de 15 minutes.
  • Après deux semaines, espacer à toutes les deux heures.

Un périnée tonique aide à prévenir les fuites. Plusieurs méthodes existent :

  • Exercices quotidiens : contractions volontaires des muscles du périnée. 
  • Électrostimulation : impulsions électriques stimulantes (10 séances avec un kinésithérapeute ou une sage-femme).
  • Biofeedback : techniques de rééducation assistées. 

Certaines solutions, comme les dispositifs externes (électrodes sur cuisses et fesses). 

Les solutions médicamenteuses

  • Anticholinergiques et bêta-3 agonistes : calment les contractions vésicales en cas d’urgenturie (6 mois de traitement).
  • Traitement hormonal (œstrogènes vaginaux) : améliore la souplesse des tissus et réduit les fuites après la ménopause. 

Méthodes alternatives

  • Stimulation du nerf tibial : technique indolore réduisant l’urgenturie en freinant le signal nerveux de la vessie.
  • Rééducation périnéale : souvent efficace, surtout après l’accouchement. 

L’option chirurgicale en dernier recours

  • Bandelette sous l’urètre : solution pour 40 % des femmes souffrant d’incontinence d’effort. 
  • Neuromodulation sacrée : électrodes sous la peau stimulant les nerfs vésicaux (urgenturie sévère). 

Un trouble fréquent, des solutions efficaces L’incontinence urinaire n’est pas une fatalité. En adoptant les bons réflexes et en consultant un spécialiste, il est possible d’améliorer son confort au quotidien. Dans 99 % des cas, une solution existe. Ne restez pas dans le silence, parlez-en à votre médecin ! 

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