
Un nouveau dispositif médical pourrait révolutionner la prise en charge des maladies du cerveau grâce à l’utilisation d’ultrasons de faible intensité et de microbulles injectées par voie intraveineuse. Cette technologie prometteuse permettrait d’ouvrir temporairement et de manière ciblée la barrière hématoencéphalique (BHE), un obstacle majeur à l’administration des traitements cérébraux.
Un défi médical : la barrière hématoencéphalique.
Le cerveau est un organe extrêmement protégé. Sa barrière hématoencéphalique agit comme un filtre qui empêche 98 % des médicaments d’y pénétrer. Cette protection naturelle, essentielle pour bloquer les agents pathogènes et les toxines, constitue cependant un obstacle pour les traitements des maladies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques ou les tumeurs cérébrales.
Aujourd’hui, plusieurs approches sont explorées pour franchir cette barrière sans compromettre son rôle protecteur. La solution actuelle repose souvent sur l’implantation chirurgicale d’un dispositif, mais cette méthode est invasive et risquée.
Une percée technologique : les ultrasons et les microbulles.
Des chercheurs travaillent sur une alternative non invasive et plus sûre. L’idée ? Utiliser des ultrasons de faible intensité pour ouvrir temporairement la BHE.
Le principe repose sur deux éléments clés :
1. Un système de bras robotisé envoie des ultrasons précisément sur la région du cerveau à traiter.
2. Des microbulles, utilisées en imagerie médicale comme agents de contraste pour l’échographie, sont injectées dans le sang.
Lorsqu’elles atteignent les capillaires du cerveau, ces microbulles vibrent sous l’effet des ultrasons, provoquant une ouverture temporaire des jonctions serrées de la BHE. Cette brève ouverture permet aux médicaments d’atteindre la zone ciblée, avant que la barrière ne se referme naturellement.
Une avancée aux multiples applications.
Cette technologie ouvre des perspectives majeures pour plusieurs pathologies :
- Traitement des tumeurs cérébrales : en permettant aux chimiothérapies d’atteindre plus efficacement les cellules cancéreuses.
- Maladie d’Alzheimer et maladies neurodégénératives : en facilitant l’administration de traitements ciblant les dépôts de protéines toxiques.
- Thérapies géniques et immunothérapies : en aidant à délivrer des médicaments innovants directement dans le cerveau.
L’un des grands avantages de cette approche est son caractère non invasif, évitant ainsi les risques liés aux interventions chirurgicales.
Vers une application clinique ?
Cette avancée scientifique sera présentée lors de la ‘’Semaine du cerveau’’ en mars 2025.
Les chercheurs espèrent que cette technologie pourra être rapidement intégrée en pratique clinique, après validation de son efficacité et de son innocuité à travers des essais cliniques.
Avec ces nouvelles avancées, la recherche ouvre la voie à des traitements plus ciblés, plus efficaces et moins invasifs pour les patients atteints de maladies cérébrales. Une révolution médicale en devenir.
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