
Une récente étude révèle un lien entre le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez l’adulte et un risque accru de démence. Menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (UniGE), cette recherche met en lumière des modifications cérébrales similaires entre les personnes atteintes de TDAH et celles souffrant de maladies neurodégénératives liées à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer.
Le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la capacité d’une personne à maintenir son attention, à se concentrer et à contrôler son comportement. Il est généralement diagnostiqué chez les enfants, mais peut également être présent chez les adultes.
TDAH : signes, symptômes et impact au quotidien
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) se caractérise principalement par trois grandes manifestations :
- l’inattention,
- l’impulsivité
- et l’hyperactivité.
Ces symptômes peuvent varier selon l’âge et s’exprimer différemment chez les enfants et les adultes. De plus, les personnes atteintes de TDAH sont souvent sujettes à l’anxiété, ce qui peut aggraver les difficultés du quotidien. Heureusement, des prises en charge adaptées existent, incluant des thérapies spécifiques et des soins personnalisés.
Les symptômes du TDAH chez l’enfant
Chez l’enfant, le TDAH peut entraîner des difficultés notables dans le cadre scolaire et social. Les symptômes les plus courants incluent :
- Un manque de concentration, notamment pour les tâches scolaires ;
- Une grande distractibilité, rendant difficile la réalisation d’une activité prolongée
- Des problèmes dans le suivi des instructions, pouvant affecter l’apprentissage
- Une impulsivité excessive, entraînant des interruptions fréquentes ;
- Une hyperactivité, avec un besoin constant de bouger ;
- Des difficultés à nouer et maintenir des amitiés, en raison d’un comportement perçu comme envahissant ou désorganisé.
Les manifestations du TDAH chez l’adulte
À l’âge adulte, les symptômes du TDAH évoluent et peuvent impacter significativement la vie professionnelle, sociale et familiale :
- Des troubles de la concentration et de la mémoire, rendant les tâches complexes plus difficiles à gérer ;
- Une impulsivité persistante, menant à des prises de décisions hâtives ;
- Des difficultés à organiser son travail et à respecter les délais, source de stress ;
- Une tendance à interrompre les conversations, compliquant les interactions sociales ;
- Une procrastination fréquente, causée par une gestion inefficace du temps ;
- Un manque de patience et des difficultés à attendre son tour, dans diverses situations ;
- Une difficulté à concilier vie professionnelle et personnelle, entraînant des tensions ;
- Une prédisposition aux addictions (jeux, substances, écrans, etc.), en raison d’un besoin accru de stimulation ;
- Des problèmes dans les relations amicales et sentimentales, dus à des comportements impulsifs ou désorganisés.
TDAH et fatigue chronique
Les adultes atteints de TDAH souffrent souvent d’une fatigue persistante, liée à une hyperactivité cérébrale constante, à un stress quotidien élevé et à une anxiété accrue. Cette charge mentale excessive peut entraîner un épuisement émotionnel et une baisse de motivation.
TDAH et troubles associés
Le TDAH est fréquemment associé à d’autres troubles neurologiques ou psychiatriques, notamment :
- L’anxiété généralisée, due aux difficultés à gérer l’attention et l’organisation ;
- Le trouble bipolaire, avec des phases d’hyperactivité et de perte d’énergie ;
- Le syndrome de Gilles de la Tourette, caractérisé par des tics moteurs et vocaux involontaires.
Le TDAH et son impact sur le cerveau adulte
Selon les estimations, environ 2,8 % des adultes sont touchés par le TDAH, un trouble du neurodéveloppement qui se manifeste par des difficultés d’attention, une impulsivité marquée et une hyperactivité.
L’étude suisse révèle que les personnes diagnostiquées avec un TDAH présentent des taux anormalement élevés de fer dans certaines régions du cerveau ainsi que des neurofilaments dans leur sang, deux marqueurs précoces associés aux maladies neurodégénératives.
« Ces résultats suggèrent que le TDAH pourrait être un facteur de risque pour le développement de la démence à un âge avancé », expliquent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue ‘’Psychiatry and Clinical Neurosciences’’.
Une accumulation anormale de fer dans le cerveau.
Pour explorer cette hypothèse, les chercheurs ont utilisé une technologie avancée d’imagerie cérébrale pour analyser la concentration en fer du cerveau chez 32 adultes atteints de TDAH (âgés de 25 à 45 ans) et 29 témoins sains. En parallèle, ils ont mesuré les niveaux de neurofilaments (NfL) dans le sang des participants.
Les résultats ont mis en évidence des différences significatives dans la répartition du fer dans plusieurs régions cérébrales chez les individus atteints de TDAH. Une corrélation importante a également été observée entre les niveaux de fer dans le cortex précentral et les concentrations de NfL dans le sang, un indicateur clé de la neurodégénérescence.
Trop de fer, un risque pour la santé cérébrale
Si le fer est un élément essentiel au bon fonctionnement du cerveau, son accumulation excessive peut contribuer au développement de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.
« Une surcharge en fer dans certaines régions cérébrales est souvent associée à un stress oxydatif accru, ce qui favorise la dégénérescence neuronale », expliquent les chercheurs.
Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches pour mieux comprendre les mécanismes neurologiques impliqués et, potentiellement, identifier des stratégies de prévention pour les adultes souffrant de TDAH.
Prise en charge et solutions
Bien que le TDAH puisse poser des défis importants, il existe plusieurs approches pour mieux vivre avec ce trouble :
- Un suivi psychologique, notamment par des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ;
- Un accompagnement médical, avec des traitements adaptés selon les besoins ;
- Des stratégies organisationnelles, comme l’utilisation d’agendas et de rappels
- Des techniques de gestion du stress, incluant la méditation ou l’exercice physique ;
- Un soutien familial et social, essentiel pour maintenir un équilibre de vie.
Avec un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée, il est possible d’atténuer les difficultés liées au TDAH et d’améliorer significativement la qualité de vie des personnes concernées.
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