À la salle des conférences du Centre Technique National (CTN) de Sidi Moussa, les joueuses de la sélection nationale féminine de football ont participé à une séance de ‘’sensibilisation aux commotions cérébrales’’. Cette initiative, dirigée par des membres de la commission médicale de la Fédération algérienne de football (FAF), avait pour but de renforcer la ‘’reconnaissance des symptômes’’ liés à cette blessure et de promouvoir des pratiques sécuritaires pour un retour au jeu après une commotion.
Intervenants et objectifs de la session
L’atelier a été animé par le Dr Abdeldjalil Boutout, médecin de la FAF, et par le Dr Imène Kheddache, médecin de l’équipe nationale féminine. Selon un communiqué de la FAF, cette séance visait principalement à ‘’sensibiliser les joueuses’’ aux dangers des commotions cérébrales et à leur apprendre à reconnaître les signes précoces de ces blessures.
Échanges et questions des joueuses
Les joueuses ont eu l’opportunité de poser de nombreuses questions aux médecins, cherchant à mieux comprendre les risques associés aux commotions cérébrales et les meilleures pratiques pour minimiser ces dangers. L’objectif était non seulement de sensibiliser, mais aussi de fournir des informations pratiques sur la gestion de cette blessure dans le cadre du football féminin.
Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale ?

Une commotion cérébrale résulte d’un traumatisme crânien qui affecte le cerveau. Bien que protégé partiellement par la boîte crânienne, les membranes des méninges et le liquide céphalo-rachidien, le cerveau reste vulnérable. Lorsque le cerveau entre en contact violent avec la boîte crânienne, cela peut entraîner des lésions plus ou moins graves, affectant le tissu cérébral.
Quelles sont les causes d’une commotion cérébrale ?
Les causes d’une commotion cérébrale sont variées. Elles incluent :
- Chocs directs : accidents de la route, chutes, coups portés, accidents sportifs (rugby, boxe) ou blessures par arme à feu.
- Chocs indirects : accidents affectant le cou, le corps ou la face, accélérations ou décélérations brutales (comme chez les pilotes de Formule 1), créant une onde de choc qui atteint le cerveau.
Ces chocs peuvent altérer le fonctionnement cérébral et entraîner des lésions cérébrales.
Quels sont les signes et symptômes d’une commotion cérébrale ?
Les symptômes varient selon la gravité du traumatisme, en lien avec l’intensité de l’onde de choc :
- Commotion légère : perte de connaissance brève, confusion, maux de tête, vertiges, nausées et parfois vomissements.
- Commotion sévère : perte de connaissance prolongée, coma, hémorragies au niveau du nez et des oreilles en cas de fracture du crâne. À l’éveil, le patient peut présenter des vomissements, des maux de tête, des troubles du langage, de la mémoire, de l’équilibre, et parfois une insensibilité des membres.
Les symptômes de commotion cérébrale peuvent apparaître jusqu’à 72 heures après un choc. Ils incluent des maux de tête, des nausées, des troubles de l’équilibre, de la vision, de la mémoire, ainsi que des troubles du sommeil et de la concentration. Toute personne présentant ces symptômes doit quitter immédiatement le terrain et consulter un médecin dans les 24 heures.
Une commotion cérébrale n’est pas visible sur les examens d’imagerie ordinaires, comme l’IRM, la radiographie ou la tomodensitométrie. Une diagnostique est fait en observant les changements dans les façons de penser et de se sentir d’une personne.
Les symptômes peuvent toucher :
- le corps (physique)
- la pensée
- les émotions
- le sommeil
Quelles sont les conséquences et complications d’une commotion cérébrale ?

Les conséquences d’une commotion cérébrale varient et nécessitent une surveillance rapprochée pendant 48 heures. Parmi les complications possibles, on retrouve :
- Lésions du tissu cérébral (microdéchirures).
- Déséquilibre dans l’oxygénation du cerveau.
- Perturbations métaboliques, chimiques et des niveaux de glucose, ainsi qu’une excitation anormale des neurones.
Des études montrent que la commotion cérébrale ne se manifeste pas de la même façon chez les femmes et chez les hommes. De plus, les hommes et les femmes se rétablissent différemment.
La connaissance de ces différences aidera les professionnels de la santé à améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement.
Comment diagnostiquer une commotion cérébrale ?
Le diagnostic repose sur plusieurs étapes :
- Examen clinique : évaluation de l’état de conscience, de la confusion mentale, des réflexes et autres signes neurologiques.
- Imagerie médicale : scanner cérébral ou IRM pour détecter des lésions, hémorragies ou fractures.
- Prise de sang : recherche de la protéine S100 β, un marqueur de souffrance cérébrale.
- Examen neurologique : évaluation des fonctions cognitives telles que la mémoire, l’élocution et la concentration.
- Électroencéphalogramme (EEG) : mesure de l’activité électrique du cerveau.
Quels sont les traitements pour une commotion cérébrale ?
Le traitement commence généralement par un repos total pendant 48 heures. La plupart des symptômes disparaissent entre 10 jours et un mois. Cependant, pour les commotions sévères ou répétées, les symptômes peuvent persister plus longtemps, affectant les aspects physiques, psychologiques et cognitifs du patient.
Un enjeu global : la campagne de la FIFA et de l’OMS

Cette séance s’inscrit dans la campagne mondiale de sensibilisation lancée par la FIFA en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le slogan de la campagne, “Suspecter et protéger : aucun match ne mérite que l’on joue avec sa santé”, souligne l’importance de la prévention des commotions cérébrales et du respect de la santé des joueuses, en particulier dans un sport où les risques de blessures à la tête sont fréquents.
L’objectif est d’améliorer la reconnaissance des symptômes chez les joueurs, les entraîneurs, le personnel médical et le grand public. La campagne propose également des conseils pour un retour au jeu en toute sécurité après une commotion.
Cette initiative s’étend à l’échelle mondiale avec des ressources pédagogiques destinées aux 211 associations membres de la FIFA, afin de renforcer la sécurité des joueurs à tous les niveaux du football, du professionnel à l’amateur.
Le président de la FIFA, Gianni Infantino, insiste sur l’importance de la santé des joueurs, tandis que le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, souligne la nécessité d’une action accrue pour lutter contre les commotions cérébrales dans le sport.
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