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Se coucher tard augmente le risque d’AVC, surtout chez les femmes 

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
2 mars 2025

Se coucher tard n’est pas une simple mauvaise habitude. Cela représente un réel danger pour la santé, en particulier pour le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). 

L’accident vasculaire cérébral (AVC) survient souvent brutalement et sans signes avant-coureurs, mais il n’est pas totalement imprévisible. Plusieurs facteurs de risque augmentent considérablement sa probabilité, notamment :

  • Hypertension artérielle : principale cause des AVC, elle fragilise les vaisseaux sanguins et favorise leur rupture ou leur obstruction. 
  • Tabac : il altère la paroi des artères et accélère la formation de caillots. 
  • Cholestérol élevé : il contribue au dépôt de plaques dans les artères, augmentant le risque d’obstruction. 
  • Stress chronique : il provoque une élévation de la pression artérielle et des troubles inflammatoires qui affectent la circulation sanguine.
  • Sédentarité : le manque d’activité physique ralentit la circulation et favorise l’accumulation de graisse dans les vaisseaux.
  • Diabète : il endommage progressivement les parois artérielles, augmentant le risque de caillots sanguins.
  • Consommation excessive d’alcool : elle perturbe le rythme cardiaque et favorise l’hypertension. 

Un facteur de risque moins connu, mais tout aussi déterminant, est l’heure du coucher. La qualité et la durée du sommeil jouent un rôle clé dans la santé cardiovasculaire. Un sommeil insuffisant ou irrégulier perturbe l’horloge biologique, dérègle la pression artérielle et altère la régénération des vaisseaux sanguins.

Des études montrent que s’endormir trop tard ou trop tôt peut augmenter le risque d’AVC, notamment en raison des effets négatifs sur le métabolisme, le stress oxydatif et l’inflammation.

Respecter des horaires de sommeil réguliers et s’endormir à une heure optimale pourraient donc être un levier essentiel pour protéger son cœur et son cerveau.

Des chercheurs ont analysé les habitudes de sommeil de plus de 88 000 personnes âgées en moyenne de 61 ans (dont 58 % de femmes) à l’aide de capteurs portés au poignet. Aucun participant ne souffrait de troubles du sommeil ou de maladies cardiaques. Pendant six ans, ils ont observé le lien entre l’heure d’endormissement et l’apparition de maladies cardiovasculaires, comme les AVC, les crises cardiaques ou l’insuffisance cardiaque. 

L’étude a révélé que l’endormissement entre 22h et 22h59 était associé au plus faible risque cardiovasculaire. En revanche, ce risque augmentait significativement en dehors de cette plage horaire : 

  • +12 % pour un endormissement entre 23h et 23h59,
  • +24 % avant 22h,
  • +25 % après minuit. 

Chez les femmes, l’impact était encore plus marqué, probablement en raison de la sensibilité du système endocrinien aux perturbations du rythme biologique. 

Les chercheurs expliquent que s’endormir après minuit réduit l’exposition à la lumière du matin, qui joue un rôle clé dans la régulation de l’horloge biologique. Cette perturbation affecte le fonctionnement du cœur et des vaisseaux sanguins, augmentant ainsi le risque d’AVC et d’autres maladies cardiaques. 

Bien que l’étude ne prouve pas de lien de cause à effet, ses résultats suggèrent que le moment du coucher est un facteur clé de la santé cardiovasculaire. Dr David Plans, auteur de l’étude, souligne que “tout écart par rapport à cette heure optimale peut être préjudiciable à la santé”. Des recherches supplémentaires sont nécessaires, notamment pour mieux comprendre pourquoi les femmes sont plus touchées. 

En attendant, respecter un horaire de coucher régulier, idéalement avant 23h, pourrait être une mesure simple et efficace pour protéger son cœur et réduire le risque d’AVC.

Mots clés : AVC ; sommeil ; horloge ; biologique ; coucher ; femme ;