Une étude récente met en lumière la répartition inégale de la charge mentale liée aux tâches ménagères dans les foyers avec enfants. Selon cette enquête, les femmes, et plus particulièrement les mères, portent une grande partie de ce fardeau, et l’ampleur de la situation montre qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une répartition équitable.
Une étude qui dévoile la réalité de la charge mentale
L’étude, publiée dans le ‘’Journal of Marriage & Family’’ par deux chercheuses des Universités de Bath (Royaume-Uni) et de Melbourne (Australie), repose sur les réponses de 3 000 parents américains. Elle s’intéresse à la part de charge mentale que les femmes et les hommes assument dans leurs foyers. Les résultats sont frappants : une majorité de cette charge repose encore sur les épaules des femmes, notamment en ce qui concerne la planification et l’organisation des tâches domestiques.
Une répartition inégale des tâches ménagères
Selon l’étude, les mères américaines assument environ 71 % des tâches ménagères, soit sept tâches sur dix. Ces responsabilités comprennent non seulement le ménage et les soins aux enfants, mais aussi la gestion des finances, l’organisation des repas, ainsi que l’emploi du temps de chaque membre de la famille. En revanche, les pères, bien qu’ils se chargent davantage des tâches ponctuelles comme les réparations ou les finances (65 %), restent largement en retrait sur les tâches quotidiennes.
Les mères assument 79 % des tâches quotidiennes, un chiffre bien plus élevé que celui des pères, qui n’assument que 37 % des responsabilités. Ces écarts montrent que les mères sont souvent responsables des activités régulières, mais aussi des tâches imprévues et urgentes.
La perception des pères : une surestimation de leur contribution
Un autre élément important de l’étude est que les pères ont tendance à surestimer leur implication dans les tâches ménagères. Beaucoup d’entre eux considèrent que la charge mentale est partagée équitablement, alors que les faits démontrent le contraire. Cette divergence de perception peut entraîner des frustrations et des tensions au sein des couples.
Les parents solos : les plus désavantagés
L’étude révèle également que les parents célibataires, qu’ils soient pères ou mères, sont les plus affectés par la charge mentale. Ils doivent assumer seuls toutes les responsabilités, ce qui engendre une pression considérable, bien plus importante que celle des parents en couple. Ce fardeau peut avoir de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique, ainsi que sur la vie professionnelle des femmes, qui se retrouvent souvent épuisées et stressées.
Un impact sur la santé et la vie professionnelle
Les chercheuses soulignent que la répartition équitable des tâches ménagères est essentielle pour la santé mentale des individus et des couples. Une mauvaise répartition peut engendrer du stress, de l’épuisement, et des tensions au sein du foyer, avec des répercussions directes sur la productivité et la carrière des femmes. Ana Catalano Weeks, l’une des auteures de l’étude, insiste sur le fait que cette charge de travail invisible peut aussi affecter l’équilibre personnel et professionnel des femmes.
Vers une répartition plus équitable : des solutions à envisager
Pour remédier à cette inégalité, les chercheuses suggèrent des solutions pratiques, comme la mise en place d’un congé parental rémunéré et égal pour les mères et les pères. Un tel congé pourrait encourager les hommes à s’impliquer davantage dans les tâches domestiques dès la naissance des enfants, moment où les habitudes de répartition sont souvent établies et deviennent difficiles à modifier par la suite.
Cette étude met en évidence une inégalité persistante dans la gestion des tâches ménagères et la charge mentale. Les chercheurs espèrent que leurs travaux susciteront une prise de conscience et favoriseront une discussion sur des solutions plus équitables, bénéfiques pour tous les membres du foyer.
Mots clés : femme ; foyer ; tâche ; santé ; épuisement ; ménagère ;