Lors du sommet climatique COP30 au Brésil, la voix du diplomate palestinien Ibrahim al-Zeben a résonné comme un cri d’alarme. Devant la communauté internationale, il a dressé un tableau dramatique de la situation à Gaza : « Gaza subit les conséquences d’une guerre qui a fait près d’un quart de million de victimes et produit 61 millions de tonnes de gravats, dont une partie est contaminée par des substances toxiques », a-t-il déclaré.
Une alerte lancée au sommet climatique
Derrière ces chiffres glaçants, une réalité sanitaire et écologique d’une ampleur sans précédent se dessine : un territoire exsangue, privé d’eau potable, d’infrastructures de santé, et menacé d’un effondrement environnemental total.
L’eau, source de vie devenue poison
Les réseaux d’eau et d’assainissement, délibérément détruits par les bombardements, ont plongé la population dans une urgence hydrique majeure. Les nappes phréatiques sont désormais saturées de déchets toxiques, tandis que la mer Méditerranée, longée par la bande de Gaza, est envahie d’eaux usées non traitées.
Les conséquences sanitaires sont immédiates et redoutables :
- propagation de maladies hydriques (choléra, typhoïde, hépatite A),
- recrudescence d’épidémies intestinales,
- multiplication des cas de malnutrition sévère et de famine.
Des milliers d’enfants souffrent déjà de troubles digestifs chroniques, d’infections respiratoires liées à la pollution de l’air, et d’un accès quasi nul à des soins médicaux adaptés.
Une population épuisée et vulnérable
Les hôpitaux, en ruine ou dépourvus d’électricité, peinent à répondre aux besoins élémentaires. Les déchets médicaux s’accumulent à ciel ouvert, ajoutant une menace supplémentaire à un écosystème déjà saturé de toxines.
Selon les experts, les 61 millions de tonnes de gravats produits par les bombardements contiennent des métaux lourds et des composés chimiques dangereux — dont certains issus d’explosifs — qui contaminent le sol et l’air. La poussière de béton mêlée à des substances comme le plomb ou l’amiante expose les habitants à des maladies respiratoires graves et à un risque accru de cancers.
Quand la nourriture devient une arme
Au-delà de la pollution et du manque d’eau, Gaza est frappée par une insécurité alimentaire extrême. Les terres agricoles ont été détruites ou rendues infertiles, les systèmes d’irrigation anéantis, et les zones de pêche restreintes.
Pour Ibrahim al-Zeben, « La nourriture est devenue une arme de guerre. »
Aujourd’hui, la population dépend quasi totalement de l’aide humanitaire, souvent entravée ou insuffisante. La famine guette, et la dénutrition s’étend, particulièrement chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées.
Une urgence humanitaire et écologique indissociable
Ce désastre n’est pas seulement humanitaire : il est aussi écologique et structurel. Gaza vit une crise systémique où la santé publique, l’environnement et la survie collective sont étroitement liés. La pollution de l’eau contamine les cultures, les déchets toxiques empoisonnent le sol, et la destruction des écosystèmes marins prive des milliers de familles de ressources vitales.
Les organisations de santé publique alertent : sans un plan de dépollution et de reconstruction environnementale, les conséquences sur plusieurs générations seront irréversibles.
Des recommandations médicales et environnementales urgentes
Les experts en santé publique plaident pour des mesures immédiates :
1. Réhabilitation rapide des réseaux d’eau et d’assainissement, afin de stopper la propagation des maladies hydriques.
2. Décontamination des zones urbaines et agricoles, en éliminant les gravats et les métaux lourds.
3. Accès libre et sécurisé à l’aide médicale internationale, y compris pour les campagnes de vaccination et de nutrition.
4. Surveillance épidémiologique renforcée pour détecter et contenir les foyers infectieux.
5. Mise en œuvre d’un plan de santé environnementale sous supervision d’experts indépendants.
Ces actions, associées à un engagement politique fort, sont vitales pour restaurer les conditions minimales de vie et de santé à Gaza.
“Gaza, laboratoire du pire” : un appel à la conscience mondiale
La situation actuelle dépasse le cadre local : elle interroge la conscience collective. Gaza illustre ce que devient un territoire lorsque la guerre détruit les fondations mêmes de la vie — l’eau, la terre et la santé.
« Ce n’est pas seulement une crise humanitaire, c’est une crise de civilisation », affirment plusieurs chercheurs en santé environnementale.
Ignorer Gaza, c’est accepter que la destruction écologique devienne un outil de guerre.
Pour une solidarité active et durable
Au-delà de l’urgence, il s’agit d’imaginer un avenir résilient, où la reconstruction s’appuie sur la santé publique, l’éducation et la préservation de l’environnement. Des initiatives locales — médecins, ingénieurs, bénévoles — tentent déjà de réparer l’irréparable, souvent dans des conditions extrêmes.
La communauté internationale doit soutenir ces efforts, non par compassion ponctuelle, mais par engagement durable : reconstruire des hôpitaux, dépolluer les sols, restaurer les terres, et garantir à chaque enfant le droit fondamental de boire, manger et respirer sans danger.
Gaza n’a pas seulement besoin de secours. Elle a besoin de justice environnementale et sanitaire.
À l’heure où le monde débat de transition écologique et de santé globale, la bande de Gaza rappelle brutalement que la guerre détruit aussi la planète.
Ce drame doit être entendu comme un appel à l’action collective : soigner la Terre, c’est soigner l’humanité.
Mots clés : Gaza ; santé ; environnement ; écologie ; nutrition ; eau ; enfant ;
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