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Prédiabète : une rémission serait possible sans perte de poids, selon une étude

Edité par : Dr Imad BOUARISSA | Docteur en médecine
10 octobre 2025

Une découverte qui bouscule les idées reçues sur la prévention du diabète de type 2

Et si perdre du poids n’était pas la seule clé pour éviter le diabète ? Une étude récente publiée dans la revue Nature Medicine vient remettre en cause un dogme bien ancré : la perte de poids ne serait pas indispensable pour espérer inverser un prédiabète. Une révélation qui ouvre la voie à de nouvelles stratégies de prévention pour des millions de personnes à risque.

Le prédiabète correspond à une élévation modérée mais anormale de la glycémie (entre 1,10 g/L et 1,25 g/L à jeun).

C’est une phase silencieuse, souvent sans symptôme, qui précède le diabète de type 2.

Depuis des décennies, le message médical est clair : il faut perdre du poids pour inverser la tendance.

Mais selon les chercheurs à l’origine de cette nouvelle étude, ce n’est pas la seule voie possible.

« Nous avons observé que le prédiabète peut entrer en rémission – avec un retour à une glycémie normale – même sans perte de poids », expliquent les auteurs, cités dans le média scientifique The Conversation.

L’étude révèle qu’environ une personne sur quatre suivant un programme de modification du mode de vie — alimentation équilibrée et activité physique — a retrouvé une glycémie normale sans perte de poids mesurable.

Fait marquant : ces rémissions « sans amaigrissement » protègent aussi efficacement contre le diabète futur qu’une rémission accompagnée d’une perte de poids.

Un résultat qui suggère que le métabolisme peut se rétablir même sans changement visible sur la balance.

Les scientifiques expliquent que le type et la localisation des graisses comptent davantage que la masse totale.

La graisse viscérale, située profondément autour des organes, perturbe le métabolisme et favorise la résistance à l’insuline.

À l’inverse, la graisse sous-cutanée, logée sous la peau, est moins nocive et produit même des hormones bénéfiques à la régulation du sucre.

 « Les participants qui ont inversé leur prédiabète sans perdre de poids ont déplacé la graisse viscérale vers des zones sous-cutanées », précisent les chercheurs.

En d’autres termes, leur composition corporelle s’est transformée, même si leur poids global est resté stable.

Les participants présentaient un IMC moyen entre 27 et 32 kg/m², soit dans la zone de surpoids à obésité modérée.

Cette redistribution des graisses ne doit rien au hasard.

Elle résulte de changements de mode de vie ciblés :

  • Une alimentation riche en acides gras polyinsaturés, typiques du régime méditerranéen (poissons gras, huile d’olive, fruits à coque) ;

 Une activité physique d’endurance régulière (marche rapide, vélo, natation) ;

  • Une limitation des sucres rapides et des aliments ultra-transformés.

Ces habitudes favorisent une meilleure sensibilité à l’insuline et une réduction des graisses abdominales, même sans perte de poids significative.

Les chercheurs appellent à repenser les stratégies de prévention : se focaliser uniquement sur la perte de poids pourrait être contre-productif pour les patients découragés par la lenteur des résultats.

« Suivre les progrès métaboliques et encourager la redistribution des graisses devraient devenir des objectifs à part entière », soulignent les auteurs.

Les médecins abondent : l’important est de stabiliser la glycémie, d’améliorer la qualité des graisses corporelles et de préserver la santé métabolique globale.

Les spécialistes recommandent de :

  • Faire contrôler sa glycémie à jeun régulièrement, surtout après 40 ans ou en cas de surpoids ;
  • Adopter une alimentation variée et anti-inflammatoire : légumes, légumineuses, poissons, huile d’olive ;
  • Bouger au moins 30 minutes par jour, cinq fois par semaine ;
  • Dormir suffisamment : le manque de sommeil augmente la résistance à l’insuline ;
  • Gérer le stress chronique, un facteur souvent sous-estimé du déséquilibre glycémique.

Cette étude ne remet pas en cause les bienfaits de la perte de poids pour la santé globale, mais elle change la perspective :

  • Le contrôle de la glycémie ne passe pas uniquement par la balance.
  • L’alimentation et l’activité physique peuvent transformer le métabolisme sans modifier le poids visible.

En clair, pour prévenir le diabète, mieux vaut s’intéresser à ce qu’on mange et à comment on bouge, plutôt qu’à ce que pèse la balance.

Mots clés : santé ; prédiabète ; médecine ; diabète ; glycémie ; sucre ; rémission ;

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