
Selon une étude canadienne publiée dans PLOS Mental Health, la saison de naissance pourrait jouer un rôle dans notre santé psychologique à long terme. Les personnes nées en été présenteraient un risque plus élevé de développer certains troubles mentaux, dont la dépression.
Une étude sur plus de 300 jeunes adultes
Les chercheurs ont recruté 300 participants âgés en moyenne de 26 ans. Chacun a répondu à des questionnaires sur sa santé mentale, ses variations d’humeur et ses symptômes anxieux. Les données ont ensuite été analysées en tenant compte de facteurs pouvant biaiser les résultats, comme l’âge, le sexe ou le niveau de revenu.
L’impact des conditions environnementales prénatales
La saison de naissance expose le fœtus à des conditions différentes :
- Ensoleillement : plus d’UV = plus de vitamine D, mais aussi des variations hormonales. La vitamine D joue un rôle crucial dans la formation des neurones et la régulation de la sérotonine, l’« hormone du bonheur ».
- Alimentation : l’accès aux nutriments change selon la saison. Les apports nutritionnels varient selon la disponibilité des fruits, légumes et autres aliments saisonniers. Certaines vitamines et antioxydants sont plus abondants à certaines périodes.
- Agents infectieux : Certaines saisons présentent un risque plus élevé de contracter des virus, pouvant influencer le système immunitaire du fœtus. L’exposition à certaines infections saisonnières peut modifier la réponse immunitaire du bébé à naître.
Ces variables, présentes durant la grossesse, pourraient modifier la maturation du cerveau et créer une sensibilité accrue à certaines pathologies psychiatriques.
Le rôle particulier du soleil
Le soleil est pointé comme un facteur clé. En été, l’exposition accrue aux rayons UV peut entraîner des variations hormonales et métaboliques chez la mère. Cela pourrait affecter la régulation de l’humeur et des neurotransmetteurs (comme la sérotonine) chez l’enfant, augmentant le risque de troubles dépressifs à l’âge adulte.
En été, l’ensoleillement est maximal. Cela booste la vitamine D, mais modifie aussi les rythmes circadiens et hormonaux de la mère. Des perturbations fines pendant la grossesse pourraient laisser une empreinte durable sur le cerveau de l’enfant, augmentant sa vulnérabilité aux troubles de l’humeur.
Une vulnérabilité plus marquée chez les hommes
L’étude montre aussi que les hommes nés en été semblent plus vulnérables à la dépression. Les chercheurs évoquent un facteur socioculturel : les hommes consultent moins souvent par crainte du jugement ou par pression sociale à ‘’rester forts’’.
Résultat : les symptômes peuvent s’installer plus longtemps avant d’être pris en charge.
Pas de lien de cause à effet prouvé
Les auteurs rappellent que cette corrélation ne prouve pas que la naissance en été provoque la dépression. L’étude montre une association, pas un lien direct de cause à effet. La saison de naissance n’est qu’un facteur parmi beaucoup d’autres — génétiques, psychologiques, sociaux.
Quand les saisons influencent la santé mentale
Ce n’est pas la première fois que la science observe un lien entre variations saisonnières et troubles psychologiques. La dépression saisonnière, par exemple, survient souvent en automne ou en hiver, lorsque la lumière naturelle diminue. La science commence à peine à comprendre comment le climat et la lumière influencent nos émotions sur le long terme.
La saison de naissance pourrait être un facteur de risque parmi d’autres, mais elle ne détermine pas seule notre santé mentale.
Mots clés : été ; cerveau ; dépression ; soleil ; UV ; santé ; mentale ; grossesse ;
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