Le don de sang n’est pas un simple acte de solidarité : c’est un geste médical essentiel pour sauver des vies chaque jour. À Constantine, le président de la Fédération algérienne des donneurs de sang (FADS), le Dr Abdelmalek Sayah, a souligné l’urgence d’ancrer une véritable culture du don volontaire dans toutes les couches de la société. Car derrière chaque poche de sang, il y a une intervention chirurgicale, une transfusion urgente ou un traitement chronique rendu possible.
Un besoin vital, encore trop méconnu
« Il faut cultiver le réflexe du don de sang, car les hôpitaux en dépendent pour fonctionner normalement », a-t-il insisté en marge d’une campagne organisée au Palais de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa.
Le sang, un produit irremplaçable
Contrairement à d’autres médicaments, le sang ne peut pas être fabriqué artificiellement. Il ne peut provenir que de donneurs volontaires. Or, les besoins augmentent chaque année avec :
- L’augmentation des maladies chroniques (cancers, anémies, insuffisances rénales),
- Le nombre croissant d’interventions chirurgicales,
- Les accidents de la route,
- Et les traitements lourds comme la thalassémie majeure, une maladie génétique fréquente en Algérie, qui nécessite des transfusions mensuelles à vie.
Plus de 700 000 poches collectées… mais encore insuffisant
En 2024, la FADS a collecté plus de 700 000 poches de sang, soit une hausse de 5 % par rapport à 2023. Ce chiffre montre une dynamique positive, mais reste en deçà des besoins réels, notamment en période estivale où les stocks diminuent.
« Le don de sang est un acte volontaire, anonyme et gratuit. Mais c’est surtout un acte vital. Il sauve des vies chaque jour dans nos hôpitaux », rappelle le Dr Sayah.
Une mobilisation citoyenne encourageante
La campagne lancée à Constantine s’inscrit dans les festivités du 63e anniversaire de l’indépendance. Elle est organisée par l’antenne locale des Scouts musulmans algériens (SMA), en partenariat avec la FADS et la Direction de la santé et de la population (DSP).
Radia Beldjedoui, responsable du groupe scout ‘’Malek Bennabi’’, se félicite de la forte mobilisation des jeunes, venus exprimer leur solidarité à travers ce geste vital.
Trois équipes médicales et paramédicales des centres de transfusion sanguine (CTS) sont mobilisées pour assurer le bon déroulement des collectes pendant trois jours.
Pourquoi faut-il donner régulièrement ?
Le sang a une durée de vie limitée :
- Les plaquettes : 5 jours,
- Le plasma : 1 an (congelé),
- Les globules rouges : 42 jours.
Il faut donc renouveler continuellement les stocks. En Algérie, les besoins sont constants, voire critiques dans certaines régions.
Des vies suspendues à un don
Les bénéficiaires des dons de sang sont nombreux :
- Les femmes enceintes victimes d’hémorragie à l’accouchement,
- Les enfants souffrant d’anémie,
- Les malades atteints de leucémie ou de cancers,
- Les victimes d’accidents graves,
- Les patients subissant des chirurgies lourdes (greffes, césariennes, etc.).
« Chaque don peut sauver jusqu’à trois vies », rappellent les professionnels de santé.
Des campagnes à multiplier sur tout le territoire
La FADS plaide pour :
- Des campagnes régulières dans les écoles, les universités, les mosquées et les entreprises,
- Un programme national d’éducation au don de sang, intégré dans les actions de prévention sanitaire,
- Et surtout, la reconnaissance du donneur comme acteur essentiel du système de santé.
- Donner son sang prend 30 minutes, mais permet de sauver des vies.
- Les hommes peuvent donner tous les 3 mois, les femmes tous les 4 mois.
- Il faut avoir entre 18 et 65 ans, peser plus de 50 kg et être en bonne santé.
Vers une culture du don plus ancrée
L’engagement citoyen est essentiel. Mais il doit être accompagné par des actions publiques, comme :
- Des unités mobiles de collecte dans les zones rurales,
- Des facilitations administratives pour les donneurs (temps de repos, reconnaissance symbolique),
- Une meilleure sensibilisation dans les médias et les réseaux sociaux.
En Algérie comme ailleurs, donner son sang est un acte de santé publique, de solidarité et d’humanité. Le transformer en réflexe collectif est une urgence médicale et morale.
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