La presse aborde fréquemment la question des résistances bactériennes, notamment celle des super-bactéries multi-résistantes, considérées comme des menaces pour la santé humaine. Alors qu’ il est légitime de s’interroger sur le potentiel du virus du Covid-19 à développer une résistance aux traitements antiviraux. En effet, tout comme les bactéries, les virus peuvent muter et acquérir des résistances face aux traitements habituels.
Résistance du Virus de la Covid-19 : Une nouvelle étude
Dans une étude récemment publiée le 25 septembre 2024 dans le ‘‘JAMA Network Open’’, des chercheurs américains ont mis en évidence un phénomène de résistance du virus du Covid-19 aux traitements antiviraux. Cette recherche s’est focalisée sur deux médicaments :
le nirmatrelvir, l’un des composants du Paxlovid® de Pfizer, et le remdesivir, commercialisé sous le nom de Veklury® et utilisé chez les patients pour qui le Paxlovid® est contre-indiqué. Bien que l’un soit administré sous forme de comprimés et l’autre par voie injectable, les deux antiviraux contribuent à réduire le risque de formes graves de la maladie chez les personnes vulnérables.
Données encourageantes
L’étude a impliqué 156 participants, dont 73,1 % de femmes, avec un âge médian de 56 ans. Parmi eux, 63 n’ont reçu aucun traitement contre le Covid-19, 79 ont été traités avec du nirmatrelvir, et 14 avec du remdesivir.
Des prélèvements nasaux ont été effectués pour détecter l’ARN viral et analyser d’éventuelles mutations de résistance.
Les résultats ont révélé des mutations associées à une résistance au nirmatrelvir chez neuf patients ayant reçu ce médicament, ainsi que chez deux autres patients sous un traitement différent. Notamment, cette résistance a été observée plus fréquemment chez les individus immunodéprimés, dont le système immunitaire est particulièrement affaibli.
Risque de propagation limitée
Il est toutefois important de noter que plus de 90 % des mutations n’ont été détectées qu’à de très faibles concentrations et étaient transitoires, le virus revenant rapidement à son état initial. Les chercheurs ont décrit ces mutations comme étant “à basse fréquence” et “transitoires par nature”, concluant qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Ils estiment qu’il existe un faible risque de propagation de la résistance au nirmatrelvir dans la population avec les variants actuels et les schémas d’utilisation du médicament.
Cette étude souligne l’importance de continuer à surveiller le virus SARS-CoV-2, qui a déjà démontré sa capacité à muter et, dans une certaine mesure, à échapper au système immunitaire.
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