La souche NB.1.8.1, à l’origine d’une flambée épidémique en Chine, commence à apparaître en Europe dont la français. Les experts sont en alerte.
Un nouveau sous-variant du SARS-CoV-2, baptisé NB.1.8.1, a été identifié en France pour la première fois. L’information a été confirmée par le Centre national de référence (CNR) de Lyon, en charge de la surveillance des variants émergents.
Ce variant fait actuellement l’objet d’une surveillance étroite à l’échelle internationale, en raison de sa propagation rapide en Asie et de ses mutations particulières.
Premiers cas recensés en France
Quatre cas de ce nouveau variant ont été détectés dans l’Hexagone, à la fois dans des établissements hospitaliers et en médecine de ville. Selon les spécialistes, il y a un certain nombre de pays qui l’ont rapporté. On en a trouvé un peu en France, pas beaucoup, quatre séquences. Il s’agit ici de séquences génétiques virales issues de tests positifs, permettant d’identifier précisément le type de variant en circulation. Ces cas, bien que rares, marquent l’entrée de NB.1.8.1 sur le territoire national.
Une poussée inquiétante en Asie
Ce sous-variant circule massivement en Chine, et notamment à Hong Kong, où il est actuellement responsable du taux le plus élevé de contamination observé depuis plus d’un an. L’alerte a été donnée par les autorités sanitaires locales face à une flambée des cas, qui touche aussi Taïwan, où l’on observe une augmentation des hospitalisations et des décès liés à cette nouvelle souche. Ces signes indiquent une contagiosité accrue, voire une plus grande virulence.
Présence confirmée en Europe, mais à bas bruit
Le variant NB.1.8.1 a aussi été détecté dans plusieurs pays européens, selon les données communiquées à l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies). L’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suède ont transmis des séquences génétiques du virus correspondant à cette souche.
Cependant, l’ECDC nuance : le nombre total de séquences SARS-CoV-2 recensées reste actuellement bas en Europe, en partie à cause de la diminution des capacités de surveillance post-pandémie. Pour l’heure, ce variant n’est pas encore classé parmi ceux officiellement “sous surveillance” par l’agence européenne. Mais son émergence est suivie de près.
Des mutations qui inquiètent les chercheurs

Ce qui alarme la communauté scientifique, c’est le profil génétique du variant NB.1.8.1. Des analyses préliminaires montrent qu’il présente des mutations facilitant l’évasion immunitaire, c’est-à-dire la capacité à contourner les défenses immunitaires acquises après une infection antérieure ou une vaccination.En d’autres termes, même les personnes déjà immunisées pourraient être à nouveau contaminées. Ce mécanisme est courant dans l’évolution du SARS-CoV-2, mais certaines souches comme celle-ci semblent le faire de manière plus efficace.
Un variant potentiellement plus infectieux
Toujours selon les observations chinoises, le variant NB.1.8.1 aurait un “avantage de croissance” biologique. Il pénétrerait plus facilement dans les cellules humaines et s’y répliquerait plus rapidement. D’après les spécialistes, ces caractéristiques laissent penser que cette souche pourrait devenir dominante à l’avenir, à mesure qu’elle gagne du terrain. ‘’Il apparaît un peu partout”, avertissent-il. L’évolution épidémique dépendra en grande partie de la dynamique de ce variant et de sa capacité à concurrencer les autres lignées circulantes.
En France, une circulation virale toujours active
Même si l’épidémie n’est plus au cœur de l’actualité, le Covid-19 continue de circuler activement en France. D’après les données les plus récentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 19 % des tests réalisés la semaine dernière dans l’Hexagone se sont révélés positifs.Cependant, ces chiffres doivent être interprétés avec prudence. Le nombre de tests effectués a nettement diminué depuis la fin du remboursement par l’Assurance maladie, sauf pour les personnes considérées comme à risque. Cela limite la capacité à évaluer précisément l’ampleur de la circulation virale.
Pourquoi cette souche mérite une vigilance renforcée
Même si le variant NB.1.8.1 reste rare en France et en Europe, il pourrait évoluer rapidement. Sa capacité d’échappement immunitaire, sa vitesse de réplication, et son impact en Asie soulèvent de réelles préoccupations.Les experts appellent donc à renforcer la surveillance génomique, malgré le relâchement des dispositifs de dépistage. Ils rappellent aussi l’importance de la protection des plus vulnérables, notamment les personnes âgées, immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques.
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