Alors que le nombre de cas de choléra semble reculer, la mortalité explose. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme : les épidémies s’aggravent, alimentées par les conflits, la pauvreté et le changement climatique.
Une maladie ancienne, une menace toujours actuelle
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë, provoquée par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. La maladie, connue depuis des siècles, reste redoutable. Sans traitement, elle peut tuer en quelques heures. Pourtant, elle est facilement soignable : une réhydratation rapide suffit dans la majorité des cas, et des antibiotiques peuvent être administrés dans les formes graves.
Mais là où les infrastructures sanitaires s’effondrent, le choléra redevient meurtrier.
400 000 cas, mais une mortalité en forte hausse
Entre janvier et août 2025, l’OMS a recensé plus de 400 000 cas de choléra dans le monde, répartis sur 31 pays. Le nombre de malades est en baisse de 20 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, les décès augmentent : +46 % en un an, avec près de 4 800 morts.
Un paradoxe qui s’explique par un constat inquiétant : les patients arrivent trop tard dans les centres de soins. « Ces décès reflètent de graves lacunes dans la prise en charge et un accès retardé aux traitements », insiste l’OMS.
Des pays en première ligne
Six pays dépassent désormais un taux de mortalité de 1 %, seuil jugé critique. Parmi eux :
- Le Congo-Brazzaville (7,7 %),
- Le Tchad (6,8 %),
- où la maladie resurgit après des années de faible circulation.
Au Soudan, la situation est dramatique : plus de 2 400 décès en un an, dans 17 des 18 États du pays. En pleine guerre depuis avril 2023, le pays fait face à ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde », avec des millions de déplacés et une épidémie de choléra parmi les plus meurtrières depuis des décennies.
Conflits, pauvreté et climat : un cocktail explosif
Selon l’OMS, les flambées actuelles sont amplifiées par plusieurs facteurs :
- les conflits armés, qui détruisent les infrastructures de santé,
- les déplacements massifs de population, souvent sans accès à l’eau potable,
- les catastrophes naturelles et les inondations, liées au dérèglement climatique, qui favorisent la contamination des nappes phréatiques.
« Le risque de propagation à l’intérieur et entre les pays reste très élevé », avertit l’organisation.
Une urgence de santé publique mondiale

Pour les experts, la clé réside dans un accès rapide aux soins et dans la prévention :
- distribution d’eau potable,
- amélioration de l’assainissement,
- déploiement de vaccins oraux dans les zones à haut risque.
« Chaque décès par choléra est évitable », rappellent les chercheurs. Mais tant que la pauvreté, la guerre et le manque d’infrastructures perdureront, l’épidémie continuera de tuer en silence.
Comment se protéger ?
L’OMS rappelle quelques mesures simples mais vitales pour limiter les risques d’infection :
- Boire une eau sûre : consommer uniquement de l’eau bouillie, filtrée ou traitée avec des pastilles de chlore.
- Se laver les mains régulièrement : avant de manger et après être allé aux toilettes, avec de l’eau et du savon.
- Privilégier les aliments cuits : éviter les crudités et les produits marins crus ou insuffisamment cuits, souvent sources de contamination.
- Nettoyer et couvrir les aliments : protéger la nourriture contre les mouches et la conserver dans des contenants fermés.
- Recourir rapidement aux soins : en cas de diarrhées aiguës, consulter sans attendre. La réhydratation précoce est essentielle pour éviter les complications.
- Vaccination : dans les zones à risque, les vaccins oraux recommandés par l’OMS réduisent significativement le danger d’épidémie.
Le choléra tue faute de soins, pas faute de traitement. La prévention, l’hygiène et l’accès rapide à l’eau potable restent les armes les plus efficaces pour sauver des vies.
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