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Journée mondiale de l’obésité : Briser les préjugés, agir ensemble

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
4 mars 2025

L’obésité est souvent perçue à travers des jugements hâtifs et des stéréotypes. Pourtant, il s’agit d’une maladie chronique et complexe, influencée par de nombreux facteurs. À l’occasion de la Journée mondiale de l’obésité, il est essentiel de mieux comprendre cette condition qui touche des millions de personnes à travers le monde, afin de déconstruire les idées reçues et d’encourager une véritable prise de conscience collective.   ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ marque cette journée par une campagne de sensibilisation et de vulgarisation mobilisant experts et professionnels de santé à travers des conférences et ateliers.

Contrairement aux idées reçues, l’obésité ne résulte pas uniquement d’un excès alimentaire ou d’un manque de volonté. Elle est le fruit d’une interaction entre des facteurs génétiques, environnementaux, métaboliques et psychosociaux. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’obésité par un excès de masse grasse pouvant nuire à la santé, souvent évalué à l’aide de l’indice de masse corporelle (IMC). Toutefois, cet indicateur reste insuffisant, car il ne prend pas en compte la répartition des graisses, l’âge ou le sexe. 

Si un IMC supérieur à 30 est généralement associé à l’obésité, d’autres critères doivent être considérés pour un diagnostic précis. La mesure du tour de taille, l’analyse de la composition corporelle et l’évaluation des antécédents médicaux permettent d’affiner la compréhension de cette maladie et de mieux adapter les prises en charge. 

L’obésité est en forte progression à l’échelle mondiale. Selon l’OMS, le nombre de personnes obèses a triplé depuis 1975.

En Algérie, comme dans de nombreux pays, la tendance est alarmante. L’urbanisation, la sédentarité, la consommation croissante d’aliments ultra-transformés et le stress sont autant de facteurs qui favorisent cette épidémie silencieuse.

Selon une enquête nationale, en Algérie, 30 % des femmes et 14 % des hommes souffrent déjà d’obésité. Si aucune mesure urgente n’est prise, le phénomène pourrait atteindre 46 % des femmes et entre 14 % et 30 % des hommes d’ici 2030. À l’échelle mondiale, une étude récente estime que la progression de l’obésité pourrait coûter 3,3 % du PIB mondial d’ici 2060, un fardeau économique et sanitaire considérable. 

L’obésité est associée à de nombreuses complications : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, hypertension, troubles articulaires et même certains cancers. Mais au-delà des risques médicaux, elle impacte aussi la qualité de vie. La stigmatisation sociale et la discrimination, y compris dans le milieu médical, peuvent aggraver la souffrance des personnes concernées, freinant leur accès aux soins et à un accompagnement adapté. 

Lutter contre l’obésité nécessite une approche globale impliquant à la fois les individus, les professionnels de santé et les pouvoirs publics. L’éducation alimentaire, la promotion de l’activité physique et la mise en place de politiques de santé publique adaptées sont essentielles pour inverser la tendance. Il est également primordial de changer le regard sur l’obésité, en combattant les préjugés et en favorisant une prise en charge bienveillante et personnalisée. 

La Journée mondiale de l’obésité est l’occasion de rappeler que cette maladie peut être prévenue et traitée. Elle doit inciter à renforcer la prévention, améliorer l’accès aux soins et soutenir les personnes concernées. En œuvrant ensemble pour une meilleure compréhension de l’obésité, nous pouvons créer un environnement plus sain et inclusif, où chacun a la possibilité de prendre soin de sa santé sans être jugé. 

Face à la montée inquiétante de l’obésité, le gouvernement met en place un Plan National de Nutrition visant à transformer les habitudes alimentaires des jeunes générations. Ce programme repose sur des actions concrètes, notamment dans les cantines scolaires et universitaires, afin d’offrir aux élèves et étudiants une alimentation plus saine et équilibrée. 

  • Une approche intersectorielle pour un impact global : Ce plan ne se limite pas aux établissements scolaires. Selon des responsables, il s’inscrit dans une démarche plus large impliquant plusieurs secteurs. Une collaboration renforcée entre les ministères du Commerce, de l’Agriculture, de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur garantira que les aliments proposés dans les cantines respectent des normes nutritionnelles strictes, alignées sur la nouvelle politique de santé publique. 
  • Des unités spécialisées pour la prise en charge de l’obésité : En parallèle, des unités de traitement de l’obésité seront bientôt mises en place dans les hôpitaux universitaires. Leur rôle ne se limitera pas au soin des patients : elles joueront également un rôle clé dans les campagnes de sensibilisation et l’éducation thérapeutique, contribuant ainsi à une prise en charge globale de la maladie. 
  • Une stratégie nationale pour une réponse durable : Le ministre a souligné que le guide de prévention et de prise en charge de l’obésité, lancé en février dernier, ne suffisait pas à lui seul pour enrayer cette épidémie. Il a insisté sur la nécessité d’une stratégie nationale intégrée, impliquant plusieurs secteurs et incluant des campagnes de sensibilisation adaptées aux différents publics, ainsi que des actions ciblées sur le terrain. 

Ce Plan National de Nutrition marque une étape cruciale dans la lutte contre l’obésité et souligne l’importance d’une mobilisation collective pour protéger la santé des générations futures.

Mots clés : obésité ; Algérie ; nutrition ; maladie ; santé ;