Une Bonne Santé pour une Vie Meilleure

La prescription d’activité physique adaptée, ou ‘’ordonnance sport’’, est aujourd’hui reconnue mondialement comme une approche médicale efficace pour améliorer la santé des patients souffrant de maladies chroniques. En Algérie, ce concept a gagné en pertinence, alors que l’on cherche des solutions pour contrer la montée de la sédentarité et des pathologies liées à un mode de vie inactif.

À l’instar de la France, où l’ordonnance sportive est inscrite dans la loi depuis 2016, l’Algérie doit réfléchir à la manière d’intégrer cette approche dans son système de santé. Cet article explore les enjeux, les bienfaits et les perspectives de la prescription sportive, tout en ancrant la réflexion dans le contexte algérien.

L’ordonnance sport fait référence à la prescription médicale d’une activité physique adaptée (APA) aux capacités du patient. Cette pratique a pour objectif d’améliorer la santé globale, tant en prévention des maladies qu’en traitement. Contrairement à une activité physique classique, l’APA prend en compte les spécificités du patient, notamment ses capacités fonctionnelles, ses comorbidités et son niveau de motivation. Elle est couramment prescrite aux personnes souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers, et est aujourd’hui considérée comme une thérapie non médicamenteuse.

Le phénomène de la sédentarité touche toutes les sociétés modernes, mais il est particulièrement préoccupant en Algérie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur l’augmentation du nombre de personnes inactives, un facteur de risque majeur pour des maladies telles que le diabète de type 2, l’obésité, et les affections cardiovasculaires.

En Algérie, le nombre croissant de patients souffrant de ces maladies chroniques représente un véritable défi pour le système de santé national.

Selon les statistiques du ministère de la Santé, l’Algérie enregistre un taux élevé de maladies chroniques liées à l’inactivité physique, telles que l’hypertension artérielle et le diabète. La prise en charge de ces maladies coûte cher à l’État et affecte significativement la qualité de vie des patients. C’est ici que l’ordonnance sport entre en jeu, en tant qu’outil potentiellement puissant pour améliorer la santé publique.

Les bienfaits de l’activité physique sont bien documentés à travers de nombreuses études et rapports internationaux, notamment ceux de l’OMS. Il est prouvé que l’activité physique contribue à :

  • Réduire le risque de maladies chroniques : Le sport régulier aide à contrôler le poids, à réduire la tension artérielle et à réguler le taux de glycémie.
  • Améliorer la qualité de vie : Les patients atteints de maladies chroniques bénéficient d’une meilleure santé mentale, moins de dépression et d’anxiété, et une meilleure gestion de la douleur grâce à l’activité physique.
  • Prolonger l’espérance de vie : L’augmentation de l’activité physique réduit le risque de décès prématuré, en particulier chez les personnes souffrant de maladies chroniques.


En Algérie, la prescription d’une activité physique adaptée pourrait être un moyen efficace de combattre ces problèmes de santé publique et de réduire la pression sur le système de soins. Cependant, pour maximiser ces effets, une adaptation aux réalités culturelles et sociales algériennes est nécessaire.

Si la prescription d’APA est largement répandue dans plusieurs pays, l’Algérie n’a pas encore officiellement intégré cette pratique dans son code de santé publique. Toutefois, l’intérêt croissant des autorités de santé pour les bienfaits du sport-santé pourrait ouvrir la voie à une évolution législative.

Les médecins, en particulier les médecins généralistes et spécialistes, devraient être les premiers acteurs de cette démarche. Ils devront être formés pour évaluer le niveau d’activité physique des patients et leur prescrire des exercices adaptés, en collaboration avec d’autres professionnels de la santé, comme les kinésithérapeutes, et les éducateurs sportifs.

Il est également essentiel de créer des structures adéquates pour la mise en œuvre de cette prescription. Le développement de maisons sport-santé, semblables à celles que l’on trouve en France, permettrait de fournir un encadrement professionnel et sécurisé pour les patients. Ces centres pourraient être intégrés dans les hôpitaux publics ou dans les structures privées, facilitant ainsi l’accès à l’APA.

Pour qu’une ordonnance sport soit efficace, plusieurs étapes clés doivent être respectées :

  • Évaluation médicale du patient: Il s’agit de déterminer son état de santé général, ses capacités physiques, et les éventuels risques liés à la pratique d’une activité physique.
  • Consultation de motivation: L’engagement du patient dans une activité physique dépend largement de sa motivation. Le médecin doit prendre le temps d’expliquer les bienfaits de l’APA et d’adapter la prescription aux préférences du patient.
  • Suivi régulier: Un suivi médical rigoureux est essentiel pour ajuster la prescription selon les progrès du patient et garantir une pratique en toute sécurité.


En Algérie, la réussite de ce modèle dépendra aussi de la mise en place d’un réseau de professionnels de l’activité physique formés à la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques. Une collaboration efficace entre les professionnels de la santé, les éducateurs sportifs et les patients est primordiale.

L’intégration de la prescription sportive dans le système de santé algérien pose des défis. Tout d’abord, il est nécessaire de sensibiliser les professionnels de santé à cette approche et de les former. Ensuite, les infrastructures sportives et médicales doivent être adaptées pour accueillir les patients dans des conditions optimales. Il est également important de surmonter certaines barrières culturelles, car la pratique régulière d’une activité physique n’est pas encore ancrée dans les habitudes de la majorité des Algériens.

La prescription d’activité physique adaptée représente une révolution dans la prise en charge des maladies chroniques, pourrait constituer, en Algérie, une solution durable face à l’épidémie croissante de maladies liées à la sédentarité.

Il est essentiel que les autorités sanitaires algériennes prennent en compte cette approche et développent un cadre réglementaire pour soutenir l’ordonnance sportive.

L’ordonnance sport, loin d’être une simple recommandation, doit devenir une norme médicale intégrée, qui valorise le rôle du mouvement dans la prévention et la gestion des maladies chroniques en Algérie.

Mots clés : ordonnance ; sport ; malade ; soin ; médicament ; physique ; exercices ;

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Tous les athlètes du 400 mètres décrivent ce tour de piste comme un véritable supplice, une “course anormale” où le corps est poussé à ses limites, provoquant des douleurs intenses et indescriptibles. Qu’est-ce qui rend cette épreuve si particulière ? Suivez les explications dans cet article…

En athlétisme, le 400m est souvent considéré comme une épreuve à part. Les spécialistes la décrivent ainsi : “Un sprinteur sur 100m ou 200m est épuisé après sa course. Un coureur de 400m, lui, est littéralement détruit.” La clé réside dans un mot : ‘‘lactates’’.

Pour comprendre cette spécificité, il faut se pencher sur les notions d’aérobie et d’anaérobie. La course à pied sollicite différentes filières énergétiques en fonction de l’effort fourni, expliquent plusieurs professionnels.

Sur les longues distances, l’endurance repose principalement sur la filière aérobie, qui utilise prioritairement les glucides et les lipides en présence d’oxygène. Si cette filière possède une grande capacité, sa puissance reste relativement limitée.

« Si les filières énergétiques fonctionnent en parallèle, sur des distances de type sprint, l’anaérobie devient la filière dominante. Plus précisément, l’anaérobie lactique est prépondérante sur le 400m ».

Des spécialistes décrivent ‘‘un processus complexe nécessitant plusieurs réactions chimiques dans les voies métaboliques’’.

L’une des principales réactions pour fournir de l’énergie est la transformation du glucose en glycogène, ce qui mène ensuite à la production de lactates. Lors d’un effort léger ou modéré, la concentration de lactates dans le sang reste stable par rapport à l’état de repos. En revanche, elle augmente soudainement avec l’intensité de l’effort.

En temps normal, les lactates sont recyclés pour générer de l’énergie. Cependant, lors d’un effort intense comme le 400m,  une accumulation rapide se produit dans le sang, dépassant la capacité de l’organisme à tout recycler. Ce surplus devient alors un déchet, provoquant des douleurs intenses, décrites par certains athlètes comme étant ressenties jusqu’au bout des ongles.

Ces douleurs se manifestent par de fortes contractions musculaires, des maux de tête, voire des étourdissements.

L’entraînement vise également à apprendre à tolérer ces niveaux élevés de lactates dans le sang et donc à supporter ces douleurs.

  • Effort intense mais de courte durée

Sur des distances plus courtes comme le 100 m ou le 200 m, l’effort est extrêmement intense mais de courte durée. Durant ces épreuves, les coureurs sollicitent principalement leur système anaérobie alactique, qui permet une production rapide d’énergie sans accumulation significative de lactates.

En raison de la brève durée de l’effort, l’accumulation de lactates est limitée, et le coureur ne reste dans cette filière lactique que pendant un très court laps de temps. Cela signifie que la douleur causée par les lactates est relativement faible et de courte durée.

  • Accumulation de lactates sur des distances plus longues

En revanche, sur des distances comme le 400 m ou le 800 m, les athlètes se trouvent dans la filière lactique pendant une période beaucoup plus longue. Au fur et à mesure que l’effort se prolonge, l’organisme produit de plus en plus de lactates, qui s’accumulent dans les muscles et le sang. Cette accumulation est le résultat de la dégradation du glucose en énergie lorsque l’apport en oxygène est insuffisant pour répondre aux besoins énergétiques du corps.

  • Seuil de douleur

Cette accumulation prolongée de lactates conduit à un seuil de douleur plus élevé. Les coureurs sur 400 m et 800 m ressentent des douleurs plus intenses et plus diffuses à mesure que les lactates s’accumulent. Ces douleurs peuvent se manifester par des contractions musculaires sévères, des maux de tête, des étourdissements et une sensation de fatigue extrême. Le corps n’a pas le temps de recycler efficacement tous les lactates produits, entraînant une gêne importante et un sentiment de “brûlure” musculaire.

  • Entraînement spécifique

L’entraînement des coureurs de 400 m et 800 m est donc axé sur le développement de leur capacité à tolérer et à gérer cette accumulation de lactates. Les séances d’entraînement sont conçues pour augmenter le seuil de lactate et améliorer la capacité des muscles à utiliser les lactates comme source d’énergie, tout en renforçant la résistance à la douleur et à la fatigue associées.

En somme, la différence fondamentale entre les courses courtes et le 400 m réside dans la durée de l’effort et la quantité de lactates accumulés, ce qui entraîne des sensations de douleur beaucoup plus marquées pour les épreuves plus longues.

Une autre caractéristique du 400 m qui contribue à sa difficulté réside dans le fait que c’est la dernière course où les athlètes courent exclusivement en couloir. Contrairement aux courses de fond comme le 800 m où les coureurs se regroupent en peloton et doivent gérer des stratégies en fonction du rythme imposé, le coureur de 400 m reste isolé dans son propre couloir tout au long de la course.

Cette isolation signifie que chaque athlète est entièrement responsable de son propre effort sans pouvoir s’appuyer sur la dynamique de groupe ou bénéficier des aspirations des autres coureurs. L’effort est entièrement individuel et chaque coureur doit gérer seul la montée en intensité et la gestion de la douleur. Cette solitude dans l’effort ajoute une dimension mentale importante à la course, intensifiant la difficulté et la pression ressenties pendant l’épreuve.

Ainsi, la combinaison de l’intensité physique élevée et de l’isolement mental rend le 400 m particulièrement éprouvant et exigeant pour les athlètes.

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