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Tous les athlètes du 400 mètres décrivent ce tour de piste comme un véritable supplice, une “course anormale” où le corps est poussé à ses limites, provoquant des douleurs intenses et indescriptibles. Qu’est-ce qui rend cette épreuve si particulière ? Suivez les explications dans cet article…

En athlétisme, le 400m est souvent considéré comme une épreuve à part. Les spécialistes la décrivent ainsi : “Un sprinteur sur 100m ou 200m est épuisé après sa course. Un coureur de 400m, lui, est littéralement détruit.” La clé réside dans un mot : ‘‘lactates’’.

Pour comprendre cette spécificité, il faut se pencher sur les notions d’aérobie et d’anaérobie. La course à pied sollicite différentes filières énergétiques en fonction de l’effort fourni, expliquent plusieurs professionnels.

Sur les longues distances, l’endurance repose principalement sur la filière aérobie, qui utilise prioritairement les glucides et les lipides en présence d’oxygène. Si cette filière possède une grande capacité, sa puissance reste relativement limitée.

« Si les filières énergétiques fonctionnent en parallèle, sur des distances de type sprint, l’anaérobie devient la filière dominante. Plus précisément, l’anaérobie lactique est prépondérante sur le 400m ».

Des spécialistes décrivent ‘‘un processus complexe nécessitant plusieurs réactions chimiques dans les voies métaboliques’’.

L’une des principales réactions pour fournir de l’énergie est la transformation du glucose en glycogène, ce qui mène ensuite à la production de lactates. Lors d’un effort léger ou modéré, la concentration de lactates dans le sang reste stable par rapport à l’état de repos. En revanche, elle augmente soudainement avec l’intensité de l’effort.

En temps normal, les lactates sont recyclés pour générer de l’énergie. Cependant, lors d’un effort intense comme le 400m,  une accumulation rapide se produit dans le sang, dépassant la capacité de l’organisme à tout recycler. Ce surplus devient alors un déchet, provoquant des douleurs intenses, décrites par certains athlètes comme étant ressenties jusqu’au bout des ongles.

Ces douleurs se manifestent par de fortes contractions musculaires, des maux de tête, voire des étourdissements.

L’entraînement vise également à apprendre à tolérer ces niveaux élevés de lactates dans le sang et donc à supporter ces douleurs.

  • Effort intense mais de courte durée

Sur des distances plus courtes comme le 100 m ou le 200 m, l’effort est extrêmement intense mais de courte durée. Durant ces épreuves, les coureurs sollicitent principalement leur système anaérobie alactique, qui permet une production rapide d’énergie sans accumulation significative de lactates.

En raison de la brève durée de l’effort, l’accumulation de lactates est limitée, et le coureur ne reste dans cette filière lactique que pendant un très court laps de temps. Cela signifie que la douleur causée par les lactates est relativement faible et de courte durée.

  • Accumulation de lactates sur des distances plus longues

En revanche, sur des distances comme le 400 m ou le 800 m, les athlètes se trouvent dans la filière lactique pendant une période beaucoup plus longue. Au fur et à mesure que l’effort se prolonge, l’organisme produit de plus en plus de lactates, qui s’accumulent dans les muscles et le sang. Cette accumulation est le résultat de la dégradation du glucose en énergie lorsque l’apport en oxygène est insuffisant pour répondre aux besoins énergétiques du corps.

  • Seuil de douleur

Cette accumulation prolongée de lactates conduit à un seuil de douleur plus élevé. Les coureurs sur 400 m et 800 m ressentent des douleurs plus intenses et plus diffuses à mesure que les lactates s’accumulent. Ces douleurs peuvent se manifester par des contractions musculaires sévères, des maux de tête, des étourdissements et une sensation de fatigue extrême. Le corps n’a pas le temps de recycler efficacement tous les lactates produits, entraînant une gêne importante et un sentiment de “brûlure” musculaire.

  • Entraînement spécifique

L’entraînement des coureurs de 400 m et 800 m est donc axé sur le développement de leur capacité à tolérer et à gérer cette accumulation de lactates. Les séances d’entraînement sont conçues pour augmenter le seuil de lactate et améliorer la capacité des muscles à utiliser les lactates comme source d’énergie, tout en renforçant la résistance à la douleur et à la fatigue associées.

En somme, la différence fondamentale entre les courses courtes et le 400 m réside dans la durée de l’effort et la quantité de lactates accumulés, ce qui entraîne des sensations de douleur beaucoup plus marquées pour les épreuves plus longues.

Une autre caractéristique du 400 m qui contribue à sa difficulté réside dans le fait que c’est la dernière course où les athlètes courent exclusivement en couloir. Contrairement aux courses de fond comme le 800 m où les coureurs se regroupent en peloton et doivent gérer des stratégies en fonction du rythme imposé, le coureur de 400 m reste isolé dans son propre couloir tout au long de la course.

Cette isolation signifie que chaque athlète est entièrement responsable de son propre effort sans pouvoir s’appuyer sur la dynamique de groupe ou bénéficier des aspirations des autres coureurs. L’effort est entièrement individuel et chaque coureur doit gérer seul la montée en intensité et la gestion de la douleur. Cette solitude dans l’effort ajoute une dimension mentale importante à la course, intensifiant la difficulté et la pression ressenties pendant l’épreuve.

Ainsi, la combinaison de l’intensité physique élevée et de l’isolement mental rend le 400 m particulièrement éprouvant et exigeant pour les athlètes.

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