Une Bonne Santé pour une Vie Meilleure

infection urinaire

On estime que 20% à 30% des femmes souffrent d’infections urinaires à répétition dans leur vie causée par la présence de germes dans l’appareil urinaire. Pour certaines femmes, ces infections appelées cystite surviennent fréquemment. Quelles solutions existent pour faire face à ces cystites à répétition ? Est-ce qu’un vaccin thérapeutique pourrait offrir une meilleure prévention ?

Les cystites sont des infections urinaires fréquentes et généralement bénignes chez les femmes. Cependant, elles nécessitent une prise en charge appropriée pour prévenir :

  • Leur récurrence fréquente ;
  • Les complications telles que l’infection du rein, appelée pyélonéphrite.

Alors que la cystite aiguë simple peut survenir d’une façon isolée chez les femmes, certaines connaissent des épisodes récurrents qui affectent significativement leur qualité de vie. Les médecins considèrent qu’il s’agit de cystite récidivante à partir de 4 à 5 épisodes survenus au cours des douze derniers mois.

Bien que les symptômes puissent varier d’une femme à une autre, on observe souvent :

  • des brûlures lors de la miction,
  • des douleurs dans le bas-ventre,
  • le besoin fréquent et urgent d’uriner.

Ces symptômes sont extrêmement inconfortables et ont un impact significatif sur la qualité de vie quotidienne. Malgré cela, de nombreuses cystites sont mal traitées ou sous-traitées, car de nombreuses femmes tardent encore à consulter.

La santé pelvienne ou intime reste souvent un sujet marginal ou tabou dans la société contemporaine.

Pour établir un seuil, il est souvent considéré qu’au-delà de 4 à 5 infections sur une année est un indicateur significatif. Cependant, l’impact des infections sur la patiente est tout aussi crucial que leur fréquence. Certaines femmes peuvent connaître de nombreuses infections urinaires sans que cela pose un problème majeur, tandis que d’autres peuvent en souffrir peu souvent mais sous des formes particulièrement sévères. 

La fréquence excessive des infections pourrait entraîner un effet cumulatif. L’inflammation de la vessie pourrait conduire à des lésions de la paroi et à  dommages nerveux, provoquant une hypersensibilité vésicale. En d’autres termes, la répétition des infections pourrait conduire à des formes chroniques qui ne sont plus causées par des bactéries, passant à la cystite congestive et parfois neurogène.

Les infections urinaires à répétition sont souvent multifactorielles, impliquant à la fois des facteurs anatomiques, comportementaux, hormonaux et médicaux.

Une approche personnalisée tenant compte de ces facteurs est nécessaire pour prévenir et traiter efficacement ces infections chez les personnes prédisposées.

Il est crucial de prendre le temps d’expliquer, d’éduquer et d’encourager les femmes à adopter des solutions simples.

  • Anomalies anatomiques : Certaines anomalies structurelles des voies urinaires peuvent faciliter la rétention urinaire ou la stagnation des urines, favorisant ainsi la prolifération bactérienne.
  • Troubles de la vidange urinaire : Des conditions telles que l’incontinence urinaire ou l’incapacité à vider complètement la vessie peuvent augmenter le risque d’infections urinaires en permettant aux bactéries de se multiplier dans l’urine résiduelle.
  • Hygiène personnelle : Une mauvaise hygiène intime, l’utilisation de produits irritants ou des pratiques d’hygiène inadéquates peuvent perturber l’équilibre de la flore bactérienne naturelle, facilitant ainsi l’implantation de bactéries pathogènes.

De même, les sous-vêtements synthétiques, très serrés ou humides, pourraient jouer un rôle.

  • Hydratation insuffisante : Une consommation insuffisante de liquides peut entraîner une concentration de l’urine, favorisant la croissance bactérienne.
  • Ménopause : La diminution des niveaux d’œstrogènes pendant la ménopause peut entraîner une atrophie vaginale et une diminution de la production de mucus, rendant les tissus vaginaux plus vulnérables aux infections.

Cette altération de la flore locale favorise considérablement la colonisation par des germes pathogènes. De plus, avec l’âge, des problèmes tels que l’incontinence ou des difficultés à vider la vessie peuvent également s’ajouter aux facteurs de risque.

  • Conditions médicales préexistantes : Des conditions comme le diabète, qui altère le système immunitaire, ou des calculs urinaires peuvent augmenter le risque d’infections urinaires.
  • Traitements médicaux : Certains traitements médicaux, tels que l’utilisation prolongée d’antibiotiques, peuvent perturber l’équilibre de la flore intestinale et urinaire, augmentant le risque d’infections.
  • Une infection urinaire mal traitée : Il est couramment observé que certaines femmes font des récidives parce que l’infection initiale n’a pas été correctement traitée ou même un traitement interrompu et durée non respectée.

Par exemple, un traitement a peut-être réduit le nombre de colonies de la bactérie Escherichia coli, mais n’a pas réussi à les éliminer complètement, ce qui prédispose à un nouveau cycle infectieux.

Certaines femmes peuvent avoir une prédisposition génétique à développer des infections urinaires récurrentes en raison de différences dans leur réponse immunitaire ou dans la structure de leurs voies urinaires.

Devant des cystites récidivantes, il est crucial d’identifier toute cause potentielle, comme une anomalie anatomique des voies urinaires ou une infection persistante. Pour réduire le risque de récidives de cystite, des recommandations spécifiques sont fournies aux femmes :

  • Maintenir une hydratation adéquate en buvant entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour.
  • Traiter toute éventuelle constipation.
  • Adopter de bonnes pratiques d’hygiène intime, telles que l’absence de douche vaginale, s’essuyer d’avant en arrière, uriner après chaque rapport sexuel, et éviter l’utilisation de spermicide.

Des études cliniques ont également montré que la canneberge peut être bénéfique dans la prévention des cystites récidivantes causées par la bactérie Escherichia coli. La dose recommandée de proanthocyanidines extraites de la canneberge est d’au moins 36 mg par jour.

la canneberge

Une autre approche préventive pour les cystites récurrentes est la prescription prolongée d’un antibiotique bien étudiée par le médecin traitant.

La prévention des cystites à répétition pose un défi en raison des effets indésirables potentiels et de l’antibiorésistance associée à l’utilisation prolongée d’antibiotiques.

Pour répondre à ce besoin, des chercheurs ont exploré le développement d’un vaccin thérapeutique appelé ‘‘Uromune’’ (MV-140) depuis les années 1980.

Ce vaccin contient une suspension de 4 espèces bactériennes inactivées : Escherichia coli, Klebsiella pneumoniæ, Enterococcus fæcalis et Proteus vulgaris.

Administré quotidiennement par voie sublinguale pendant 3 à 6 mois selon les études cliniques, ‘‘Uromune’’ stimule la production d’anticorps et active le système immunitaire contre ces bactéries souvent responsables des cystites récidivantes.

Une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo a montré que l’administration du vaccin ‘‘Uromune’’ réduisait significativement le nombre moyen de récidives de cystite sur 9 mois de suivi : de 3 (placebo) à 0 (vaccin). De plus, un pourcentage plus élevé de femmes n’a présenté aucune récidive pendant cette période.

Avant toute commercialisation, d’autres essais cliniques sont prévus pour évaluer l’efficacité du vaccin chez les personnes âgées, les enfants et les femmes atteintes de cystites aiguës compliquées.

Mots clés : femme ; cystite ; vaccin ; immunitaire ; bactérie ; urinaire ; infection ;

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