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OMS : Nouvelles orientations pour reculer les infections sanguines dues à l’utilisation de cathéters

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
27 mai 2024

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publie, en mois de Mai,  les premières lignes directrices mondiales visant à prévenir la survenue d’infections sanguines et autres causées par la pose de cathéters périphériques. 

Les cathéters veineux périphériques courts sont, selon la norme AFNOR NF S 90- 040, des « tubes en matière plastique ou en élastomère, d’une longueur inférieure ou égale à 80 mm, introduits par effraction dans le système vasculaire pour une durée limitée dans le temps ».

Le cathéter est composé d’un élément souple ou rigide introduit dans la veine et d’une embase sur laquelle se connecte le dispositif de perfusion ou « ligne veineuse ».

Il existe des cathéters de longueur et de diamètres différents. L’embase des cathéters peut ou non comporter une ailette ou un site d’injection. Des dispositifs métalliques ou « aiguilles épicrâniennes » sont également utilisés pour permettre des prélèvements sanguins intermittents ou des injections médicamenteuses répétées ; ces dispositifs épicrâniens destinés à être introduits dans une veine sont non réutilisables.

Le dispositif de perfusion est composé de la tubulure de perfusion et de ses annexes : prolongateur, robinet et rampe.

Une mauvaise insertion, maintenance ou retrait d’un cathéter augmente considérablement le risque d’introduction d’agents pathogènes dans la circulation sanguine, pouvant provoquer des maladies graves telles qu’une septicémie, ainsi que des lésions aux organes vitaux comme le cerveau ou les reins, dont le traitement est complexe. De plus, il existe un risque d’infection des tissus mous au site d’insertion du cathéter.

Selon le communiqué de l’OMS, pendant leur hospitalisation, jusqu’à 70 % des patients et patientes ont besoin d’un cathéter veineux ou artériel périphérique. Il est utilisé dans les soins médicaux pour diverses procédures, telles que l’administration de médicaments intraveineux, la mesure de la pression sanguine, la dialyse, ou encore la surveillance des paramètres physiologiques.

Les personnes qui reçoivent des traitements administrés par cathéter sont souvent particulièrement vulnérables aux infections, en raison d’une maladie grave ou d’une faible immunité.

L’OMS estime qu’entre 2000 et 2018, la mortalité moyenne chez les patients et les patientes touchés par un état septique associé aux soins de santé était de 24,4 %, et pouvait aller jusqu’à 52,3 % chez les personnes traitées dans une unité de soins intensifs. 

Un grand nombre d’infections sanguines sont causées par des bactéries qui ont développé une résistance aux antibiotiques. En 2019, on estime (OMS) que la résistance des bactéries aux antimicrobiens a été directement responsable d’au moins 1,27 million de décès, et a contribué à 4,95 millions de décès supplémentaires.

 « Les infections associées aux soins de santé sont une tragédie que l’on peut éviter et compromettent gravement la qualité et la sécurité des soins », dit le Dr Bruce Aylward, Sous-directeur général de l’OMS chargé de la couverture sanitaire universelle et du parcours de vie.

« Le respect des règles d’hygiène des soins et l’application des recommandations relatives à la lutte anti-infectieuse sont essentiels pour sauver des vies et atténuer les nombreuses souffrances évitables vécues par les populations du monde entier », a-t-il ajouté.  

La prévention de la propagation de ces infections a été une priorité majeure pour l’OMS, qui a élaboré et mis en œuvre des lignes directrices à cet effet. Ces nouvelles directives comprennent 14 déclarations de bonnes pratiques et 23 recommandations dans des domaines essentiels pour les professionnels de la santé, notamment :

  • la formation du personnel de santé
  • les techniques d’asepsie et pratiques d’hygiène des mains
  • la pose, l’entretien et le retrait de cathéters, et l’accès aux cathéters, et
  • le choix des cathéters.

Le communiqué de l’OMS rappelle aussi que l’Organisation mondiale continuera de collaborer avec les pays pour élaborer et mettre en œuvre les meilleures pratiques afin de faire reculer les infections sanguines dans les hôpitaux et de veiller à ce que l’ensemble des patientes et des patients bénéficient de soins sûrs et efficaces. 

C. B.