Une Bonne Santé pour une Vie Meilleure

La brucellose est une maladie infectieuse et zoonotique causée par des bactéries du genre Brucella. Elle touche principalement les bovins, ovins, caprins, porcins et chiens, mais peut également contaminer l’Homme, entraînant des conséquences sanitaires parfois graves.

Brucella melitensis est la principale espèce responsable des infections humaines, bien que d’autres espèces comme Brucella abortus et Brucella suis puissent également provoquer la maladie. 

En raison de sa haute contagiosité, la brucellose représente un enjeu majeur de santé publique et vétérinaire. Elle est classée parmi les maladies à déclaration obligatoire dans de nombreux pays et demeure endémique dans plusieurs régions du monde, notamment en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine. La brucellose impacte non seulement la santé humaine, mais aussi l’économie agricole, en raison des pertes de production dues aux avortements spontanés chez les animaux infectés et aux restrictions commerciales imposées aux élevages touchés.

Les bactéries Brucella sont particulièrement résistantes dans l’environnement, pouvant survivre plusieurs mois dans des conditions favorables, notamment dans les sols humides, les matières organiques et les produits laitiers non pasteurisés. 

L’Homme peut contracter la brucellose par différentes voies :

  • Contact direct avec des animaux infectés : Les éleveurs, vétérinaires, agriculteurs et ouvriers des abattoirs sont particulièrement exposés lorsqu’ils manipulent des animaux contaminés, leurs sécrétions (lait, urine, placenta) ou leurs carcasses.
  • Consommation de produits laitiers non pasteurisés : Le lait cru et les fromages frais, en particulier ceux à base de lait de brebis et de chèvre, sont la principale source d’infection chez l’Homme.
  • Inhalation d’aérosols contaminés : Cette voie de transmission est fréquente dans les abattoirs et les laboratoires manipulant la bactérie.
  • Pénétration par des plaies cutanées : Une simple éraflure peut suffire à introduire la bactérie dans l’organisme. 

La transmission interhumaine est extrêmement rare, bien que des cas aient été signalés par voie sexuelle, transmission materno-fœtale ou allaitement. 

La brucellose humaine se manifeste généralement sous une forme pseudo-grippale qui peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois. Sa période d’incubation varie de 1 à 2 mois, ce qui complique le diagnostic et peut retarder la prise en charge médicale. 

Les symptômes les plus fréquents incluent :

  • Fièvre irrégulière, souvent fluctuante et accompagnée de sueurs nocturnes abondantes.
  • Fatigue intense (asthénie) et perte de poids inexpliquée.
  • Douleurs musculaires et articulaires, pouvant évoluer en arthrites chroniques. 
  • Maux de tête et troubles neurologiques dans les formes avancées.
  • Symptômes digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales) dans certains cas. 

Dans les formes sévères, la brucellose peut provoquer des complications graves, touchant : 

  • Les articulations (arthrite brucellienne, spondylodiscite). 
  • Le foie et la rate (hépatosplénomégalie).
  • Le système nerveux (méningo-encéphalite).
  • Le cœur (endocardite, une complication potentiellement fatale). 

La maladie peut également évoluer vers une forme chronique, avec des symptômes persistants durant plusieurs mois, voire des années. 

Le diagnostic de la brucellose repose sur plusieurs examens permettant d’identifier la présence de la bactérie ou des anticorps produits par l’organisme en réponse à l’infection : 

  • Culture bactérienne à partir d’échantillons sanguins ou de liquides biologiques, bien que cette méthode soit longue et parfois peu sensible.
  • Tests sérologiques, permettant de détecter la présence d’anticorps spécifiques contre Brucella. Ces tests sont plus rapides et fiables.
  • Techniques moléculaires (PCR), utilisées dans certains laboratoires spécialisés pour identifier plus rapidement la bactérie. 

Un diagnostic précoce est essentiel pour éviter les complications et limiter la propagation de la maladie. 

La prévention de la brucellose repose essentiellement sur la réduction du risque de transmission animal-homme et le contrôle sanitaire des élevages. Parmi les principales mesures à adopter : 

  • Dépistage régulier des troupeaux
  • Abattage des animaux infectés, afin de limiter la propagation de la maladie.
  • Vaccination des animaux dans certains pays endémiques, bien que cette méthode soit interdite dans certains pays, car elle interfère avec les tests de diagnostic. 
  • Respect des règles d’hygiène strictes pour les travailleurs exposés (port de gants, masques, désinfection du matériel). 
  • Consommation exclusive de produits laitiers pasteurisés, afin d’éliminer tout risque d’infection alimentaire.
  • Surveillance vétérinaire renforcée dans les zones à risque pour éviter l’apparition de foyers épidémiques. 

La brucellose humaine nécessite un traitement antibiotique prolongé, car les bactéries Brucella sont capables de survivre à l’intérieur des cellules de l’organisme, rendant leur éradication plus difficile. 

Le protocole recommandé repose sur une association d’antibiotiques pour limiter le risque de rechute :

  • Doxycycline (100 mg, deux fois par jour pendant 45 jours). 
  • Streptomycine (1 g par jour pendant 15 jours) ou rifampicine en cas d’intolérance. 

Dans les formes sévères ou compliquées, une hospitalisation peut être nécessaire pour une prise en charge spécialisée. 

Un vaccin contre la brucellose existe pour les bovins, ovins et caprins, mais son utilisation est interdite dans certains pays car il interfère avec les tests sérologiques de dépistage. 

Pour l’Homme, aucun vaccin n’est disponible à ce jour. Les efforts de recherche se poursuivent, mais en attendant, la prévention et le contrôle sanitaire des élevages restent les seuls moyens efficaces pour limiter la propagation de la maladie. 

La brucellose est une maladie complexe et insidieuse, qui continue de poser un problème majeur de santé publique dans de nombreuses régions du monde. Sa prévention repose principalement sur un contrôle strict des élevages, une meilleure hygiène alimentaire, et une prise de conscience accrue des risques chez les professionnels exposés.

Un diagnostic précoce et un traitement rigoureux permettent de limiter les complications graves, mais l’absence de vaccin humain renforce l’importance des mesures de prévention. La coopération entre les services vétérinaires, médicaux et agroalimentaires reste essentielle pour contenir cette maladie et protéger à la fois la santé publique et les productions animales.

On estime que 20% à 30% des femmes souffrent d’infections urinaires à répétition dans leur vie causée par la présence de germes dans l’appareil urinaire. Pour certaines femmes, ces infections appelées cystite surviennent fréquemment. Quelles solutions existent pour faire face à ces cystites à répétition ? Est-ce qu’un vaccin thérapeutique pourrait offrir une meilleure prévention ?

Les cystites sont des infections urinaires fréquentes et généralement bénignes chez les femmes. Cependant, elles nécessitent une prise en charge appropriée pour prévenir :

  • Leur récurrence fréquente ;
  • Les complications telles que l’infection du rein, appelée pyélonéphrite.

Alors que la cystite aiguë simple peut survenir d’une façon isolée chez les femmes, certaines connaissent des épisodes récurrents qui affectent significativement leur qualité de vie. Les médecins considèrent qu’il s’agit de cystite récidivante à partir de 4 à 5 épisodes survenus au cours des douze derniers mois.

Bien que les symptômes puissent varier d’une femme à une autre, on observe souvent :

  • des brûlures lors de la miction,
  • des douleurs dans le bas-ventre,
  • le besoin fréquent et urgent d’uriner.

Ces symptômes sont extrêmement inconfortables et ont un impact significatif sur la qualité de vie quotidienne. Malgré cela, de nombreuses cystites sont mal traitées ou sous-traitées, car de nombreuses femmes tardent encore à consulter.

La santé pelvienne ou intime reste souvent un sujet marginal ou tabou dans la société contemporaine.

Pour établir un seuil, il est souvent considéré qu’au-delà de 4 à 5 infections sur une année est un indicateur significatif. Cependant, l’impact des infections sur la patiente est tout aussi crucial que leur fréquence. Certaines femmes peuvent connaître de nombreuses infections urinaires sans que cela pose un problème majeur, tandis que d’autres peuvent en souffrir peu souvent mais sous des formes particulièrement sévères. 

La fréquence excessive des infections pourrait entraîner un effet cumulatif. L’inflammation de la vessie pourrait conduire à des lésions de la paroi et à  dommages nerveux, provoquant une hypersensibilité vésicale. En d’autres termes, la répétition des infections pourrait conduire à des formes chroniques qui ne sont plus causées par des bactéries, passant à la cystite congestive et parfois neurogène.

Les infections urinaires à répétition sont souvent multifactorielles, impliquant à la fois des facteurs anatomiques, comportementaux, hormonaux et médicaux.

Une approche personnalisée tenant compte de ces facteurs est nécessaire pour prévenir et traiter efficacement ces infections chez les personnes prédisposées.

Il est crucial de prendre le temps d’expliquer, d’éduquer et d’encourager les femmes à adopter des solutions simples.

  • Anomalies anatomiques : Certaines anomalies structurelles des voies urinaires peuvent faciliter la rétention urinaire ou la stagnation des urines, favorisant ainsi la prolifération bactérienne.
  • Troubles de la vidange urinaire : Des conditions telles que l’incontinence urinaire ou l’incapacité à vider complètement la vessie peuvent augmenter le risque d’infections urinaires en permettant aux bactéries de se multiplier dans l’urine résiduelle.
  • Hygiène personnelle : Une mauvaise hygiène intime, l’utilisation de produits irritants ou des pratiques d’hygiène inadéquates peuvent perturber l’équilibre de la flore bactérienne naturelle, facilitant ainsi l’implantation de bactéries pathogènes.

De même, les sous-vêtements synthétiques, très serrés ou humides, pourraient jouer un rôle.

  • Hydratation insuffisante : Une consommation insuffisante de liquides peut entraîner une concentration de l’urine, favorisant la croissance bactérienne.
  • Ménopause : La diminution des niveaux d’œstrogènes pendant la ménopause peut entraîner une atrophie vaginale et une diminution de la production de mucus, rendant les tissus vaginaux plus vulnérables aux infections.

Cette altération de la flore locale favorise considérablement la colonisation par des germes pathogènes. De plus, avec l’âge, des problèmes tels que l’incontinence ou des difficultés à vider la vessie peuvent également s’ajouter aux facteurs de risque.

  • Conditions médicales préexistantes : Des conditions comme le diabète, qui altère le système immunitaire, ou des calculs urinaires peuvent augmenter le risque d’infections urinaires.
  • Traitements médicaux : Certains traitements médicaux, tels que l’utilisation prolongée d’antibiotiques, peuvent perturber l’équilibre de la flore intestinale et urinaire, augmentant le risque d’infections.
  • Une infection urinaire mal traitée : Il est couramment observé que certaines femmes font des récidives parce que l’infection initiale n’a pas été correctement traitée ou même un traitement interrompu et durée non respectée.

Par exemple, un traitement a peut-être réduit le nombre de colonies de la bactérie Escherichia coli, mais n’a pas réussi à les éliminer complètement, ce qui prédispose à un nouveau cycle infectieux.

Certaines femmes peuvent avoir une prédisposition génétique à développer des infections urinaires récurrentes en raison de différences dans leur réponse immunitaire ou dans la structure de leurs voies urinaires.

Devant des cystites récidivantes, il est crucial d’identifier toute cause potentielle, comme une anomalie anatomique des voies urinaires ou une infection persistante. Pour réduire le risque de récidives de cystite, des recommandations spécifiques sont fournies aux femmes :

  • Maintenir une hydratation adéquate en buvant entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour.
  • Traiter toute éventuelle constipation.
  • Adopter de bonnes pratiques d’hygiène intime, telles que l’absence de douche vaginale, s’essuyer d’avant en arrière, uriner après chaque rapport sexuel, et éviter l’utilisation de spermicide.

Des études cliniques ont également montré que la canneberge peut être bénéfique dans la prévention des cystites récidivantes causées par la bactérie Escherichia coli. La dose recommandée de proanthocyanidines extraites de la canneberge est d’au moins 36 mg par jour.

la canneberge

Une autre approche préventive pour les cystites récurrentes est la prescription prolongée d’un antibiotique bien étudiée par le médecin traitant.

La prévention des cystites à répétition pose un défi en raison des effets indésirables potentiels et de l’antibiorésistance associée à l’utilisation prolongée d’antibiotiques.

Pour répondre à ce besoin, des chercheurs ont exploré le développement d’un vaccin thérapeutique appelé ‘‘Uromune’’ (MV-140) depuis les années 1980.

Ce vaccin contient une suspension de 4 espèces bactériennes inactivées : Escherichia coli, Klebsiella pneumoniæ, Enterococcus fæcalis et Proteus vulgaris.

Administré quotidiennement par voie sublinguale pendant 3 à 6 mois selon les études cliniques, ‘‘Uromune’’ stimule la production d’anticorps et active le système immunitaire contre ces bactéries souvent responsables des cystites récidivantes.

Une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo a montré que l’administration du vaccin ‘‘Uromune’’ réduisait significativement le nombre moyen de récidives de cystite sur 9 mois de suivi : de 3 (placebo) à 0 (vaccin). De plus, un pourcentage plus élevé de femmes n’a présenté aucune récidive pendant cette période.

Avant toute commercialisation, d’autres essais cliniques sont prévus pour évaluer l’efficacité du vaccin chez les personnes âgées, les enfants et les femmes atteintes de cystites aiguës compliquées.

Mots clés : femme ; cystite ; vaccin ; immunitaire ; bactérie ; urinaire ; infection ;

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