La démence, une maladie complexe et débilitante, est influencée par divers facteurs de risque. Le rapport 2024 de la commission sur la démence du Lancet révèle que deux éléments souvent négligés, la perte de vision et l’hypercholestérolémie, jouent un rôle crucial dans le développement de cette maladie. Alors que les facteurs de risque classiques sont bien connus, cette nouvelle perspective souligne l’importance d’une attention accrue à ces aspects souvent sous-estimés pour une meilleure prévention et gestion de la démence.
Rapport 2024 de la commission sur la démence du Lancet
Le rapport 2024 de la commission sur la démence du Lancet a apporté une contribution significative à la compréhension des causes et des facteurs de risque associés à la démence. Ce rapport, très attendu par la communauté scientifique, élargit la liste des facteurs de risque modifiables, passant de douze à quatorze. Parmi ces nouveaux facteurs figurent deux éléments surprenants mais cruciaux : la perte de vision et l’hypercholestérolémie.
Une liste de facteurs de risque en expansion
Jusqu’à récemment, les facteurs de risque de démence étaient bien connus : âge, antécédents familiaux, hypertension, obésité, diabète, consommation excessive d’alcool, tabagisme, dépression, inactivité physique, isolement social, faible niveau d’éducation et pollution de l’air. Cependant, la commission du Lancet a reconnu que cette liste devait être élargie pour inclure d’autres aspects cruciaux de la santé, souvent négligés, mais tout aussi déterminants.
En ajoutant la perte de vision et l’hypercholestérolémie, le rapport 2024 met en lumière deux dimensions de la santé qui, si elles sont ignorées, pourraient augmenter considérablement le risque de développer une démence à un âge avancé.
La perte de vision : un signal d’alarme sous-estimé
La perte de vision est souvent perçue comme un inconvénient inévitable du vieillissement, mais le rapport souligne que cette vision réductrice peut avoir des conséquences graves. En effet, une vision altérée peut réduire l’engagement social et l’activité physique, deux éléments essentiels pour maintenir une santé cognitive optimale.
Des études ont montré que les personnes âgées souffrant de déficience visuelle ont un risque accru de déclin cognitif. L’isolement social qui en découle, ainsi que la diminution des activités stimulantes pour le cerveau, peuvent accélérer la progression vers la démence. La commission appelle à une meilleure prévention et à une prise en charge plus précoce des problèmes de vision pour réduire ce risque.
L’hypercholestérolémie : un lien avec la santé cérébrale
L’hypercholestérolémie, ou excès de cholestérol dans le sang, est bien connue pour son rôle dans les maladies cardiovasculaires, mais son lien avec la démence est moins souvent évoqué. Le rapport du Lancet met en évidence des recherches montrant que des niveaux élevés de cholestérol peuvent contribuer à la formation de plaques amyloïdes dans le cerveau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
En outre, un cholestérol élevé est souvent associé à une mauvaise santé vasculaire, ce qui peut entraîner des micro-AVC et d’autres formes de lésions cérébrales. Ces dommages cumulés peuvent, à terme, provoquer un déclin cognitif significatif. La gestion du cholestérol, à travers une alimentation équilibrée, l’exercice physique et, si nécessaire, la médication, est donc essentielle pour réduire ce risque.
45 % des démences sont évitables : une opportunité à saisir
L’une des conclusions les plus frappantes du rapport est que 45 % des cas de démence pourraient être évités en agissant sur les facteurs de risque modifiables. Cela représente une opportunité énorme pour la santé publique.
En effet, en prenant des mesures proactives pour améliorer la vision, gérer les niveaux de cholestérol, et intervenir sur les autres facteurs de risque, des millions de personnes pourraient potentiellement éviter ou retarder le développement de cette maladie dévastatrice.
Appel à l’action..
Le rapport 2024 de la commission sur la démence du Lancet est un appel à l’action pour les professionnels de santé, les décideurs politiques, et la population en général. En reconnaissant l’importance de la perte de vision et de l’hypercholestérolémie comme facteurs de risque modifiables, il ouvre la voie à de nouvelles stratégies de prévention.
Pourtant, ces efforts nécessitent une sensibilisation accrue et des ressources dédiées pour que des mesures efficaces puissent être mises en place.
L’impact potentiel est immense : non seulement en termes de réduction des cas de démence, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des personnes vieillissantes à travers le monde. En fin de compte, ce rapport est un rappel poignant que, bien que le vieillissement soit inévitable, la manière dont nous vieillissons peut être, dans une large mesure, entre nos mains.
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