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Cellules souches et maladies neuro-dégénératives : quelles perspectives ?

Edité par : Dr Sihem Lahrache | Docteur en médecine
9 février 2024

Les centaines de milliards de cellules qui composent le corps humain sont d’une grande diversité. Cellules de la peau, du sang, du foie ou encore du système nerveux, on en compte pas moins de 200 sortes. À l’âge adulte, certaines de ces cellules n’ont plus la faculté de se diviser et de se reproduire. C’est le cas des cellules du muscle, du cœur ou encore du cerveau. D’autres au contraire, conservent ce potentiel. Parmi elles, les cellules souches.

Au premier stade du développement de tout être vivant, il y a des cellules souches. Elles sont à l’origine des lignées cellulaires de l’être humain. Les toutes premières cellules embryonnaires sont dites ‘’totipotentes’’.

Capables de se reproduire indéfiniment pour former deux cellules parfaitement identiques, elles peuvent aussi se différencier pour donner tous les types de cellules. Elles constitueront l’environnement nécessaire au développement de l’embryon (le placenta, le cordon ombilical), les différents tissus  et organes du corps humain. Au cinquième jour du développement de l’embryon, les cellules souches embryonnaires deviennent ‘’pluripotentes’’. Elles commencent à se différencier et se spécialisent pour créer l’ensemble des cellules du corps humain.

Malgré leur potentiel en médecine régénérative, l’usage des cellules souches embryonnaires soulève de nombreuses questions morales et éthiques selon les pays. Dans certains pays, la législation autorise une grande majorité des techniques de recherche ; dans d’autres,  elles sont totalement interdites. En 2006, le Professeur Yamanaka réussit à faire régresser des cellules souches adultes en cellules souches pluripotentes. Le problème éthique ainsi contourné, permet aux scientifiques de faire avancer la recherche sans utiliser d’embryons.

À l’âge adulte, les cellules souches deviennent ‘’multipotentes‘’. Cela signifie qu’elles produisent un nombre limité de types cellulaires. Parmi elles, les cellules souches mésenchymateuses (CSM) et les cellules souches hématopoïétiques (CSH).

Les premières, abondantes dans le tissu adipeux, créent entre autres, des cellules graisseuses, osseuses et cartilagineuses. Elles sont largement utilisées dans les essais cliniques.

Les CSH, très présentes dans la moelle osseuse, sont à l’origine des composants du sang. Elles se renouvellent tous les 120 jours et peuvent se différencier en globules rouges, globules blancs, ou en lymphocytes, qui jouent un rôle important dans le système immunitaire. Utilisées en routine depuis les années 70, sous forme de greffe de moelle osseuse, les cellules souches sont indiquées dans le traitement de certaines maladies du sang et du système immunitaire.

Enfin, les cellules souches ‘’unipotentes‘’. Elles sont tellement engagées dans un processus de différenciation, qu’elles ne produisent qu’un seul type de cellules. Capables de s’auto-renouveler, elles assurent le bon fonctionnement des organes (os, cartilage, foie, peau, cerveau, etc.) en remplaçant les cellules mortes.

En l’absence de pathologie, le cerveau est capable de générer en permanence de nouveaux neurones grâce au renouvellement des cellules souches neuronales (CSN). Appelé neurogénèse, ce processus à l’origine du maintien des capacités cognitives intervient au niveau de l’hippocampe, siège de la mémoire.

Cependant, l’âge et certains accidents cérébraux, entraînent un déclin de cette fonction. Ce qui, à terme, peut provoquer de graves troubles cognitifs tels que la démence et la perte de mémoire, d’où la présence,  d’autres maladies dégénératives à l’exemple de la maladie d’Alzheimer. 

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui affecte principalement la mémoire, mais également d’autres fonctions cognitives, liées par exemple au langage, au raisonnement, à l’apprentissage…. Elle est causée par l’accumulation de protéines dites bêta-amyloïdes. Cette maladie évolue, sur plusieurs années généralement, vers une perte de toute son autonomie pour les gestes du quotidien. C’est une des causes principales d’handicap et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde.

Les microglies provenant de la moelle osseuse, offrent un potentiel formidable en vue du traitement de la maladie d’Alzheimer, puisqu’elles sont attirées vers les dépôts protidiques et sont en mesure de les éliminer.

Il est intéressant de noter que des dépôts anormaux sont présents dans d’autres maladies neuro-dégénératives, telle que l’alpha-synucléine dans la maladie de Parkinson et la superoxyde dismutase dans la sclérose latérale amyotrophique.

Les cellules souches de la moelle osseuse pourront ainsi, se diriger vers les différents foyers inflammatoires, provoqués par ces protéines toxiques. Elles ont aussi l’avantage, contrairement aux autres types de cellules souches, d’infiltrer de façon naturelle les régions endommagées et de s’adapter aux conditions inflammatoires.

De plus, le prélèvement des cellules souches hématopoïétiques, évitera le rejet des cellules génétiquement modifiées, puisque le patient servira à la fois de donneur et de receveur. Il nous reste maintenant à trouver la façon de rendre ces cellules plus résistantes, à sélectionner de meilleurs phagocytes par exemple, plus spécifiques à la β-Amyloïdes (ou à d’autres protéines en dépôts), tout en évitant l’emballement de la réponse inflammatoire. Un très beau défi scientifique et médical à relever !

  • La thérapie par cellules souches vise à donner le nombre suffisant de cellules souches adultes qui se déplaceront dans plusieurs parties du cerveau où les dommages se sont produits.
  • Les cellules souches transplantées ont le potentiel de se transformer en nouvelles cellules neuronales nécessaires au remplacement des neurones endommagés.
  • Elles aident également,à créer un arrière-plan, qui sécrète certains des stimulants nécessaires à l’établissement de connexions pour remplacer les parties perdues du système nerveux.

Selon les résultats obtenus par le Prof Erdal KARAÖZ, du Liv Hospital (Turquie), il a constaté des changements substantiels au niveau de l’énergie et une amélioration notable de la mémoire, une régulation accrue des fonctions corporelles et musculaires.

“Les patients ayant subi une thérapie aux cellules souches au Liv Hospital, ont signalé un soulagement notable des symptômes, tels que la perte de mémoire, la désorientation, les jugements altérés, les changements de comportement, etc.”

Le taux de réussite global de la thérapie par cellules souches pour la maladie d’Alzheimer est d’environ 65% – 70%.

Suite à une thérapie par cellules souches pour la maladie d’Alzheimer, les patients ont observé des améliorations significatives et des résultats remarquables. Jusqu’à présent, environ 70 % des patients traités ont présenté une nette amélioration de leur état.

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