Avec le retour de l’automne et la baisse d’ensoleillement, notre organisme entre en période de risque accru de carence. Les médecins recommandent de relancer la supplémentation dès le mois d’octobre.
La lumière du soleil, notre principale source de vitamine D
La vitamine D, souvent appelée « vitamine du soleil », est unique : c’est à la fois une vitamine et une hormone. Environ 80 à 90 % de nos besoins sont couverts par la synthèse cutanée : sous l’effet des rayons ultraviolets B (UVB), la peau transforme un dérivé du cholestérol en vitamine D3 (cholécalciférol).
Or, à partir d’octobre, dans l’hémisphère nord, l’intensité du rayonnement solaire chute et les UVB atteignent moins la peau. Les journées raccourcissent, les vêtements couvrent davantage le corps : la production naturelle de vitamine D s’effondre.
Résultat : dès l’automne, beaucoup présente un déficit, et en février, encore plus de personnes sont carencés, selon les spécialistes.
Un rôle essentiel pour les os et le système immunitaire
La vitamine D agit comme un chef d’orchestre métabolique.
Elle favorise l’absorption du calcium et du phosphore dans l’intestin, puis leur fixation dans les os et les dents, assurant leur solidité. Chez les enfants, elle est cruciale pour la croissance osseuse ; chez les adultes, elle prévient l’ostéoporose et les fractures.
Mais son action ne s’arrête pas là. La vitamine D stimule aussi les cellules immunitaires, renforce la défense antivirale et atténue les réactions inflammatoires des voies respiratoires, notamment face aux virus saisonniers.
De nombreuses études suggèrent également un rôle protecteur dans la régulation de l’humeur, la prévention du diabète de type 2 et certaines maladies cardiovasculaires. Cependant, son effet sur la prévention des cancers reste controversé, les données récentes ne permettant pas de trancher.
Pourquoi commencer sa cure en octobre ?
Le stock de vitamine D formé durant l’été commence à chuter dès octobre. Pour maintenir des taux optimaux tout l’hiver, les spécialistes recommandent de débuter la supplémentation entre octobre et novembre.
Si la cure n’a pas encore été entamée, il n’est jamais trop tard : une prise régulière jusqu’à février ou mars permet d’éviter la carence hivernale.
La supplémentation peut être quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle, selon la forme prescrite (gouttes, gélules, ampoules).
Quelle dose de vitamine D prendre ?
La dose dépend de l’âge, du poids et du niveau d’exposition au soleil.
Lesspécialistes rappellent les recommandations internationales :
- De 0 à 1 an : 400 UI par jour
- De 1 à 70 ans : 600 UI par jour
- À partir de 70 ans : 800 UI par jour
Certaines sociétés savantes estiment qu’un apport optimal pour les adultes se situe autour de 800 à 1 000 UI/jour, en continu.
« Une prise quotidienne assure une meilleure absorption et évite les pics de concentration liés aux fortes doses espacées », précisent les cardiologues et endocrinologues.
Qui doit être particulièrement vigilant ?
Certaines personnes sont plus à risque de carence :
- Les nouveau-nés et nourrissons, dont la peau produit peu de vitamine D.
- Les personnes âgées, car la synthèse cutanée diminue avec l’âge.
- Les femmes enceintes ou allaitantes, dont les besoins augmentent.
- Les femmes ménopausées, exposées à la déminéralisation osseuse.
- Les personnes à peau mate ou foncée, dont la pigmentation filtre les UVB.
- Les personnes peu exposées au soleil : vie urbaine, travail en intérieur, port de vêtements couvrants.
Chez ces publics, une surveillance annuelle du taux sanguin est recommandée, surtout à la fin de l’hiver.
Comment interpréter son taux sanguin ?
Le dosage sanguin mesure la 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D), principale forme circulante.
- > 30 ng/mL : taux normal
- 20 à 30 ng/mL : insuffisance
- < 20 ng/mL : carence avérée
Une supplémentation ciblée est alors nécessaire, sous contrôle médical.
Les laboratoires utilisent parfois d’autres unités (nmol/L) : > 30 ng/mL ≈ 75 nmol/L
Les sources alimentaires à ne pas négliger
Même si l’alimentation ne couvre qu’environ 10 % des besoins, certains aliments peuvent soutenir les apports :
- Poissons gras (saumon, maquereau, sardines, hareng)
- Foie de morue et son huile
- Jaune d’œuf
- Produits laitiers enrichis
- Champignons exposés aux UV
Mais aucun régime ne remplace l’exposition solaire ni la supplémentation adaptée en hiver.
Attention à l’automédication
La vitamine D étant liposoluble, elle s’accumule dans les graisses. Des doses excessives peuvent entraîner une hypercalcémie (taux trop élevé de calcium dans le sang), avec nausées, fatigue, troubles du rythme cardiaque ou calcifications rénales.
Avant toute supplémentation, un avis médical est indispensable, surtout en cas de maladie rénale, de prise de diurétiques ou d’antihypertenseurs.
En résumé
- En automne et en hiver, la production naturelle de vitamine D chute.
- Octobre est le moment idéal pour commencer une cure.
- Une dose quotidienne de 600 à 800 UI est recommandée chez l’adulte.
- Certaines populations doivent faire l’objet d’un suivi particulier.
- La supplémentation doit être encadrée médicalement.
La vitamine D, c’est un peu le soleil intérieur du corps. Sans elle, notre système osseux et immunitaire s’assombrit, surtout quand la lumière extérieure décline.
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