
La colique néphrétique est une affection douloureuse et invalidante, souvent liée à la présence de calculs rénaux obstruant les voies urinaires. Si elle touche une large partie de la population, certains métiers sont particulièrement exposés, notamment les chauffeurs routiers. Pourtant, ce risque professionnel reste largement sous-estimé, avec des conséquences graves sur la santé des conducteurs et leur sécurité au travail.
Qu’est-ce que la colique néphrétique ?

La colique néphrétique se manifeste par une douleur intense et brutale, principalement au niveau des reins, du bas du dos et de l’abdomen. Elle est généralement causée par l’obstruction des voies urinaires, souvent due à un calcul rénal. Cette affection peut être très invalidante et, dans certains cas, nécessiter une intervention chirurgicale.
Causes : pourquoi survient la colique néphrétique ?
La prise en charge et le traitement dépendent de la cause initiale. La plus courante est la migration d’un calcul rénal dans l’appareil urinaire, bloquant les canaux et provoquant leur distension. Cependant, d’autres facteurs peuvent être responsables, tels qu’une tumeur ou une malformation.
Dans 80 % des cas, la colique néphrétique est due à un calcul rénal composé principalement d’oxalate de calcium. Plus le calcul est petit, plus il a de chances d’être expulsé spontanément. Ainsi, 70 % des calculs de moins de 5 mm sont éliminés naturellement, contre moins de 50 % pour ceux de 5 à 10 mm.
Facteurs de risque.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une colique néphrétique :
- Antécédents personnels ou familiaux de calculs rénaux
- Voyages prolongés ou séjours en zones chaudes
- Travail dans un environnement surchauffé
- Immobilisation prolongée (suite à une maladie)
- Hydratation insuffisante
- Régime alimentaire riche en sel et en protéines
- Obésité, hypertension artérielle, goutte
- Infections urinaires chroniques ou adénome de la prostate
- Troubles hormonaux (dysfonctionnement des glandes parathyroïdes)
- Prise de certains médicaments (sulfadiazine, indinavir, excès de vitamine D ou de laxatifs)
Pourquoi les chauffeurs routiers sont-ils plus exposés ?
Les chauffeurs routiers sont soumis à des conditions de travail qui favorisent la formation des calculs rénaux et augmentent les risques de colique néphrétique :
Déshydratation chronique
- Les chauffeurs routiers limitent souvent leur consommation d’eau pour éviter les pauses fréquentes et optimiser leur temps de conduite.
- Une hydratation insuffisante concentre les urines, favorisant la cristallisation des minéraux et la formation de calculs rénaux.
Alimentation déséquilibrée et riche en sel
- L’alimentation des routiers est souvent composée de plats industriels, de fast-foods et de produits riches en sel et protéines animales.
- Le sel augmente l’excrétion du calcium dans l’urine, un des principaux composants des calculs rénaux.
- Une consommation excessive de protéines acidifie l’urine, favorisant la précipitation des cristaux.
Sédentarité et manque d’activité physique
- Passer de longues heures en position assise ralentit la circulation sanguine et le fonctionnement rénal.
- L’absence d’exercice réduit l’élimination naturelle des minéraux par la transpiration, augmentant leur concentration dans l’urine.
Manque de pauses urinaires et rétention urinaire
- De nombreux routiers évitent d’uriner régulièrement pour ne pas perdre de temps.
- Or, retenir l’urine favorise la stagnation et la formation de calculs.
Les symptômes
La colique néphrétique se traduit par :
- Une douleur aiguë et unilatérale, irradiant jusqu’aux organes génitaux
- Des crises douloureuses brèves et répétées, entrecoupées de périodes d’accalmie
- Des troubles digestifs (nausées, vomissements, ballonnements)
- Des troubles urinaires (envie fréquente d’uriner, difficultés à uriner, présence de sang dans les urines)
Une crise peut durer de quelques minutes à plusieurs heures.
Signes d’infection associée
Si une infection est présente, d’autres symptômes peuvent apparaître :
- Frissons et fièvre
- Brûlures urinaires et besoins impérieux d’uriner
Quand consulter ?
En cas de douleur intense, il est conseillé de prendre sa température et de tenter de soulager la douleur avec une source de chaleur ou des antalgiques. Une consultation médicale s’impose rapidement, notamment si :
- La fièvre est présente (signe de complication nécessitant une intervention d’urgence)
- Aucune miction n’a eu lieu depuis 24 heures
- Du sang est visible dans les urines
- Des vomissements, un malaise ou une douleur persistante surviennent
L’hospitalisation est nécessaire en cas de grossesse, d’insuffisance rénale, de rein unique ou d’antécédents de transplantation rénale.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur un examen clinique et des tests urinaires. En cas de suspicion d’infection, un ECBU (examen cytobactériologique des urines) est prescrit.
- Des examens d’imagerie permettent de localiser le calcul et d’évaluer ses conséquences :
- Échographie abdomino-pelvienne (examen de première intention)
- Scanner sans injection de produit de contraste
- Radiographie de l’abdomen
Une analyse sanguine est réalisée pour vérifier la fonction rénale.
Traitements
Le traitement vise à soulager la douleur et à favoriser l’expulsion du calcul :
- Antalgiques, anti-inflammatoires et antispasmodiques
- Antibiotiques en cas d’infection
- Récupération du calcul pour analyse
Une intervention urologique est parfois nécessaire lorsque :
- Le calcul est volumineux ou ne s’évacue pas spontanément
- Une infection est présente
- Le rein est menacé
Quand l’hospitalisation est-elle requise ?
L’hospitalisation est envisagée en cas de :
- Douleur intense résistante aux traitements
- Infection associée
- Grossesse en cours
- Rein unique
- Diagnostic incertain
Des conséquences dangereuses pour la sécurité routière
Une crise de colique néphrétique provoque une douleur aiguë et insupportable, pouvant survenir brutalement en pleine conduite. Ce risque met non seulement en danger le chauffeur lui-même, mais aussi les autres usagers de la route. Les conséquences peuvent être dramatiques : perte de contrôle du véhicule, accidents, voire décès en cas de complications graves non prises en charge à temps.
Prévention : comment éviter la colique néphrétique ?
L’analyse de la composition du calcul permet d’adapter la prévention. Un calcul peut être expulsé spontanément ou retiré chirurgicalement. Ses fragments sont alors analysés pour en connaître la nature et prévenir les récidives. Un bilan métabolique et des conseils diététiques sont ensuite donnés.
Quelques mesures générales permettent de limiter les risques :
S’hydrater suffisamment
- Boire au moins 2 litres d’eau par jour, surtout lors d’efforts physiques
- Privilégier l’eau plate, riche en magnésium et pauvre en calcium pour éviter la formation de cristaux.
- Éviter les sodas et boissons sucrées, qui acidifient les urines.
- Traiter les maladies favorisant la formation des calculs
Adapter son alimentation saine
- Adopter une alimentation équilibrée en limitant certains aliments (chocolat, charcuterie)
- Réduire le sel (éviter les snacks salés, plats préparés).
- Limiter les protéines animales (viande rouge, charcuterie) et privilégier les protéines végétales.
- Consommer des fruits et légumes riches en citrate (citron, orange, banane), qui empêchent la cristallisation des minéraux.
En identifiant les causes et en adoptant une bonne hygiène de vie, il est possible de réduire le risque de colique néphrétique et d’en éviter les complications.
Bouger régulièrement
- Faire des pauses actives toutes les 2 heures (marche, étirements).
- Pratiquer une activité physique en dehors des heures de travail.
Uriner dès que nécessaire
- Ne pas retenir l’urine, même si cela impose plus d’arrêts.
Un problème évitable avec des gestes simples. Les coliques néphrétiques sont un risque réel pour les chauffeurs routiers, mais une prévention adaptée permet de réduire considérablement les crises et leurs conséquences. Une meilleure hydratation, une alimentation équilibrée et des pauses régulières sont essentielles pour préserver la santé rénale et éviter des douleurs invalidantes.
Un appel à la prévention et à la reconnaissance du risque professionnel.
Face à ces dangers, il est impératif d’agir. Je lance un appel aux professionnels de santé, aux employeurs du secteur du transport routier et aux autorités compétentes pour :
- Sensibiliser les chauffeurs routiers aux risques rénaux en intégrant des campagnes de prévention au sein des entreprises de transport.
- Favoriser l’hydratation et l’alimentation équilibrée en incitant à la mise à disposition d’eau potable et d’options alimentaires saines sur les aires de repos.
- Encourager les dépistages réguliers pour identifier précocement les facteurs de risque et prévenir les complications.
- Adapter les conditions de travail en aménageant les horaires et en instaurant des pauses favorisant l’hydratation et l’activité physique.
- Reconnaître la colique néphrétique comme une pathologie professionnelle pour permettre une meilleure prise en charge médicale et sociale des chauffeurs touchés.
Il est urgent de ne plus ignorer ce risque silencieux. Les chauffeurs routiers sont les piliers de notre économie, assurant l’approvisionnement et le transport des biens essentiels. Leur santé et leur sécurité doivent être une priorité.
Agissons maintenant pour prévenir la colique néphrétique et protéger nos conducteurs.
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