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Ce qu’il faut apprendre de la diversification alimentaire chez les bébés

Edité par : Dr Lahrache Sihem | Docteur en médecine
7 février 2023

La diversification alimentaire du nourrisson commence entre 4 mois révolus et 6 mois, conformément aux études qui ont prouvé que plus tôt on commence à nourrir le nourrisson, mieux on développe une tolérance face aux allergies alimentaires.

Que signifie la diversification alimentaire ?

Il s’agit tout simplement de passer de l’alimentation exclusivement lactée (100%) à une alimentation variée (aliments solides) et d’y introduire d’autres nouveaux aliments, tout en préservant le lait comme aliment de base, qu’il s’agisse de celui maternel ou artificiel. Ainsi, le bébé commence peu à peu à expérimenter de nouveaux goûts.

De quoi dépend la diversification alimentaire ?

Les aliments que nous proposons au nourrisson changent selon l’âge, nous augmentons donc progressivement la quantité, en commençant par 3 à 5 cuillères par jour, puis environ 7 cuillères sur 4 repas au neuvième mois, et jusqu’à 10 cuillères à l’âge d’un an. Cette quantité peut être plus élevée si le nourrisson accepte facilement les goûts et en redemande à chaque fois.

Il est très important de remarquer l’acceptation des aliments par le bébé pour pouvoir changer tous les deux – trois jours et, surtout, s’il ne montre aucun signe d’allergie. Mais si l’enfant refuse un certain type d’aliment, nous passons directement à un autre type, sans panique, et nous essayerons de lui proposer à nouveau après une semaine ou 10 jours.

Nous contrôlons également la texture des aliments et la modifions au fil du temps. Cela est lié à la croissance du bébé, son acceptation de la nourriture, ainsi qu’à la poussée dentaire. On commence toujours par des aliments liquides puis en purée, et on passe rapidement à des petits morceaux entre 6 et 9 mois, ensuite à des morceaux un peu gros et à des aliments frais.

La préparation alimentaire du bébé doit prendre en considération le développement de l’appareil digestif qui est incomplet à la naissance et ne peut donc absorber les éléments nécessaires au niveau intestinal et aussi le déficit en développement de la flore intestinale et des enzymes, nécessaires pour digérer les différents aliments. Dans le cas où on ne prend pas en compte l’âge de l’enfant et son état de santé, ça peut lui causer des problèmes d’absorption, des douleurs abdominales, des troubles du transit et autres.

Notre choix des aliments est également lié à l’acquisition de diverses compétences. La première chose que la maman doit remarquer chez son bébé est sa capacité à tenir sa tête, condition préalable au début de la diversification. Puis, il développera ses capacités motrices en s’habituant à manger et acquiert une bonne coordination motrice entre la main, la bouche et l’œil. On lui donne donc plus de choix avec le temps.

Comment se passe la diversification alimentaire ?

Le nourrisson s’habitue au lait maternel, alors que les mamans trouvent quelquefois des difficultés à introduire de nouveaux aliments et stressent beaucoup, surtout dans la première période de diversification, d’où l’intérêt d’un avis du médecin pour simplifier les informations et donner les conseils nécessaires, selon l’âge de son bébé et son état de santé. Le but de la diversification alimentaire au début se limite à découvrir et à habituer l’enfant à de nouveaux goûts.

Poursuivre l’allaitement

La première chose recommandée est de poursuivre l’allaitement, en quantité suffisante, qu’il soit maternel, artificiel ou mixte. Après, l’enfant commence à expérimenter de nouveaux goûts et textures différentes à celle du lait auquel il est habitué. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il ne faut jamais se contenter du lait comme seul aliment pour un nourrisson au-delà de 6 mois.

Types d’aliments

On commence généralement par proposer des légumes, comme les carottes, la pomme de terre, les courgettes, puis des fruits, après 2 ou 3 semaines, comme les pommes, les poires, les bananes, les dattes en forme de compote, en jus ou frais. Nous préparons les aliments séparément au début pour donner au nourrisson la possibilité de distinguer le goût de chaque type, avec la possibilité de les mélanger plus tard et mettre plusieurs goûts dans un seul repas. On peut aussi donner l’aliment en forme liquide : mélanger la purée de légumes avec du lait ou de l’eau dans le biberon. Egalement, la possibilité d’ajouter au repas du yaourt, du petit-suisse, du fromage blanc…

Le gras

Il ne faut pas oublier de rajouter du gras au repas après cuisson, car il est essentiel à la croissance de l’enfant et source d’énergie importante et indispensable pour compléter le repas. Il pourrait s’agir d’huile d’olive à raison d’une ou deux cuillères à café par repas.

Les protéines

On ajoute des protéines animales ou végétales un mois après, c’est-à-dire aux 7e et 8e mois, en passant par les viandes maigres blanches et rouges, puis les œufs et les poissons, en les mélangeant avec les légumes. Ces aliments sont également riches en fer, en phosphore et en vitamine B12.

Les féculents

Les féculents sont inclus dans le repas complet du nourrisson, au même titre que les protéines, comme source d’énergie et importante pour sa croissance et pour le développement de ses capacités. Ils sont proposés au bébé à partir du 8e mois, dont les sources les plus importantes sont le pain, le riz, les pâtes, la semoule et la pomme de terre.

Points importants à respecter lors de la préparation des aliments pour bébé :

• n’ajoutez pas de sucre ni de sel ;

• ne donnez pas de légumineuses dans les premiers mois de diversification car elles sont difficiles à digérer ;

• au cours des 6 premiers mois, le nourrisson n’a pas besoin d’eau et dépend entièrement du lait maternel, sauf en cas de maladie avec diarrhées sévères, vomissements et fièvre, ou lorsque les températures sont élevées comme en été. Ensuite, nous commençons à lui donner de l’eau avec la nourriture, en augmentant la quantité progressivement, selon ses besoins ;

• faites attention aux petits aliments qui peuvent accidentellement prendre une autre voix, comme les cacahuètes, les raisins et autres ;

• consultez un médecin en cas de symptômes d’allergie à certains aliments, surtout s’il s’agit d’allergies familiales multiples.

Dr S.Lahrache

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