Avec le retour des saisons ensoleillées, les allergies saisonnières refont surface. Les signes classiques incluent un écoulement nasal, des démangeaisons dans la gorge et des yeux rouges, tous annonciateurs du célèbre rhume des foins. Actuellement, environ 30 % des adultes et 20 % des enfants souffrent d’allergies au pollen, soit deux fois plus qu’il y a deux décennies. Quelles sont les origines de cette augmentation ? Quelles options existent pour soulager les symptômes ?
Faisons le point avec ”Ma Santé, Ma Vie’’ sur cette affection saisonnière qui peut rapidement devenir un véritable cauchemar.
Quelles causes ?
L’allergie saisonnière se manifeste en réponse à certains pollens allergènes présents dans le grain de pollen de diverses plantes. Ces allergènes peuvent être libérés au contact de l’eau ou des muqueuses. Parmi les pollens allergisants, on retrouve ceux des graminées, des herbacées, des bouleaux, des frênes et des cyprès. Le rhume des foins, largement lié aux saisons et aux conditions météorologiques en raison de sa dépendance aux pollens, est également exacerbé par la pollution de l’air et d’autres facteurs irritants et allergènes tels que le tabac, les acariens, les moisissures et les animaux de compagnie.
À quel moment de l’année ?
Ces réactions allergiques se manifestent à peu près aux mêmes périodes chaque année :
- De mars à mai, c’est la saison des arbres et des arbustes (bouleau, cyprès, frêne, aulne, noisetier, olivier, peuplier…). Mais, cette saison peut être plus précoce et débuter dès janvier, par exemple pour le noisetier ou l’aulne ;
- Dès mars, c’est aussi le moment des graminées, des herbes qui pollinisent dans les prairies, les jardins. Mais leur grand temps fort se situe entre mai et juillet ;
- De juillet à octobre, c’est la saison des herbacées dont les plus allergisantes sont l’ambroisie et l’armoise.
Mais avec les changements climatiques, ces saisons débutent de plus en plus prématurément, et avec elles, les manifestations allergiques.
Quels sont les symptômes d’une allergie printanière ?
Si vous êtes allergique, votre système immunitaire réagit à l’exposition de certains pollens en libérant de l’histamine. Il s’agit d’une hormone qui provoque une inflammation des muqueuses. D’une manière générale, les symptômes les plus évocateurs d’une allergie printanière incluent :
- Écoulements de nez ;
- Nez bouché ;
- Picotements dans le nez et les yeux ;
- Larmoiement des yeux ;
- Cernes sous les yeux ;
- Démangeaison ;
- respiration est sifflante ;
- Éternuements à répétition ;
- Toux ;
- une fatigue inhabituelle…
Comment établir un diagnostic d’allergie printanière ?
Dès les premiers symptômes de ce qui semble être un rhume, commencez par consulter votre médecin traitant. Il saura, le cas échéant, vous orienter vers un allergologue.
L’allergologue vous fera passer un test cutané, qui consiste :
- soit à piquer la surface de la peau avec une petite quantité d’allergène,
- ou bien à injecter un petit échantillon d’un allergène dilué sous la peau de votre bras ou de votre dos.
Dans les deux cas, si vous êtes allergique à la substance, une petite bosse rouge, appelée papule ou urticaire, se formera. Parfois une analyse de sang peut être nécessaire pour établir le diagnostic.
Les bons gestes
Quelques gestes simples peuvent, en période de pollinisation, vous aider à prévenir le risque allergique :
- chaque soir, rincez-vous les cheveux afin d’éliminer tout résidus d’allergènes, et de ne pas les ramener sur l’oreiller ;
- changez de vêtements :
- ouvrez les fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil. C’est en effet en journée que la concentration du pollen est la plus importante ;
- évitez de faire sécher votre linge à l’extérieur ;
- roulez en voiture avec les fenêtres fermées ;
- adaptez vos activités ;
- il est préférable d’éviter de sortir en milieu de journée, par grand soleil et petit vent ou après un orage ;
- si vous sortez, portez des lunettes de soleil et une casquette ;
- fermez les fenêtres en voiture et installez des filtres sur le système de ventilation de votre véhicule. Et en rentrant, nettoyez votre nez avec du sérum physiologique ;
- faites un grand nettoyage au début du printemps (poussière, moisissures…) ;
- aérez au minimum 10 minutes par jour ;
- nettoyez votre literie une fois par semaine ;
- fermez bien vos fenêtres pendant la pollinisation ;
- pensez également à tondre votre jardin avant la floraison des graminées et étendez votre linge à l’intérieur de votre habitation ;
- évitez les animaux domestiques à l’intérieur, surtout dans votre chambre, ainsi que le tabac, les produits d’entretien irritants, les encens et les bougies…
- portez un masque : Comme pour les infections virales, le port du masque peut s’avérer efficace pour diminuer l’intrusion de pollens dans vos voies respiratoires lorsque vous travaillez en extérieur. La filtration des particules est que de quelques microns, ce qui est largement suffisant pour minimiser votre exposition aux pollens.
La prise d’antihistaminiques (l’histamine étant la principale substance libérée par le système immunitaire à l’origine des réactions allergiques) peut aussi être nécessaire.
N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien.
Les traitements contre les allergies
- Les médicaments
Il existe de nombreux médicaments qui peuvent soulager les symptômes des allergies. Ils comprennent :
- les antihistaminiques, qui réduisent les éternuements, les reniflements et les démangeaisons en diminuant la quantité d’histamine dans votre corps ;
- les décongestionnants, qui rétrécissent les vaisseaux sanguins dans les voies nasales pour soulager la congestion et l’enflure ;
- les combos antihistaminiques/décongestionnants, qui combinent les effets des deux médicaments.
Les décongestionnants en vaporisateur nasal soulagent la congestion et peuvent dégager les voies nasales obstruées plus rapidement que les décongestionnants oraux sans certains des effets secondaires.
Les sprays nasaux stéroïdiens soulagent l’inflammation et constituent le traitement initial privilégié. Au moins quatre substances actives à effet immédiat sont disponibles sous forme de médicament dans diverses marques pour traiter les symptômes de l’allergie printanière
Certains médicaments sont en vente libre. Toutefois, il est recommandé d’en parler à votre médecin pour vous assurer de choisir le bon médicament. Certains antihistaminiques peuvent provoquer une somnolence qui peut être dangereuse lorsque vous travaillez sur votre exploitation.
- L’immunothérapie
L’immunothérapie peut également être une solution. Il s’agit de vous donner des doses progressives croissantes de l’allergène jusqu’à ce que votre corps puisse le supporter. Le traitement peut soulager vos symptômes plus longtemps que d’autres types de médicaments contre les allergies.
Bien que cela ne fonctionne pas pour tout le monde, l’immunothérapie peut aider à soulager les symptômes de certaines personnes pendant quelques années.
- La désensibilisation
La désensibilisation représente le principal traitement à long terme des allergies saisonnières, offrant également une protection contre le développement de l’asthme allergique. Ce processus implique une exposition progressive à l’allergène identifié comme responsable de votre réaction allergique. Votre système immunitaire s’adapte ainsi à cet allergène et finit par le tolérer. Ce traitement consiste généralement en des gouttes ou des comprimés placés sous la langue quotidiennement, dont la dose est augmentée progressivement sur une période de quatre mois. Il est recommandé de commencer ce traitement environ 3 à 4 mois avant la saison des allergies et de le poursuivre pendant 3 à 5 ans, en fonction de la situation individuelle.
Les alternatives naturelles contre les allergies
- L’irrigation nasale : Pour irriguer les narines, il est nécessaire de mélanger de l’eau tiède avec environ un quart de cuillère à café de sel et un quart de cuillère à café de bicarbonate de soude afin de dégager le mucus et ouvrir les voies nasales. Vous pouvez utiliser une bouteille souple ou un pot Neti, couramment utilisé pour soulager les sinusites. Préparez la solution avec de l’eau distillée, stérile ou préalablement bouillie. Après chaque utilisation, il est important de rincer le dispositif d’irrigation et de le laisser sécher à l’air libre.
- La pétasite : Cette plante démontre des capacités potentielles pour atténuer les symptômes des allergies saisonnières. Des recherches suggèrent que l’extrait de pétasite, notamment le ZE339, peut être aussi efficace que certains antihistaminiques pour soulager les symptômes allergiques.
- La quercétine : La quercétine, présente dans des aliments tels que les oignons, les pommes et le thé noir, a été prouvée pour son effet inhibiteur sur la libération d’histamine.
- L’ortie : Bien que les feuilles d’ortie lyophilisées aient été traditionnellement utilisées pour soulager les symptômes d’allergie, il existe peu de preuves concernant leur efficacité.
Dans tous les cas, avant de consommer un produit à base de plantes, consultez votre médecin. Certains pourraient causer des effets secondaires ou réagir avec les médicaments que vous prenez déjà.
B. C.
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