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Virus du Nil Occidental : déjà 13 morts en Italie — l’Europe face à une menace émergente

Edité par : Safa Kaouther Bouarissa | journaliste
13 août 2025

Encore méconnu du grand public, le virus du Nil Occidental (West Nile Virus) refait surface en Europe. L’Italie, en première ligne, enregistre une hausse préoccupante des cas et des décès.

Le virus du Nil Occidental a provoqué la mort de 13 personnes en Italie depuis le début de l’été 2025, dont trois en une seule journée, le 5 août. Le pays est touché de façon récurrente depuis plus d’une décennie : le virus y est considéré comme endémique depuis 2008.

Il avait été détecté pour la première fois en 2000, transmis par des oiseaux migrateurs infectés venus d’Afrique, via des piqûres de moustiques. Les chevaux avaient alors été les premiers hôtes touchés.

En France, un premier cas autochtone a été signalé en juillet 2025 dans le département du Var, selon le bulletin de Santé publique France publié le 30 juillet. « Autochtone » signifie que la personne infectée n’a pas voyagé récemment dans une zone où le virus circule activement.

Contrairement à la dengue ou au chikungunya, transmis uniquement par le moustique tigre (Aedes albopictus), le virus du Nil Occidental est aussi transmis par une autre espèce : le moustique commun (Culex pipiens), beaucoup plus répandu en Europe.

La chaîne de transmission est bien établie :

  • Des oiseaux migrateurs infectés servent de réservoir naturel du virus.
  • Les moustiques femelles du genre Culex piquent ces oiseaux et deviennent porteurs du virus.
  • Lors d’un repas sanguin, elles peuvent infecter des êtres humains ou des chevaux.

L’homme et le cheval ne transmettent pas le virus à d’autres moustiques : ils sont considérés comme des « culs-de-sac épidémiologiques », selon l’Institut Pasteur.

Dans 80 % des cas, l’infection est asymptomatique. Mais dans 20 % des cas, elle entraîne un tableau pseudo-grippal :

  • Fièvre élevée brutale (après 3 à 6 jours d’incubation)
  • Maux de tête intenses
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Fatigue
  • Maux de dos

Dans moins de 1 % des cas, la maladie peut provoquer des complications neurologiques graves :

  • Méningite
  • Encéphalite
  • Paralysie

Des complications hépatiques ou pancréatiques sont également possibles, mais restent exceptionnelles.

Les formes sévères touchent surtout les personnes âgées ou immunodéprimées, et peuvent être mortelles.

L’apparition de ces symptômes en été, en dehors de la saison grippale, doit faire suspecter une infection virale tropicale : West Nile, dengue ou chikungunya.

L’expansion du virus du Nil Occidental en Europe est favorisée par le changement climatique. Les étés plus longs, plus chauds et plus humides créent des conditions idéales pour la prolifération des moustiques Culex.

Les régions du sud de la France, de l’Italie, de l’Espagne, des Balkans et même d’Europe centrale deviennent des zones à risque accru de transmission.

Selon les projections de l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), le virus pourrait s’installer durablement dans plusieurs zones tempérées du continent.

Il n’existe ni traitement spécifique, ni vaccin disponible pour l’homme contre le virus du Nil Occidental.

La prévention repose essentiellement sur la protection contre les piqûres de moustiques :

  • Porter des vêtements longs et clairs
  • Utiliser des répulsifs
  • Installer des moustiquaires aux fenêtres
  • Vider les eaux stagnantes autour du domicile (pots, soucoupes, seaux…)

En cas de fièvre inexpliquée en été, surtout après un séjour dans une zone à risque, consultez un médecin rapidement.

Les autorités sanitaires européennes, via l’ECDC, renforcent la surveillance entomologique et virologique chaque été, notamment dans les zones à forte densité de moustiques.

Des protocoles de veille épidémiologique sont en place dans les régions du sud de la France, afin de détecter rapidement tout cas humain ou animal.

  • Le virus West Nile a déjà causé 13 décès en Italie en 2025.
  • Il est transmis par des moustiques communs (Culex), plus répandus que le moustique tigre.
  • L’homme est un cul-de-sac épidémiologique : il ne transmet pas le virus.
  • Les symptômes, proches de la grippe, peuvent évoluer vers des complications neurologiques.
  • Le réchauffement climatique favorise l’extension du virus.
  • La prévention repose sur la protection contre les moustiques.
  • Une vigilance accrue est de mise durant l’été, surtout en cas de fièvre inexpliquée.

Mots clés : virus ; Italie ;

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