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Une vitamine capable d’inverser le déclin cognitif ?

Edité par : Dr Salim BENLEFKI | Docteur en neurosciences
27 octobre 2025

L’espoir renaît autour de la vitamine K

Connue pour ses bienfaits sur la coagulation et la solidité des os, la vitamine K pourrait aussi jouer un rôle décisif dans la santé du cerveau. Des chercheurs viennent de révéler qu’elle serait capable de stimuler la régénération neuronale et, dans certains cas, d’inverser le déclin cognitif.  Une découverte majeure, qui ouvre la voie à de nouvelles stratégies pour lutter contre le vieillissement cérébral et les maladies neurodégénératives.

Avec l’âge, il devient parfois plus difficile de retenir un nom, de se concentrer ou de raisonner rapidement. Ces signes, souvent discrets, traduisent le déclin cognitif, c’est-à-dire une baisse progressive des fonctions mentales : mémoire, attention, raisonnement, langage ou orientation. 

Ce processus est naturel, mais peut s’accélérer chez certaines personnes, notamment en cas de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. 

Ces pathologies se caractérisent par la mort progressive des neurones, cellules essentielles à la communication cérébrale. 

Jusqu’ici, la recherche s’était surtout concentrée sur la protection des neurones existants. Désormais, les scientifiques explorent une approche radicalement nouvelle : inciter le cerveau à en fabriquer de nouveaux.

C’est précisément l’ambition de l’équipe dirigée par le Dr Yoshihisa Hirota, dont les travaux viennent d’être publiés dans le Journal of Medicinal Chemistry

Les chercheurs ont étudié une série de dérivés de la vitamine K, une molécule liposoluble naturellement présente dans certains aliments. 

En laboratoire, ils ont conçu douze formes modifiées de cette vitamine, cherchant à renforcer son action sur les cellules cérébrales. 

L’une d’elles, baptisée « composé 7 », s’est distinguée par ses résultats spectaculaires : 

elle traverse la barrière hémato-encéphalique (entre le sang et le cerveau) et stimule la transformation des cellules souches en neurones fonctionnels. 

Autrement dit, le composé 7 favorise la neurogenèse, ce processus de renouvellement neuronal qui, bien que ralenti avec l’âge, ne s’éteint jamais complètement. 

Les chercheurs ont observé que ce composé, une fois administré à des souris, était progressivement transformé en vitamine K naturelle, prolongeant ainsi son effet bénéfique au sein du cerveau.

Pour le Dr Hirota, cette découverte constitue un véritable tournant : « Un médicament dérivé de la vitamine K, capable de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer ou d’en atténuer les symptômes, pourrait profondément améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles. »

Si ces résultats se confirment chez l’humain, la vitamine K pourrait devenir une clé thérapeutique contre les maladies liées à la perte neuronale. 

En attendant la mise au point d’un médicament, adopter une alimentation riche en vitamine K reste une stratégie simple et naturelle pour soutenir le cerveau.

La vitamine K existe sous deux formes principales : 

  • K1 (phylloquinone) : d’origine végétale, présente dans les légumes verts ; 
  • K2 (ménaquinone) : produite par la flore intestinale et retrouvée dans certains aliments fermentés. 

Les meilleures sources alimentaires :

  • Légumes verts : épinards, brocoli, chou, laitue, persil ; 
  • Aliments fermentés : choucroute, miso, kéfir, natto ;
  • Produits animaux : fromages affinés (gouda, comté), jaune d’œuf, foie. 

Chez les personnes âgées, il est recommandé d’en consommer un peu chaque jour, en variant les sources. 

Cette régularité soutient la vascularisation cérébrale, le métabolisme osseux et pourrait, selon les chercheurs, stimuler la plasticité neuronale.

Attention cependant : la vitamine K peut interagir avec certains anticoagulants, notamment la warfarine (Coumadine®, Préviscan®). 

Dans ce cas, il ne faut jamais modifier brutalement son alimentation sans avis médical. 

Un suivi biologique régulier (INR) est indispensable pour éviter tout risque hémorragique ou thrombique.

Pour protéger son cerveau après 60 ans : 

  • Bouger chaque jour : la marche, la natation ou le yoga stimulent la circulation cérébrale. 
  • Bien dormir : le sommeil profond active le système glymphatique, véritable station de « nettoyage » du cerveau. 
  • Stimuler sa curiosité : lecture, apprentissage, jeux de mémoire entretiennent la neuroplasticité.
  • Soigner son alimentation : vitamine K, oméga-3, polyphénols et magnésium agissent en synergie. 
  • Préserver le lien social : les échanges humains réduisent le stress oxydatif et ralentissent le déclin cognitif. 

Le cerveau vieillit, mais il garde une étonnante capacité de régénération.  La découverte du composé dérivé de la vitamine K ouvre une voie prometteuse vers des traitements capables de réparer le cerveau abîmé par le temps.  En attendant, une hygiène de vie active, une alimentation équilibrée et une curiosité intellectuelle quotidienne restent les meilleurs remèdes naturels contre le déclin cognitif.

Mots clés : cerveau ; vieillit ; régénération ; vitamine K ; cognitif ; naturel ;

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