Le ministère de la Santé s’apprête à franchir une étape importante dans la modernisation du système sanitaire national. Une plateforme numérique dédiée aux opérations de transfert des patients entre hôpitaux sera bientôt opérationnelle, a annoncé le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, ce jeudi à Alger, lors d’une plénière au Conseil de la nation.
Numériser pour mieux coordonner les soins
Selon le ministre, cette plateforme vise à transformer un processus encore largement manuel en un dispositif centralisé, rapide et traçable.
Elle permettra de :
- enregistrer les demandes de transfert en temps réel,
- assurer leur traitement selon des délais standardisés,
- orienter les patients vers les structures capables de garantir la prise en charge la plus adaptée,
- réduire les erreurs administratives,
- améliorer la communication entre les établissements hospitaliers.
Cette numérisation s’inscrit dans un cadre réglementaire déjà existant, organisé par plusieurs textes définissant les conditions et les modalités des transferts médicaux.
Des délais encadrés, des priorités renforcées
Les transferts de patients, rappelle le ministre, sont soumis à des procédures strictes. Chaque demande doit être examinée rapidement, particulièrement celles provenant :
- des wilayas du Sud,
- des Hauts-Plateaux,
- des zones sous-dotées en infrastructures spécialisées.
Les cas urgents doivent impérativement recevoir une réponse dans un délai maximum de 48 heures.
Ces transferts concernent exclusivement les patients nécessitant des soins spécialisés non disponibles localement, notamment en chirurgie complexe, réanimation, maternité de haut risque, oncologie ou traumatologie lourde.
Renforcer l’évacuation sanitaire aérienne
Le ministre a rappelé que l’évacuation sanitaire par voie aérienne est actuellement assurée par :
- la Protection civile,
- Air Algérie,
- les forces aériennes en cas d’extrême urgence.
Il a cité en exemple le récent accident de Béni Abbès, où plusieurs blessés ont été transportés en urgence vers des établissements de référence.
Pour améliorer cette chaîne critique de soins, un programme national dédié au transport aérien des patients sera lancé. Il prévoit notamment :
- la création de points de regroupement dans le Sud pour faciliter les transferts,
- l’orientation des patients vers les grands hôpitaux du Nord ou du Sud dotés de services hautement spécialisés, tels que Tamanrasset ou Touggourt,
- un accord de coopération entre les ministères de la Santé et des Transports,
- des sessions de formation pour les équipes médicales et paramédicales dans le domaine du transport médicalisé.
Un enjeu majeur : améliorer la prise en charge du cancer
Le ministre a également rappelé que son département travaille à renforcer la prise en charge des malades atteints de cancer, un sujet particulièrement sensible dans tout le pays.
Les priorités portent sur :
- la création de services d’oncologie dans la majorité des hôpitaux,
- le développement de structures régionales spécialisées,
- l’ouverture de nouvelles unités de radiothérapie dans plusieurs établissements,
- la réduction des délais d’accès aux traitements, notamment pour la chimiothérapie et la radiothérapie.
Ces efforts visent à limiter les transferts inutiles, à rapprocher les soins des patients et à réduire la saturation des centres déjà existants.
Recommandations médicales essentielles
Les spécialistes rappellent que la rapidité du transfert peut sauver des vies, en particulier pour :
- les AVC,
- les infarctus du myocarde,
- les polytraumatismes,
- les complications obstétricales,
- les cancers nécessitant un traitement en urgence.
Ils préconisent également :
- une stabilisation initiale du patient avant le transport,
- l’évaluation systématique du risque vital,
- une communication préalable entre les équipes d’origine et de destination,
- la présence d’un personnel formé à bord des ambulances ou des aéronefs sanitaires.
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