Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a annoncé le lancement prochain d’une campagne nationale de vaccination destinée à protéger le cheptel algérien contre les affections cutanées contagieuses, notamment la dermatose nodulaire, une maladie virale transmise par les insectes et particulièrement active en été.

Le ministère de l’Agriculture mobilise ses services contre les maladies animales

Intervenant jeudi lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé que cette opération préventive débutera dans les dix jours à venir, les vaccins nécessaires ayant déjà été importés. Elle viendra renforcer les mesures de biosécurité engagées ces derniers mois pour faire face à plusieurs foyers épidémiques.

Une riposte coordonnée face aux risques sanitaires

Cette nouvelle campagne s’ajoute à celle engagée il y a un mois contre la fièvre aphteuse, une autre maladie animale hautement contagieuse, pouvant provoquer de lourdes pertes dans l’élevage. À ce titre, plus de deux millions de doses de vaccin ont été importées et distribuées aux différentes wilayas touchées ou à risque.

Selon le ministre, ces campagnes sont organisées en coordination avec les directions locales des services agricoles, les vétérinaires de terrain et les collectivités locales, afin d’assurer une couverture vaccinale maximale sur l’ensemble du territoire national.

Protéger la santé animale, un enjeu économique et sanitaire

Les affections cutanées du bétail, comme la dermatose nodulaire, provoquent des lésions, une perte de poids, une baisse de production laitière et parfois la mort des animaux. Leur propagation représente donc une menace directe pour la sécurité alimentaire, la santé publique et les revenus des éleveurs.

Le ministère de l’Agriculture appelle ainsi tous les éleveurs à coopérer pleinement avec les services vétérinaires. La vaccination est gratuite et fortement recommandée, notamment dans les zones à forte densité d’élevage.

Une surveillance renforcée sur le terrain

En parallèle des campagnes vaccinales, les autorités intensifient la surveillance épidémiologique à travers des inspections vétérinaires régulières et des opérations de sensibilisation auprès des éleveurs. L’objectif est de détecter rapidement tout nouveau foyer, d’éviter la propagation des maladies et d’intervenir efficacement en cas de suspicion.

Enfin, le ministre a souligné l’engagement de son département à moderniser les capacités de diagnostic et d’intervention vétérinaires, en misant sur la formation continue, le renforcement logistique et la numérisation du suivi sanitaire.

Une maladie sans danger pour l’homme Rassurons d’emblée : la DNC n’est pas transmissible à l’être humain. Aucune donnée scientifique n’a jamais démontré de risque zoonotique. Elle ne présente donc aucune menace pour la santé publique humaine.

Dermatose nodulaire contagieuse : une menace virale pour le bétail

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC), connue également sous son nom anglais Lumpy Skin Disease (LSD), est une maladie virale affectant exclusivement le bétail bovin. Elle est hautement contagieuse et provoquée par un virus de la famille des Poxvirus. Très répandue dans les régions chaudes et humides, elle représente une menace sérieuse pour la santé animale et l’économie agricole.

Comment se transmet-elle ?

La maladie se transmet principalement par des insectes piqueurs, notamment les moustiques, les mouches et les tiques. Le virus peut également se propager par contact direct entre les animaux infectés et sains, ou par du matériel contaminé (aiguilles, équipements d’élevage).

Les épidémies sont généralement plus fréquentes en période estivale, lorsque la prolifération des insectes est à son maximum.

Quels sont les symptômes chez le bétail ?

La dermatose nodulaire contagieuse provoque une série de symptômes visibles, parfois sévères :

• Nodules sur la peau : lésions rondes, fermes et douloureuses, principalement sur le cou, le dos, les membres et la tête.
• Fièvre élevée
• Perte d’appétit et amaigrissement rapide
• Diminution de la production laitière
• Boiterie en cas d’atteinte articulaire ou musculaire
• Dans les cas graves : infections secondaires, avortements, voire la mort de l’animal

Ces signes cliniques peuvent entraîner une détérioration rapide de l’état général, rendant les animaux inaptes à la vente ou à la reproduction.

Quel est l’impact économique ?

Les conséquences de la DNC sont importantes pour les éleveurs et pour la filière bovine en général :

• Perte directe de bétail (mortalité)
• Baisse de production (viande et lait)
• Restrictions de transport et de commerce (mesures de quarantaine)
•  Coûts vétérinaires et perte de valeur marchande

La maladie compromet donc la sécurité alimentaire et les revenus agricoles, en particulier dans les zones rurales à forte dépendance de l’élevage.

Comment la prévenir ?

La vaccination préventive est à ce jour le moyen le plus efficace pour contrôler la maladie. D’autres mesures de biosécurité sont essentielles :

• Éviter les déplacements d’animaux non contrôlés
• Désinsectisation régulière des étables et des pâturages
• Nettoyage et désinfection des équipements
• Signalement immédiat de tout cas suspect aux autorités vétérinaires

Traitement : existe-t-il un remède ?

Il n’existe pas de traitement spécifique antiviral contre la dermatose nodulaire contagieuse. La prise en charge repose sur :

• Le soutien symptomatique : anti-inflammatoire, antibiotiques pour prévenir les surinfections
• L’isolement des animaux malades
• Une surveillance rigoureuse de l’élevage

Les cas graves peuvent nécessiter l’abattage sanitaire, notamment en cas de flambée épidémique.

Situation en Algérie

L’Algérie est classée zone à risque saisonnier en raison du climat propice à la prolifération des insectes vecteurs. C’est pourquoi le ministère de l’Agriculture a lancé une campagne nationale de vaccination afin de protéger les élevages et d’endiguer la propagation du virus.

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