Un terrible accident a secoué Alger vendredi soir. Un bus de transport de passagers est tombé dans le cours du Oued El Harrach, à Mohammedia, sur la route menant au quartier El Hawa El Jamil, dans la commune d’El Harrach. Le bilan provisoire fait état de dix-huit victimes, dont quatorze hommes et quatre femmes. Vingt-trois autres passagers ont été blessés, dont deux dans un état critique.
Le bus, circulant sur la ligne Reghaïa–Alger, transportait quarante-deux passagers. L’accident s’est produit aux alentours de 17h45, lorsque le véhicule a dévié de sa trajectoire et est tombé du pont dans les eaux du oued.
Intervention de la Protection civile
Immédiatement après l’accident, les services de la Protection civile sont intervenus massivement, mobilisant 25 ambulances, 15 plongeurs, 4 bateaux semi-rigides, ainsi que deux camions d’intervention et une équipe de recherche et d’intervention en terrains accidentés.
Les blessés ont été transportés vers différents hôpitaux, tandis que les corps des victimes ont été dirigés vers la morgue de l’hôpital universitaire Mustapha Pacha.
Bilan initial tragique et soins intensifs
Les autorités officielles ont confirmé que le bilan faisait état de 18 décès et de 23 blessés, certains cas restant sous surveillance médicale intensive, faisant de cet accident l’une des catastrophes routières les plus tragiques dans la capitale ces dernières années.
Les autorités ont donné des instructions strictes pour garantir des soins immédiats et efficaces à tous les blessés, mobilisant tous les moyens médicaux et humains disponibles, tels que les infirmiers, les médecins d’urgence, les chirurgiens, les anesthésistes et les équipes de réanimation, ainsi que les équipements spécialisés pour traiter les blessures graves. Les équipes médicales ont appliqué des protocoles d’urgence standardisés, triant les patients selon la gravité de leurs blessures, un processus connu sous le nom de triage médical, afin de prioriser les interventions pour les cas les plus critiques. Les blessés présentant des traumatismes sévères, tels que fractures multiples, traumatismes crâniens ou hémorragies internes, ont été dirigés vers les unités de soins intensifs pour une surveillance continue et des soins spécialisés.
Les équipes ont également pris en charge :
- La stabilisation des fonctions vitales (respiration, circulation sanguine, tension artérielle),
- Le contrôle de la douleur et des saignements,
- La prévention des complications telles que les infections ou le choc post-traumatique.
Parallèlement, les blessés moins gravement touchés ont été pris en charge dans des services adaptés afin de garantir le bon déroulement des soins et d’éviter la surcharge des urgences. Le transfert des patients entre les services a été coordonné rapidement et en toute sécurité, afin que chaque patient reçoive le traitement le mieux adapté à son état. Cette organisation rigoureuse et la mobilisation d’équipes spécialisées pour les cas critiques ont permis d’améliorer les chances de survie et de récupération, avec un suivi médical précis pour chaque victime.
Des médecins relatent la tragédie : opérations chirurgicales d’urgence et un corps nonencore identifié

Dr Ahmed Ben Saber, spécialiste en anesthésie et réanimation, a précisé que son service avait pris en charge 23 cas, dont sept critiques et quatre très critiques nécessitant une intervention chirurgicale urgente, soulignant que le personnel médical s’était mobilisé entièrement, y compris ceux qui n’étaient pas de service.
De son côté,le professeur Rachid Belhadj a indiqué que certains survivants avaient subi un choc psychologique et qu’il était nécessaire de les prendre en charge sur le plan psychologique. Il a également signalé la présence d’un corps dont l’identité n’a pas encore été établie, dans l’attente des résultats de l’enquête par empreintes digitales. « De plus, un agent de la Protection civile, accompagné d’un citoyen volontaire lors du sauvetage, a reçu une vaccination préventive contre toute infection possible en raison de la contamination des eaux du oued, leur intervention héroïque méritant, selon lui, une médaille d’honneur ».
Le ministre de la Santé : les corps des victimes seront transférés vers leurs wilayas pour l’inhumation
Lors de sa visite à l’hôpital Zemirli à El Harrach, le ministre de la Santé, AbdelhakSaihi, a confirmé que les corps des victimes seraient transférés vers leurs wilayas aujourd’hui pour être enterrés. Il a également précisé que 13 blessés recevaient des soins dans le même hôpital, dans un état stable et sous surveillance médicale.
Le ministre a ajouté que dix citoyens et quatre agents de la Protection civile, qui étaient descendus dans le lit duoued pour secourir les passagers, avaient été pris en charge à l’hôpital du train et étaient en bonne santé. Il a conclu en affirmant que le secteur de la santé avait mobilisé toutes les ressources humaines et matérielles pour prendre en charge les blessés et accompagner les familles des victimes dans cette épreuve difficile.
Une présence officielle massive
L’accident a mobilisé les plus hautes autorités du pays : le ministre de la Santé, le directeur du cabinet de la présidence de la République, le ministre de l’Intérieur, le ministre des Transports, le ministre de l’Hydraulique, le directeur général de la Sûreté nationale, le commandant de la Gendarmerie nationale, le directeur général de la Protection civile, le colonel BoualemBouglaff, et le wali d’Alger se sont rendus sur les lieux pour suivre les opérations de sauvetage qui ont duré plusieurs heures afin d’enlever le bus et de récupérer les victimes.
Une tragédie nationale, pas la première du genre

La soirée de vendredi s’est transformée en tragédie nationale, assombrissant la capitale et touchant plusieurs wilayas du pays, avec l’annonce d’un deuil national et la mise en berne des drapeaux.
Les familles des victimes attendent les funérailles dans une atmosphère de tristesse. Alors que les soins aux blessés se poursuivent, l’espoir reste attaché à la guérison des survivants et à la patience des familles des disparus. Cet accident tragique constitue également un nouveau signal d’alerte sur la nécessité de renforcer les mesures de sécurité routière et l’entretien des moyens de transport collectif.
Ce n’est pas le premier accident de ce type durant la saison estivale. Selon les statistiques officielles, entre le 1er juillet et le 12 août 2025, l’Algérie a enregistré 188 décès et 10 061 blessés dans plus de 7 000 accidents de la route. Le seul mois de juillet a enregistré 104 morts et 5 997 blessés, des chiffres qui illustrent l’ampleur de la tragédie persistante sur les routes, malgré les campagnes de sensibilisation et les mesures de sécurité.
Bus vétustes et oued pollué… la tragédie d’El Harrach suscite de vives critiques
Cet accident met en lumière les défis persistants de la sécurité routière en Algérie, notamment le contrôle des véhicules, l’entretien des infrastructures et l’attention des conducteurs. De nombreux citoyens ont exprimé leur mécontentement face à l’état déplorable des anciens bus, dont le nombre est estimé à des milliers à travers le pays, vétustes et usés, augmentant ainsi le risque d’accidents.
Le cours du oued El Harrach est également pointé du doigt pour sa pollution, sa contamination par des bactéries et la présence de déchets, ce qui augmente le risque en cas de chute et menace à la fois la santé des blessés et l’environnement.
Cette tragédie souligne une fois de plus l’urgence de moderniser le parc de transport public. Il est nécessaire d’intensifier l’entretien des routes et des ponts. Les cours d’eau et leurs abords doivent être nettoyés. La surveillance des conducteurs doit être renforcée. La sensibilisation aux risques liés à la négligence est également indispensable. Ces mesures permettront de réduire le nombre de victimes et d’assurer un soutien humain et médical efficace aux familles touchées.
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