Dans une démarche concrète de solidarité sanitaire et de diplomatie médicale Sud-Sud, l’Algérie renforce ses liens avec la Mauritanie à travers un ambitieux programme de coopération hospitalière. Ce dimanche, un groupe de sept médecins spécialistes mauritaniens est arrivé à Alger pour participer à une mission centrée sur la formation et la pratique de la greffe de rein, l’une des disciplines les plus complexes de la médecine moderne.
Un partenariat stratégique au service de la santé publique
Cette initiative s’inscrit dans une volonté affirmée des deux États de bâtir une alliance médicale durable, fondée sur le transfert de compétences, la formation continue, et le partage d’expériences cliniques. Il s’agit d’un exemple concret de coopération bilatérale orientée vers le renforcement des systèmes de santé dans les pays du Maghreb et du Sahel.
Ce partenariat vise notamment à soutenir la Mauritanie dans sa stratégie de développement des greffes d’organes, en particulier les transplantations rénales, qui répondent à une demande croissante liée à l’explosion des cas d’insuffisance rénale chronique.
Des profils médicaux d’élite
La délégation mauritanienne se compose de médecins de haut niveau, intervenant dans plusieurs spécialités chirurgicales et médicales de pointe :
- Trois chirurgiens urologues, spécialisés dans l’abord chirurgical du système urinaire et de la greffe de rein ;
- Un chirurgien pédiatrique, également doyen de la faculté de médecine de Nouakchott, apportant son expertise dans la prise en charge des enfants souffrant d’affections graves ;
- Un chirurgien cardiaque, chef du service de chirurgie cardiovasculaire au Centre national des maladies du cœur de Nouakchott, capable de gérer des pathologies complexes du cœur et des gros vaisseaux ;
- Deux néphrologues, experts dans le suivi des patients atteints d’insuffisance rénale chronique, du dépistage à la phase terminale.
Une mission chirurgicale conjointe : quatre greffes de rein programmées
Le cœur de cette mission médicale est la réalisation de quatre transplantations rénales, prévues les 23 et 24 juin dans des établissements hospitaliers algériens. Les équipes mauritaniennes interviendront aux côtés de chirurgiens, d’anesthésistes et de néphrologues algériens, dans une logique de coopération directe sur le terrain.
Parmi les quatre opérations prévues figure une greffe sur un enfant, une procédure délicate qui nécessite une expertise multidisciplinaire, une grande précision chirurgicale, et un suivi post-opératoire très rigoureux.
Ces opérations ont pour objectif :
- d’initier les médecins mauritaniens aux techniques chirurgicales algériennes,
- de transmettre des protocoles médicaux éprouvés,
- et de préparer à la mise en place de futurs centres de transplantation en Mauritanie.
Un modèle d’intégration médicale régionale
Cette visite médicale s’inscrit dans le cadre plus large des efforts déployés par l’Algérie pour devenir un hub régional en matière de santé. Grâce à son expérience avancée en chirurgie de transplantation, en soins néphrologiques et en formation médicale, l’Algérie se positionne comme un partenaire privilégié pour les pays du continent africain souhaitant développer leurs capacités hospitalières.
L’objectif n’est pas seulement d’opérer, mais aussi de former durablement, de partager des outils, de créer des synergies universitaires, et de construire une vision médicale commune, tournée vers l’autonomie sanitaire.
Une diplomatie de la santé qui se concrétise
Ce type de coopération va bien au-delà de la médecine : il participe à la consolidation de relations fraternelles entre peuples voisins, en favorisant l’intégration régionale par la santé publique.
Il témoigne également d’un engagement clair des deux États à répondre ensemble aux grands défis médicaux contemporains : vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques, accès équitable aux soins spécialisés, et formation de la relève médicale africaine.
Vers une coopération renforcée et durable
En conclusion, cette mission chirurgicale commune est un jalon important dans la relation sanitaire entre l’Algérie et la Mauritanie. Elle ouvre la voie à d’autres actions de partenariat : formations croisées, missions d’experts, échanges d’étudiants, ou encore mise en place de centres de référence conjoints.
Elle illustre avec force la conviction partagée que l’accès à la médecine spécialisée ne doit pas être un privilège réservé à quelques pays, mais un droit fondamental pour toutes les populations africaines.
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