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Santé : des moyens renforcés pour une prise en charge optimale des brûlés en Algérie

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
26 avril 2025

Le ministre de la Santé, AbdelhakSaihi, a affirmé jeudi à Alger que l’Algérie disposait de toutes les ressources matérielles et humaines nécessaires pour garantir une prise en charge optimale des patients brûlés, conformément aux normes internationales. Selon ces standards, chaque patient doit bénéficier d’un lit individuel dans une structure spécialisée.

Cette déclaration a été faite lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales adressées aux membres du gouvernement, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, KaouterKrikou.

L’Algérie dispose actuellement de plusieurs hôpitaux dédiés à la prise en charge des grands brûlés. Parmi eux :

  • L’hôpital de Zéralda (Alger), avec une capacité de 160 lits, reçoit des patients de nombreuses wilayas.
  • Oran, avec 120 lits.
  • Sétif et Annaba, chacun doté de 12 lits.
  • Tiaret, en cours de développement, avec 60 lits prévus.
  • Ouargla, où un hôpital spécialisé de 45 lits est également en construction.

D’autres projets sont en cours à Skikda, Ghardaïa, Adrar, et dans d’autres régions, ce qui illustre la stratégie de décentralisation des soins spécialisés dans tout le pays.

Le ministre a insisté sur l’engagement de l’État à offrir une prise en charge complète, incluant les soins intensifs et la chirurgie reconstructrice post-hospitalisation, essentielle dans le parcours de réhabilitation des patients brûlés.

Les hôpitaux régionaux disposent également des mêmes spécialités médicales, médicaments et dispositifs thérapeutiques que ceux de la capitale, garantissant une équité d’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.

Interrogé par des députés sur la situation sanitaire dans certaines wilayas, M. Saihi a détaillé la feuille de route du ministère depuis 2023. Elle repose sur deux axes majeurs :

  • La levée du gel des projets hospitaliers engagés avant 2019 mais restés inachevés.
  • Le lancement effectif de nouveaux projets inscrits depuis 2023, souvent retardés par l’absence de financements ou de coordination.

Pour répondre à la pénurie de spécialistes dans certaines régions, notamment dans le Sud, le ministère a mis en place un plan de formation ciblé. Chaque année, 350 médecins sont formés en gynécologie-obstétrique, 350 en radiologie et 350 en réanimation.

Ces spécialistes sont ensuite affectés dans les structures publiques à travers le pays, avec un accent particulier sur les wilayas les plus reculées. À titre d’exemple, 146 spécialistes sont déployés annuellement dans le Sud.

Profitant de cette occasion, l’équipe de ‘Ma santé, Ma vie’ sensibilise le public aux besoins spécifiques des grands brûlés et explique les différentes étapes de leur prise en charge, depuis les premiers soins jusqu’à la rééducation et le suivi à long terme.

Les patients qualifiés de “grands brûlés” présentent des lésions sévères, profondes et souvent étendues. Ces brûlures peuvent toucher des zones vitales comme le visage, des régions fonctionnelles essentielles comme les mains, les pieds, le cou ou les plis de flexion, ou encore des zones sensibles comme le périnée. Certaines blessures s’accompagnent de complications graves telles que des infections, des amputations, ou des traumatismes multiples.

Outre les brûlures proprement dites, certains patients sont admis pour des pathologies cutanées sévères nécessitant des soins complexes et une rééducation intensive, notamment après une greffe de peau ou une chirurgie reconstructive.

Les unités SMR dédiées aux grands brûlés prennent en charge des patients dès que leur état est stabilisé et que les pansements ne nécessitent plus d’anesthésie générale. Cette prise en charge intervient parfois avant la fin de l’épidermisation afin d’initier sans attendre une rééducation ciblée.

  • Prévenir et traiter la douleur
  • Accélérer la cicatrisation
  • Éviter les complications fonctionnelles et esthétiques
  • Restaurer les capacités physiques et l’autonomie

Les quatre premiers mois suivant l’accident sont cruciaux. Toutefois, la cicatrisation complète (appelée maturation cicatricielle) peut durer jusqu’à deux ans, d’où la nécessité d’un suivi prolongé.

Le traitement des grands brûlés repose sur une approche pluridisciplinaire, intégrant médecins spécialisés, soignants formés, rééducateurs et psychologues.

Encadrement médical :

– Suivi par un médecin brûlologue et un médecin en Médecine Physique et Réadaptation (MPR)

– Prévention des complications cutanées : rétractions, hypertrophies, plaies

– Soins adaptés : pansements, vêtements compressifs sur mesure, orthèses

Rééducation fonctionnelle :

– Kinésithérapie : récupération des amplitudes articulaires, verticalisation

– Ergothérapie : travail de la préhension, confection d’orthèses spécifiques

– Physiothérapie et équipements robotisés pour une rééducation fine

Les soins sont souvent douloureux, justifiant une prise en charge spécialisée :

– Méthodes antalgiques : médicaments, MEOPA (Mélange Équimolaire Oxygène Protoxyde d’Azote)

– Techniques non médicamenteuses : hypnose, relaxation

– Soutien psychologique : accompagnement post-traumatique, thérapie individuelle

Tout au long du séjour, les patients sont formés à l’auto-surveillance et à la prévention des risques :

– Surveillance des rétractions cutanées et inflammations

– Soins d’hydratation et protection solaire

– Activité physique encadrée pour restaurer la fonction

Les cliniques spécialisées dans les grands brûlés disposent d’un plateau technique complet :

– Ateliers d’orthoprothèse : confection d’orthèses et prothèses sur mesure

– Douche filiforme : soulagement des démangeaisons et assouplissement de la peau

– Massothérapie mécanique (LPG) et robotique pour la récupération

– Espaces de kinésithérapie, d’ergothérapie et de rééducation neurologique

L’équipe comprend également des psychologues, diététiciennes, pharmacien(ne)s, assistantes sociales, esthéticiennes (pour le maquillage correcteur), et d’autres spécialistes au besoin.

Dès l’admission, un bilan médical approfondi est réalisé. Le médecin brûlologue définit alors un protocole personnalisé. L’hospitalisation peut être complète ou en hôpital de jour (HDJ), selon l’état du patient.

Après la sortie :

– Suivi régulier en consultation ou HDJ pendant 18 à 24 mois

– Réévaluation des besoins en kinésithérapie

– Confection et ajustement des vêtements compressifs tous les six mois

Cette prise en charge continue, coordonnée avec les professionnels de ville (chirurgiens, kinésithérapeutes), est essentielle pour réduire durablement les séquelles physiques, psychologiques et sociales.

Mots clés : santé ; Saihi ; médical ; médecins ; patients brûlés ; hôpital ;