Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a reçu mardi à Alger l’ambassadrice des États-Unis, Elizabeth Moore Aubin. Ensemble, ils ont évoqué les pistes pour consolider la coopération sanitaire entre les deux pays. Une rencontre qui témoigne de l’importance croissante des enjeux de santé publique, de prévention et d’innovation médicale.
Une volonté politique affirmée
La réunion, tenue au siège du ministère, s’inscrit dans une dynamique bilatérale de long terme. Les deux responsables ont affiché une même ambition : élargir et approfondir les partenariats, en s’appuyant sur les complémentarités et les atouts des deux nations.
Un mémorandum d’entente devrait être signé pour formaliser cette coopération, ouvrant la voie à des projets conjoints dans plusieurs domaines prioritaires.
Les urgences médicales et la prévention au cœur des échanges
L’ambassadrice américaine a insisté sur l’importance de partager savoir-faire et expériences dans la gestion des grandes urgences sanitaires. L’Algérie et les États-Unis veulent renforcer les échanges entre hôpitaux, centres de recherche et équipes médicales.
Les crises récentes — pandémie de Covid-19, flambées épidémiques en Afrique, changement climatique — rappellent combien la prévention et la réactivité sont vitales. Le développement de programmes conjoints de biosécurité et de gestion des catastrophes médicales a été mis en avant.
Un intérêt partagé pour l’industrie pharmaceutique
Au-delà du champ clinique, la rencontre a abordé la dimension économique. L’ambassadrice a souligné l’intérêt des investisseurs américains pour le secteur pharmaceutique algérien.
De son côté, Abdelhak Saihi a proposé l’organisation d’un forum bilatéral réunissant industriels, experts et décideurs. Objectif : dynamiser la production locale de médicaments et faciliter le transfert de technologies, un levier essentiel pour renforcer la souveraineté sanitaire.
Vaccination, cancer et santé maternelle : les priorités algériennes
Le ministre a rappelé les efforts déployés en Algérie pour améliorer la santé publique. Les programmes nationaux de vaccination contre les maladies infectieuses — véritable barrière immunologique collective — constituent un pilier central.
Il a également mis en avant la Stratégie nationale de lutte contre le cancer. Celle-ci repose sur la création de centres spécialisés, l’accès à des traitements innovants et une meilleure prise en charge des patients.
La santé de la mère et de l’enfant reste aussi une priorité, avec un renforcement progressif des services dédiés dans tout le pays. Ces actions visent à réduire la mortalité maternelle et infantile, enjeu majeur de santé publique.
Dimension régionale et solidarité humanitaire
Abdelhak Saihi a rappelé le rôle de l’Algérie en Afrique. Le pays assure régulièrement des soins aux réfugiés présents sur son territoire, allant des consultations de base aux traitements hospitaliers spécialisés.
Il a proposé la création à Alger d’un Centre international de vaccination et de lutte contre les maladies tropicales. Ce futur établissement pourrait devenir un hub médical régional, dédié à la prévention et au traitement des pathologies comme le paludisme, la fièvre jaune ou la dengue, qui touchent durement les pays voisins.
Un partenariat stratégique en perspective
Les deux parties ont exprimé leur satisfaction quant au niveau actuel des relations sanitaires entre l’Algérie et les États-Unis. Elles ont surtout souligné leur volonté d’accélérer la coopération, en transformant les discussions en projets concrets et durables.
Ce rapprochement pourrait, à terme, consolider les capacités de l’Algérie dans des domaines aussi essentiels que la prévention épidémique, la lutte contre les maladies chroniques et le développement pharmaceutique, tout en offrant aux États-Unis un partenaire stratégique sur le continent africain.
Mots clés : Algérie ; Santé ; Etats Unis ; urgences ; échange ; pharmaceutique ;
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