Le ministre de la Santé, Pr Mohamed Sidik Aït Mesouden, a présidé cette semaine au siège du ministère une réunion de coordination stratégique avec les cadres de l’administration centrale. Ce rendez-vous de travail avait pour but d’examiner les dossiers prioritaires liés au renforcement et à la modernisation du système national de santé, conformément aux orientations des hautes autorités de l’État et aux attentes légitimes des citoyens.
Un état des lieux détaillé
Dès l’ouverture, le ministre a écouté deux présentations approfondies :
- Le directeur général des services de santé et de la réforme hospitalière a exposé la situation préoccupante des services d’urgences dans plusieurs établissements. Les difficultés recensées concernent à la fois les ressources humaines, les équipements techniques et les aspects organisationnels.
- Le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé a, quant à lui, présenté un point complet sur la situation épidémiologique actuelle, en soulignant les mesures préventives en cours et les programmes nationaux déjà déployés.
Des instructions claires pour des réformes urgentes
À l’issue des débats, le Pr Aït Mesouden a formulé une série de directives prioritaires :
- Réforme des services d’urgences : engager des changements profonds afin d’améliorer la qualité de l’accueil et de la prise en charge, considérée comme une vitrine essentielle du secteur.
- Santé de proximité renforcée : équiper les établissements publics de proximité en matériel médical de base (électrocardiographes, appareils de radiologie, laboratoires d’analyses), afin de traiter sur place les cas courants et de réduire la pression sur les grands hôpitaux de référence.
- Soutien au SAMU : élaborer un rapport complet sur le fonctionnement du Service d’aide médicale urgente et proposer un plan de modernisation, en coordination étroite avec les services de la Protection civile.
- Prise en charge des AVC : intégrer les techniques les plus modernes pour réduire la mortalité et les séquelles, en développant des unités spécialisées et en formant le personnel à la thrombolyse et à la télémédecine.
- Développement de pôles de référence : créer, dans les CHU, des services spécialisés dans les disciplines médicales de pointe, afin de renforcer l’offre de soins et de limiter les évacuations sanitaires coûteuses.
- Coopération intersectorielle : améliorer la coordination entre le ministère de la Santé et les autres secteurs (intérieur, enseignement supérieur, environnement) pour mettre en place une approche intégrée.
- Collaboration scientifique : travailler avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire et la Commission nationale de lutte contre le cancer pour définir une nouvelle stratégie durable.
- Statut des personnels de santé : accélérer la finalisation des lois de base et des systèmes indemnitaires afin d’améliorer la situation sociale et professionnelle du corps médical et paramédical.
Une approche centrée sur le patient
Le ministre a rappelé que l’objectif ultime de ces réformes est de placer le patient au cœur du système de santé. Il a insisté sur la nécessité de rendre les services accessibles, humains et efficaces, tout en respectant les standards scientifiques et éthiques.
Il a également souligné que la modernisation de la santé passe par :
- une meilleure gestion des flux de patients,
la formation continue des professionnels,
- l’introduction progressive de la numérisation des dossiers médicaux,
- et le renforcement des actions de prévention et de sensibilisation auprès des citoyens.
Recommandations médicales
En marge de ces annonces, les experts présents ont rappelé quelques recommandations essentielles pour améliorer la santé publique :
- Développer la culture de la médecine préventive (vaccination, dépistage précoce des maladies chroniques, hygiène de vie).
- Encourager la population à recourir en premier lieu aux structures de proximité pour les cas bénins.
- Promouvoir une hygiène alimentaire équilibrée, la lutte contre la sédentarité et la gestion du stress, facteurs majeurs de maladies cardiovasculaires et métaboliques.
- Renforcer la formation des urgentistes et généralistes aux nouvelles pratiques médicales, notamment en neurologie et en cardiologie d’urgence.
Un appel au travail collectif
En clôture de la réunion, le Pr Aït Mesouden a invité l’ensemble des cadres de l’administration centrale à intensifier leurs efforts collectifs et coordonnés pour concrétiser la feuille de route fixée. L’objectif est clair : améliorer la qualité des soins, valoriser le service public de santé et répondre aux aspirations du citoyen algérien.
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