Une étude révèle que le bébé est capable de reconnaître une langue étrangère entendue dans le ventre de sa mère

Peut-on vraiment apprendre une langue avant même de venir au monde ? L’idée semble sortie d’un conte. Et pourtant, la science vient de la confirmer : le cerveau d’un fœtus est déjà capable d’enregistrer et de distinguer les sons d’une langue étrangère. Une découverte fascinante, publiée dans la revue Communications Biology, qui bouleverse notre compréhension du développement cérébral et du langage.
Un cerveau déjà à l’écoute
Dès le troisième trimestre de grossesse, le bébé perçoit les sons extérieurs à travers la paroi utérine. La voix de la mère, les mélodies, les intonations d’une langue deviennent autant de repères familiers.
« Le cerveau fœtal n’est pas un terrain vierge, il apprend déjà à reconnaître les rythmes et les mélodies du langage », expliquent les neuropsychologues.
Pour tester cette intuition, une équipe de chercheurs en neuropsychologie a suivi soixante femmes enceintes francophones. À partir de la 35e semaine de grossesse, chacune a écouté régulièrement un conte enregistré en deux langues : le français (langue maternelle) et soit l’allemand, soit l’hébreu. L’écoute se faisait dans un environnement calme, via un lecteur MP3 posé sur le ventre, environ 25 fois avant la naissance.
Trois langues, trois réactions cérébrales
Quelques jours après l’accouchement, les nouveau-nés ont réentendu la même histoire, cette fois dans trois versions :
- leur langue maternelle,
- la langue étrangère entendue avant la naissance,
- et une langue totalement inconnue.
Les chercheurs ont observé leur activité cérébrale grâce à une technique non invasive mesurant l’oxygénation du sang dans le cerveau. Lorsque les zones du langage s’activent, l’afflux sanguin y augmente.
Les résultats sont clairs : le cortex temporal gauche — une région clé pour la compréhension du langage — s’activait non seulement pour la langue maternelle, mais aussi pour la langue étrangère entendue in utero. En revanche, une langue totalement nouvelle provoquait une réponse bien plus faible.
La preuve d’une plasticité cérébrale exceptionnelle
Cette expérience démontre la plasticité prodigieuse du cerveau fœtal, capable de reconnaître et d’intégrer les structures sonores d’une langue avant la naissance.Quelques semaines d’exposition suffisent à modeler les circuits cérébraux du langage.
Autrement dit, le cerveau du bébé s’adapte à ce qu’il entend — même s’il ne comprend pas encore le sens.
Ces découvertes confirment aussi l’importance de l’environnement sonore prénatal. Le bébé ne perçoit pas les mots distinctement, mais il retient les rythmes, les intonations et les sonorités. Ces éléments constituent la base sur laquelle il construira plus tard sa compréhension linguistique.
Que faut-il en conclure ?
Non, il ne s’agit pas de « cours de langues » prénataux. Les chercheurs le rappellent : il ne sert à rien de faire écouter des enregistrements de grammaire ou de vocabulaire à son ventre.
Mais cette étude met en lumière l’importance de la parole et de la musique pendant la grossesse. Parler, chanter ou lire à voix haute à son bébé favorise son éveil sensoriel et émotionnel.
Recommandations médicales :
- Les gynécologues et sages-femmes encouragent à communiquer avec son bébé dès le troisième trimestre.
- Évitez les sons trop forts ou prolongés : le fœtus a une ouïe très sensible.
- Privilégiez les voix familières et les moments calmes.
- La lecture, les berceuses et la musique douce favorisent la détente et le lien affectif.
Un champ de recherche prometteur
Les chercheurs comptent désormais suivre ces enfants sur plusieurs années pour déterminer si cette sensibilité précoce influence réellement l’apprentissage ultérieur des langues.
Peut-être que ces bébés exposés in utero à une seconde langue apprendront plus facilement plus tard ? L’avenir le dira.
En attendant, cette étude confirme une chose : le cerveau humain est prêt à apprendre dès avant la naissance.
Et si chaque mot, chaque chanson chuchotée au creux du ventre était déjà une première leçon de vie ?
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