La première édition du concours national OléoMed a distingué, samedi à Alger, 145 producteurs d’huile d’olive, issus de 22 wilayas, pour la qualité exceptionnelle de leurs produits. Ce concours, initié par le groupe de réflexion Sipsa Filaha et le spécialiste international d’oléiculture le professeur Mokhtar Guissous, vise à valoriser l’excellence et la compétitivité dans la filière oléicole algérienne.

Arezki Outoudert, membre du comité d’organisation

Lors de la cérémonie de remise des prix, les lauréats ont reçu médailles et diplômes d’honneur, en reconnaissance de leur engagement à produire une huile d’olive de haute qualité. Pour Arezki Outoudert, président du comité d’organisation, cet événement ambitionne d’encourager une production nationale plus abondante et qualitative, tout en rappelant que plusieurs huiles algériennes ont déjà été primées à l’international, preuve de la montée en gamme du savoir-faire local.

« Le concours a été un véritable succès, tant sur le plan de l’organisation que par la forte participation enregistrée et la qualité remarquable des échantillons présentés. Cette année, nous avons constaté une nette amélioration de la qualité de l’huile d’olive algérienne. Contrairement aux éditions précédentes où certains produits restaient en deçà des standards requis, cette édition a démontré que notre huile d’olive atteint désormais un niveau de compétitivité internationale.

Nous encourageons vivement tous les producteurs à continuer sur cette lancée en participant aux concours nationaux et internationaux. C’est à travers cette dynamique que nous pourrons consolider les acquis, valoriser le savoir-faire local et hisser davantage l’huile d’olive algérienne parmi les meilleures du monde. »

Pr Mokhtar Guissous souligne l’enjeu stratégique de la filière oléicole : « Un concours réussi, une filière en marche vers l’excellence »

Président du concours et expert international reconnu en oléiculture, le Pr Mokhtar Guissous a mis en lumière, lors de la remise des prix du concours OléoMed, l’importance de ce type de compétitions pour le développement durable et structuré de la filière oléicole en Algérie.

Il a d’abord rappelé que ce genre d’événements joue un rôle moteur pour améliorer la qualité des produits, en incitant les producteurs à adopter de bonnes pratiques culturales, de récolte et de transformation. Selon lui, les concours offrent aux oléiculteurs une opportunité unique d’évaluer leur production selon des critères objectifs et normalisés, alignés sur les standards internationaux.

Le professeur Guissous a insisté sur la rigueur du processus de dégustation et de notation, fondé sur des normes strictes de l’analyse sensorielle. Chaque huile est testée à l’aveugle par un panel d’experts formés, ce qui garantit l’impartialité des résultats et renforce la crédibilité du concours. « Le respect des normes internationales est essentiel pour permettre aux producteurs algériens de se hisser au niveau des plus grandes marques mondiales », a-t-il souligné.

Il a également salué l’évolution notable de la qualité des huiles d’olive produites en Algérie, dont plusieurs ont déjà été primées à l’étranger. « Cela démontre non seulement le savoir-faire local, mais aussi la richesse du terroir algérien », a-t-il affirmé, en appelant à renforcer l’accompagnement technique, la formation et l’innovation dans la filière.

Enfin, Pr Guissous a insisté sur le fait que la relance de l’oléiculture peut devenir un véritable levier économique pour le pays, en créant des emplois, en valorisant les zones rurales et en ouvrant des perspectives solides à l’export. « L’Algérie a tous les atouts pour devenir un acteur majeur sur le marché mondial de l’huile d’olive, à condition d’investir dans la qualité et de structurer la chaîne de valeur », a-t-il conclu.

Rachid BENAISSA, ancien ministre de l’agriculture : ‘’ Une filière en plein essor, portée par une nouvelle génération engagée’’

Présent à l’événement, l’ancien ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, a souligné les grandes potentialités de la filière, estimant que la superficie oléicole nationale pourrait doubler à moyen terme, permettant de couvrir les besoins locaux et de générer un excédent à l’export.

« L’ensemble des acteurs de la filière oléicole commence à enregistrer des résultats très prometteurs, tant en quantité qu’en qualité. L’organisation d’événements comme ce concours est essentielle : ils stimulent l’émulation, renforcent la compétitivité entre les producteurs et contribuent à dynamiser durablement la filière », dira le ministre et d’ajouter : « L’Algérie est un pays doté d’un potentiel immense en matière d’oléiculture. Nous disposons actuellement de plus de 500 000 hectares d’oliviers, et notre ambition est d’atteindre, à court terme, le cap du million d’hectares. Mais au-delà de l’extension des surfaces, c’est la qualité qui fait aujourd’hui la fierté de nos productions. »

Avant de conclure, M. BENAISSA optimiste dira : « Ce qui nous réjouit particulièrement, c’est l’engagement croissant de la jeunesse. De jeunes femmes et de jeunes hommes, passionnés, compétents et motivés, s’investissent pleinement dans cette filière. Ils incarnent l’avenir de l’oléiculture algérienne et sont les garants de sa pérennité et de son rayonnement, tant au niveau national qu’international.»

Dr Souad BRAHIMI, Dg du magazine ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ et membre du comité d’organisation du concours : ‘’ Les produits agricoles algériens méritent plus de visibilité’’

« Les produits agricoles algériens, en particulier l’huile d’olive, méritent un accompagnement médiatique fort pour gagner en visibilité sur la scène internationale. Derrière ces produits d’exception se trouvent des femmes et des hommes engagés, des producteurs passionnés et des agriculteurs dévoués, qui travaillent sans relâche la terre et les arbres avec patience et savoir-faire. », témoigne la spécialiste en médecine et d’ajouter : « Ces professionnels, souvent éloignés de leurs familles, consacrent leur temps, leur énergie et leur expertise à offrir un produit de haute qualité. Le résultat : une huile d’olive algérienne qui se distingue par sa pureté, sa richesse aromatique et son excellence reconnue au-delà des frontières.

Mettre en lumière leur travail à travers les médias, les salons spécialisés et les concours internationaux est aujourd’hui une nécessité. C’est aussi un acte de reconnaissance envers ceux qui bâtissent, jour après jour, une agriculture moderne, durable et compétitive, porteuse d’espoir pour toute une filière. »

Parmi les figures marquantes du palmarès :

Parmi les fleurons de l’oléiculture algérienne, plusieurs producteurs se distinguent par la qualité exceptionnelle de leurs huiles. À Djelfa, Hakim Alilèche brille avec son huile bio Dahbia, récompensée par 49 médailles internationales, tandis qu’à quelques kilomètres, Ardhi d’Adel Benadouda illustre l’essor des pratiques écologiques dans les steppes. À Bou Saâda, Amer Koaka perpétue un héritage familial sur 6 500 hectares, avec une huile Chemlal exportée et primée en Europe. Dans les Hauts Plateaux, la famille Saoudi valorise avec passion les terroirs de M’sila, Djelfa et Bouira à travers trois marques emblématiques : ITHRI Olive, Hodna Olive et LYNA OLIVE. À Blida, Noureddine Belout, fort de 25 ans d’expérience, propose une gamme variée allant des huiles classiques aux versions aromatisées. À Bordj Bou Arreridj, NAWA incarne la nouvelle génération d’oléiculteurs ambitieux et respectueux de l’environnement. En Kabylie, NUMIDIA, portée par la famille Ibrahim (Ifri), produit des huiles fines à partir de la variété Achemlal, dans un complexe moderne de plus de 50 000 oliviers. À Bouira, la marque familiale Oléal, fondée en 1994, allie savoir-faire artisanal et équipements de pointe pour offrir une huile de haute qualité. À Khenchela, Habila perpétue des siècles de tradition oléicole, tandis que Les Bibans de Bordj Bou Arreridj séduisent par leur pureté et leur finesse. À Bouira encore, Fatima Chemlal, figure engagée de l’oléiculture féminine, produit l’huile Cerfa en défendant une agriculture durable et inclusive. Mazraat El Noor incarne l’excellence au service du terroir algérien, grâce à une huile équilibrée et riche en antioxydants. Enfin, Bouhalouf, Outoudert Olive et Braza Olive illustrent le dynamisme d’un secteur en pleine transformation, entre traditions préservées et ouverture vers les marchés internationaux.

Grâce à des politiques de soutien à l’irrigation et à la fertilisation, l’Algérie se positionne aujourd’hui parmi les dix plus grands producteurs mondiaux d’huile d’olive. Un classement qui reflète une dynamique de croissance constante, selon les organisateurs du concours.

Les experts dégustateurs mis à l’honneur pour leur rôle clé

Au terme de la compétition nationale Oleomed, un hommage particulier a été rendu aux experts en dégustation, véritables piliers de l’évaluation qualitative des huiles d’olive en lice. Leur expertise sensorielle, leur rigueur méthodologique et leur impartialité ont été saluées par l’ensemble des organisateurs. Ces professionnels, issus de divers horizons – chercheurs, ingénieurs agronomes, oléologues – ont assuré, tout au long du concours, une analyse fine des échantillons selon les normes internationales les plus strictes. Leur contribution ne se limite pas à une simple notation : ils accompagnent la filière en orientant les producteurs vers l’excellence. À travers cette reconnaissance, le concours souligne le rôle fondamental de ces spécialistes dans la promotion d’une huile d’olive algérienne de qualité, compétitive sur les marchés mondiaux.

Mots clés : huile ; olive ; concours ; Guissous ; oléiculture ;