Un simple bilan sanguin suffit à révéler un excès de cholestérol. Faut-il pour autant éliminer toutes les graisses ? Pas nécessairement. Certaines, comme l’huile d’olive, sont bénéfiques pour le cœur. Mais comment agit-elle ? Et dans quelles conditions en tirer profit ? Éclairage avec Professeur Mokhtar Guissous, spécialiste et dégustateur internationalede huile d’olive.
Le cholestérol, un lipide indispensable mais à surveiller
Contrairement à sa mauvaise réputation, le cholestérol est essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Il entre dans la composition des membranes cellulaires, participe à la fabrication des hormones (œstrogènes, testostérone, cortisol) et à la synthèse de la vitamine D.
En grande partie produit par le foie, il est aussi présent dans certains aliments d’origine animale comme la viande, les œufs, les produits laitiers ou les fruits de mer.

LDL- Cholestérol et HDL- Cholestérol : le bon et le mauvais cholestérol
Il existe deux types principaux de cholestérol :
– Le LDL, dit ‘’mauvais cholestérol’’, peut, en excès, s’accumuler sur les parois des artères. Cela favorise l’athérosclérose, un rétrécissement des vaisseaux qui augmente le risque d’infarctus ou d’AVC.
– Le HDL, ou ‘’bon cholestérol’’, agit comme un nettoyeur. Il capte l’excès de cholestérol dans le sang et le ramène vers le foie pour être éliminé.
Une alimentation trop riche en graisses saturées, en sucres, le manque d’exercice ou une prédisposition génétique peuvent déséquilibrer ce rapport LDL/HDL.
L’huile d’olive, protectrice des artères
Riche en acides gras mono-insaturés, notamment en acide oléique, l’huile d’olive est reconnue pour ses vertus cardio-protectrices. Elle diminue le taux de LDL, augmente celui de HDL et protège les vaisseaux sanguins.
- Un effet anti-inflammatoire et antioxydant
Les polyphénols qu’elle contient réduisent l’inflammation chronique, facteur clé de durcissement artériel. Ces antioxydants neutralisent aussi les radicaux libres, responsables du vieillissement vasculaire.
- Des artères plus souples
Une étude parue dans *The American Journal of Clinical Nutrition* démontre que l’huile d’olive améliore la fonction endothéliale, c’est-à-dire la capacité des artères à se dilater. Résultat : une meilleure circulation sanguine et une pression artérielle plus stable.
- Moins de risques de caillots
Autre point fort : elle limite l’agrégation des plaquettes sanguines, réduisant ainsi le risque de formation de caillots à l’origine de certains AVC ou infarctus.
Et les triglycérides ? Pas d’alarmisme…
Les triglycérides sont d’autres graisses sanguines. En excès, elles augmentent le risque cardiovasculaire. Une surconsommation de lipides, même bons, peut faire grimper leur taux.
Mais consommée avec modération, dans le cadre d’un régime équilibré, l’huile d’olive ne les fait pas augmenter. En revanche, les sucres raffinés et la sédentarité sont les principaux responsables d’un taux élevé de triglycérides.
Quelle huile d’olive choisir ?
‘’Attention : toutes les huiles d’olive ne se valent pas’’ Pr Mokhtar Guissous
- L’extra-vierge, un choix santé
L’huile d’olive extra-vierge, pressée à froid, est la plus riche en nutriments, antioxydants et polyphénols. Elle n’a subi aucun traitement thermique ou chimique, ce qui préserve ses bienfaits.
Les versions biologiques présentent aussi l’avantage d’être exemptes de résidus de pesticides.
- À éviter : l’huile d’olive raffinée
Soumise à des procédés industriels, l’huile raffinée a perdu une grande partie de ses propriétés protectrices. Elle n’apporte pas les mêmes bénéfices cardiovasculaires.
Comment bien utiliser l’huile d’olive ?
La bonne dose : 2 à 3 cuillères par jour
C’est la quantité idéale pour bénéficier de ses effets, sans excès calorique. L’huile d’olive est saine, mais reste une matière grasse : elle apporte environ 90 kcal par cuillère à soupe.
Remplacer les mauvaises graisses
Utilisez-la en lieu et place du beurre ou des graisses animales. Elle peut être intégrée dans les vinaigrettes, les cuissons douces ou les marinades.
À privilégier crue ou à température modérée
Elle conserve mieux ses qualités antioxydantes lorsqu’elle est utilisée à froid. Pour la cuisson, évitez les températures élevées (au-delà de 180 °C), au risque de dégrader ses composés bénéfiques.
L’huile d’olive, oui, mais dans un mode de vie globalement sain
L’huile d’olive seule ne fait pas tout. Elle s’inscrit dans un mode de vie global : alimentation variée et riche en fibres, activité physique régulière, limitation des produits transformés et du sucre.
Peut-on en consommer tous les jours ?
Oui, à condition de respecter les bonnes quantités. Deux à trois cuillères à soupe par jour sont non seulement bien tolérées, mais aussi recommandées pour entretenir la santé cardiovasculaire.
Quelles autres huiles sont bénéfiques pour le cholestérol ?
Certaines huiles végétales présentent également un profil intéressant :
– L’huile de colza : riche en oméga-3 et pauvre en graisses saturées. Elle améliore le ratio HDL/LDL.
– L’huile de lin : très concentrée en oméga-3, elle agit sur la réduction du cholestérol total et l’inflammation.
– L’huile de noix : excellente pour la santé vasculaire grâce à sa richesse en acides gras poly-insaturés et en antioxydants.
L’huile d’olive extra-vierge, utilisée modérément au quotidien, représente un véritable allié pour le cœur. Encore faut-il savoir bien la choisir, l’utiliser à bon escient, et l’intégrer dans un ensemble d’habitudes alimentaires saines.
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