Une étude publiée dans la revue ‘’Scientific Reports’’ par une équipe de chercheurs européens (Allemagne, Autriche, Hongrie) révèle que les particules de plastique peuvent non seulement réduire l’efficacité des antibiotiques, mais aussi favoriser l’émergence de bactéries résistantes.
La présence des nanoplastiques dans notre environnement
Une étude menée par une équipe de chercheurs européens a analysé l’impact des nanoplastiques sur l’efficacité des antibiotiques, notamment la tétracycline, un médicament couramment utilisé pour traiter diverses infections bactériennes.
Les chercheurs ont testé plusieurs plastiques courants, tels que le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP), le polystyrène (PS) et le nylon 6,6, présents dans les emballages et les textiles comme les vêtements ou les tapis. Leur objectif était de comprendre comment ces particules, présentes dans le corps, interagissent avec les médicaments.
Les nanoplastiques sont des particules de plastique extrêmement petites, généralement inférieures à 1 micromètre (soit 0,001 millimètre). Elles proviennent de la dégradation des plastiques plus grands, comme les bouteilles, les sacs, et autres objets en plastique, qui se fragmentent en particules de plus en plus petites à cause de l’usure, des UV et des interactions avec l’eau et l’air.
Les plastiques réduisent l’efficacité des antibiotiques

Grâce à des modèles informatiques complexes, les scientifiques ont démontré que les particules nanoplastiques pouvaient se lier à la tétracycline, diminuant ainsi son efficacité. Selon Lukas Kenner, chercheur à l’université de Vienne, « la charge micro et nanoplastique est environ cinq fois plus élevée à l’intérieur du corps que dans l’environnement extérieur ». Le nylon, en particulier, libère ces particules par la respiration, ce qui contribue à leur présence dans l’organisme.
Des effets indésirables possibles
Cette liaison entre les nanoplastiques et les antibiotiques pourrait avoir des conséquences graves. Non seulement cela empêche l’antibiotique d’atteindre sa cible, mais cela pourrait aussi provoquer des effets indésirables, voire rendre le traitement moins efficace. Les chercheurs s’inquiètent de l’impact des plastiques comme le nylon 6,6 et le polystyrène, qui se lient plus fortement à la tétracycline et augmentent ainsi le risque de résistance aux antibiotiques.
Un danger pour la santé et l’environnement

L’étude met en lumière un danger à la fois pour la santé humaine et pour l’environnement. L’exposition aux nanoplastiques n’affecte pas seulement la capacité de traitement des maladies, mais pourrait également contribuer à l’augmentation des résistances aux antibiotiques. « Si les nanoplastiques réduisent l’efficacité des antibiotiques, le dosage devient un problème majeur », souligne Kenner.
Dans un contexte de résistance croissante aux antibiotiques, ces découvertes nécessitent une prise en compte urgente.
En raison de leur taille minuscule, les nanoplastiques sont difficiles à détecter à l’œil nu et se retrouvent partout : dans l’air, l’eau, le sol, et même dans les organismes vivants, y compris l’homme. Ils peuvent pénétrer dans les cellules et se répandre dans l’environnement, ce qui en fait une menace invisible mais largement présente. Ces particules peuvent se retrouver dans notre nourriture, notre eau potable, et même dans l’air que nous respirons.
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